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Leçon de boulangerie à l’impératif

Quoi de mieux qu’un cours de boulangerie pour enseigner le mode impératif en français à ses élèves anglophones ? Pèse, calcule, pétris, façonne, couvre, patiente, façonne, lame et enfourne ! C’est l’idée originale qu’a eue Claire Tremblay, une enseignante de français de la Bali International School pour sa classe d’adolescents. Pour réaliser ce projet, elle a fait appel à Jacques Cappelut, un boulanger-pâtissier français qui a pris sa retraite à Bali il y a seulement 3 ans. Jacques totalise près de 50 ans d’expérience dans le domaine, il a d’abord appris la pâtisserie puis s’est pris de passion pour la boulangerie en devenant son propre patron. Il a tenu avec sa femme 3 boulangeries dans Paris intra-muros et 2 en banlieue.
Aux jeunes participants qui croyaient qu’ils allaient passer directement à la pratique, il a d’abord fallu expliquer ce qu’était un grain de blé, les parties dont on a besoin pour faire une bonne farine. Et d’ailleurs, quelle farine choisir pour faire du pain ? Une farine avec suffisamment de gluten dedans. Le gluten que ma mère a banni de son régime ? Eh oui, le gluten est nécessaire à l’élasticité du pain. Beaucoup d’informations et de vocabulaire à assimiler et ce n’est pas terminé. Les apprentis mitrons sont attentifs, ils doivent aussi apprendre à additionner les différentes températures de la pièce, de la farine et de l’eau pour ne pas dépasser 70°C, en l’occurrence il faut refroidir l’eau à 10° parce que la température ambiante avoisine les 30°. Et c’est parti, on mélange 100g de farine, 50g d’eau, 3g de sel et 1g de levure, on pétrit soigneusement et on couvre avec un torchon. On reviendra sur la pâte à pain toutes les 20 minutes pour le pointage (on rabat la pâte 10 fois à la main), eh oui, la boulange, c’est un métier exigeant et précis !
Pendant ce temps, on se lance dans la réalisation d’une brioche. Ah la brioche, dire qu’il m’aura fallu attendre si longtemps pour assister à la confection d’une brioche et surtout la déguster dès la sortie du four ! C’est magnifique de voir les ados se prendre au jeu, rabattre la pâte régulièrement. On découpe à la fin en boules de poids égal, on laisse encore « pousser » (lever la pâte), puis on enfourne.
Si cette rubrique n’a pas sa forme habituelle et que j’ai tenu à relater cette matinée boulangerie à laquelle j’avais été invité un peu par hasard, c’était pour féliciter publiquement Jacques Cappelut de s’être autant dépensé pour transmettre aux jeunes participants son amour du pain et de la pâtisserie, il ne s’est pas contenté d’enseigner quelques tours de main, il avait aussi préparé un vrai festin pour la quinzaine de participants : une pizza, une quiche, une mousse au chocolat de 3kg, une vraie orgie ! Nous avons tous des compétences et ne prenons pas toujours la peine ou le temps d’en faire profiter les autres. C’est d’autant plus important à Bali où nos enfants en ont besoin pour leur culture générale et aussi leur orientation professionnelle.Qui sait si l’un de ces élèves ne prendra pas un jour la direction d’un fournil, quoi de mieux que de mettre la main à la pâte plutôt que de feuilleter une brochure d’orientation ? Bravo aussi à l’enseignante pour avoir accueilli toute l’équipe chez elle, avoir décloisonné en faisant appel à un professionnel.
Le travail ne s’arrêtait pas là pour les élèves puisqu’ils devaient ensuite se filmer chez eux en train de réaliser un pain ou une brioche et commenter toutes les étapes en français.

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