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AU PAYS TORAJA, L’ENFER EST SUR TERRE

Connaissez-vous l’histoire des Toraja ? Je vous y emmène ! Pour cela, il faudra être déterminé pour s’y rendre… Direction Sulawesi-Sud, en prenant l’avion pour atterrir à Makassar. Arrivé à l’aéroport, vous devrez vous rendre à la « gare routière » puis ensuite, place à 8 heures de bus. Vous pourrez choisir de partir tôt le matin, en début d’après midi, ou alors dans la soirée. Pour notre part, nous avons opté pour 8 heures de bus de nuit alors oui, ça peut paraître effrayant, cependant, soyez-en surpris, mais je n’ai jamais vu un bus aussi confortable de ma vie ! Un bus d’une trentaine de places, permettant de pouvoir incliner les sièges entièrement à l’horizontale, coussins et couvertures fournis. Vous aurez le choix entre plusieurs compagnies qui se valent toutes à quelque chose près, le prix oscillera entre 100 000 et 200 000rp. Bon, malgré les sièges confortables, dormir dans le bus s’annonce difficile car la conduite des chauffeurs s’avère sportive. Et pour ceux qui sont malades en transport… bon courage !

Après les 8 heures de bus, vous pourrez enfin aller à la rencontre des Toraja et de leurs fameux rites, je vous conseille pour cela de prendre un guide pour la journée, qui vous facilitera les déplacements et surtout qui vous donnera toutes les explications. Mais bon sang, le pays des Toraja, c’est quoi ? C’est un groupe ethnique indigène constitué encore à ce jour d’environ 650 000 personnes, la plus grande partie est chrétienne. Le mot Toraja vient du mot de la langue bugis « to ri aya », qui signifie « gens d’en-haut ». Le gouvernement colonial hollandais donna à ce peuple le nom de Toraja en 1909. Les Toraja sont renommés pour leurs rites funéraires élaborés, ce sont d’importants évènements sociaux, qui durent plusieursjours et auxquels assistent en général des centaines de gens. L’enterrement officiel peut avoir lieu longtemps après la mort. Tant que la cérémonie funéraire n’a pas eu lieu, la personne est considérée comme malade, « to masaki’ » en langue toraja. Ils sont aussi renommés pour leurs sites funéraires taillés dans les falaises rocheuses ou dans les arbres pour les plus jeunes, leurs maisons traditionnelles massives aux toits en pointe connues sous le nom de tongkonan, et leurs sculptures sur bois colorés.

Maintenant que nous en avons appris sur leur histoire, nous voilà partis avec notre guide au petit matin pour assister à une cérémonie funéraire, je dois vous avouer qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour regarder les sacrifices des buffles (surtout à 9h du matin). En revanche, nous sommes en admiration devant le déroulement de la cérémonie, dans un premier temps l’arrivée des invités, ensuite la distribution des présents, le banquet, les sacrifices et pour finir « l’enterrement ».Une fois le banquet et les sacrifices terminés, nous voilà repartis avec notre guide sur les sites funéraires où sont donc enterrés les défunts.

Il faut savoir que la caractéristique unique est l’enterrement dans des tombes creusées dans des falaises, avec des balcons où sont posées des poupées à l’effigie des défunts. Chaque caveau, fermé par un système de verrouillage secret, abrite les membres d’une même famille. Les corps sont enveloppés dans des linceuls ornés d’or et le pillage des sépultures est considéré comme le crime le plus grave. Les tau-tau, effigies de bois, sont placées dans des niches à côté des tombeaux. Sculptées à l’image des défunts, elles honorent leur souvenir. Ainsi, les vivants peuvent contempler les morts et inversement. Les tau-tau en bois de jacquier sont sculptés par des spécialistes. Effectivement, ces grandes falaises avec les tau-tau des défunts mis en avant donne une drôle d’impression, certaines personnes appellent ça « les morts aux balcons », pour nous c’est exactement le ressenti ! 

Pour finir notre journée dans le monde des vivants, notre guide nous a ensuite amenés dans un village traditionnel, où on peut donc voir les maisons appelés tongkonan, une architecture étonnante avec leurs toits en forme de bateau (ils utilisaient la coque du bateau pour se protéger des intempéries), d’autres légendes expliquent que le toit viendrait de la forme des cornes du buffle qui est, soi-disant en passant, l’animal sacré pour les Toraja.

La journée touchant à sa fin, nous rentrons à notre hôtel à Rantepao, centre touristique du pays Toraja, avec des questions et des réflexions plein la tête sur toutes ces choses que nous venons de découvrir. Nous retiendrons qu’au pays Toraja, l’enfer est sur Terre, et qu’ils vivent ici pour mourir.

Margot Gavand

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