Maman super active et bien dans ses baskets, Charlène nous livre ses bons plans à Bali. La jeune trentenaire nous raconte son quotidien qu’elle partage entre sa fille, le pilates et des escapades ressourçantes, et nous livre sa vision de la vie sur l’île des dieux.
Comment êtes vous arrivée à Bali ?
Je viens de Dijon en Bourgogne et je n’ai pas eu la chance de voyager enfant et adolescente. Après une licence d’Histoire, j’ai débuté mon master de journalisme à Paris. J’y ai rencontré un ami qui qui m’a indiqué qu’un journal francophone prenait des stagiaires à Bali, c’était « Bali-Gazette ». Quand j’ai appris ça, je me suis dit que c’était ce stage et rien d’autre, si bien que je n’avais envoyé aucune autre candidature. Après une longue attente j’ai enfin eu une réponse positive, et j’ai donc posé mes bagages ici en mai 2012. A la fin de mon stage, je suis rentrée en France et j’ai directement su que j’avais fait une erreur car ma place était à Bali. J’y suis revenue dès l’année d’après pour m’y installer définitivement, en tant que journaliste à Bali-Gazette. Désormais, je travaille en tant qu’agent de voyage : je vends des séjours sur l’archipel pour les touristes francophones.
Puisque “la destination Bali” c’est votre métier, un bon plan simple et authentique pour une escapade simple et apaisante ?
Pour me relaxer, j’aime bien me rendre à Bingin beach sur Bukit. J’y vais généralement « à la roots », juste avec un livre et un sac à dos. Il ne faut pas avoir trop d’attentes sur le confort mais c’est aussi pour ça que j’aime bien y aller car je retrouve l’ambiance « backpackers » que je connaissais quand j’étais stagiaire, avec les murs décrépis, pas d’eau chaude et la douche qui marche à peine. C’est un endroit qui me permet de déconnecter totalement malgré la relative proximité de l’agitation de la ville. Je conseille deux guesthouses pour loger là-bas. Tout d’abord « Leggie’s Guesthouse », située sur la falaise. Vous êtes dans une vraie habitation balinaise avec une piscine très sympa, et une atmosphère agréable. L’autre guesthouse « Nyoman & Nyoman » est en bas de la falaise, les pieds dans l’eau et offre une superbe vue la plage et les surfeurs.
On abuse encore un peu de votre expertise : le top pour un coucher de soleil balinais ?
Je connais un endroit à Pemuteran, dans le nord-ouest de Bali, juste en face de l’île de Menjangan. Lorsque vous êtes sur la plage face à la mer, marchez vers la droite, et vous tomberez sur le village de pêcheurs, reconnaissable aux petites cahutes posées sur la plage. Repérez la cabane bleue et louez un bateau pour admirer le coucher de soleil. Ce n’est pas très cher et c’est toujours sympa de voir le sunset depuis la mer, avec la famille ou les amis, puisque l’eau a cette couleur particulière un peu métallique. Le petit plus étant que les pêcheurs savent bien repérer les dauphins, ce qui rend le coucher de soleil encore plus magique. C’est un souvenir qui reste ensuite gravé à jamais.
Avez-vous une passion qui s’inscrit particulièrement bien dans le cadre de l’île ?
Être mère ça occupe déjà beaucoup (rires). Mais je suis une férue du développement personnel, et je me sens bien à Bali car j’ai moins l’impression d’être une extraterrestre qu’ailleurs. Je me sens ici à ma place, car j’ai un mode de vie où le spirituel et le quotidien sont vraiment liés, et je rencontre des gens avec qui je parle de méditation, de soin énergétique, d’enfant intérieur, des concepts qui ne leur sont pas du tout étrangers, et ça fait du bien. Bali c’est une île très festive où l’on peut se perdre dans l’alcool et la drogue, mais c’est aussi un endroit où on peut totalement se trouver intérieurement, par le biais de la recherche spirituelle. Durant mon retour en France, j’ai découvert le bouddhisme et la méditation, c’est comme ça que je me suis vraiment posée. Il y a un monde intérieur qui est beaucoup plus riche à mon sens que le monde extérieur qui nous entoure.
Un esprit sain dans un corps sain donc ?
Oui, je fais du pilates à Louis and Friends fitness (Gang Bidadari), il y a un cours trois fois par semaine le matin de 8h à 9h avec une professeure qui s’appelle Indy et qui est géniale. Sinon je conseille le Sunset Pilates (Jalan Dewi Sri), avec Nancy qui est vraiment une boss dans cette discipline.
En arrivant à Bali, je me suis aussi mise au yoga et je n’ai pas arrêté depuis. J’ai une super adresse, c’est Taman Nauli (Raya Canggu). Ils proposent des cours de yoga classique mais je conseille à tout le monde d’essayer le « Yin yoga ». C’est un yoga du lâcher-prise dans lequel la performance est secondaire, tout résidant dans le fait de laisser la gravité faire le travail à notre place et de se soumettre à la elle afin de parvenir à détendre le moindre petit cartilage de notre corps. Ce type de yoga travaille beaucoup plus sur le mental, et c’est très intéressant de l’expérimenter.
Comment garder ce corps sain une fois à table ?
Pour le petit-déjeuner, je recommande le Secret Spot à Berawa, qui porte bien son nom car il est difficile à trouver. Construit sur deux étages, ce restaurant propose des petits-déjeuners au rapport qualité-prix plus que correct. Ce que j’aime particulièrement là-bas c’est qu’ils ont une option gluten free, ce qui permet de manger des petits-déjeuners super bons et copieux, tout en mangeant healthy et sans que cela soit très très cher.
Pour le midi, je recommande à 100% le Warung Gloria (Jl Kedampang Kerobokan). C’est de loin pour moi le meilleur warung de Canggu-Seminyak. On y mange pour à peine un euro, et pourtant les plats sont délicieux et extrêmement savoureux.
Le soir ou le week end on peut faire un peu moins attention. Je conseille le O Lala bistro à Umalas. C’est un restaurant très sympa qui se transforme en bar dansant une fois la nuit tombée. Leurs cocktails sont bons, la musique sympa et l’ambiance décontractée. Le samedi soir, un groupe jazz manouche assure l’ambiance musicale. C’est, à ce moment là, un endroit plus propice pour venir avec les enfants, ou en famille.
En parlant d’enfant justement, une adresse pour sortir avec les plus petits ?
J’emmène ma fille à Tamora Gallery à Berawa, c’est une galerie commerciale en extérieur dans laquelle on trouve un magasin de livres, un espace dédié aux jeux vidéos en réalité virtuelle, une aire de jeux pour enfants, etc. J’aime bien cet endroit car on peut se poser dans un café, et rencontrer d’autres parents tout en regardant jouer son enfant. Ma fille Mischa est une enfant très active et dynamique, donc je l’emmène parfois à Bounce. C’est une grande salle de trampoline au Canggu Club. Ça ne l’occupe qu’une heure mais c’est suffisant pour la fatiguer et qu’elle dorme bien le soir. (rires) Et puis je joue aussi avec elle, ça me permet un instant de retrouver mon enfant intérieur et c’est une sensation assez plaisante.
Le mot de la fin rituel : Bali… c’est le paradis ?
C’est sûr qu’on peut être un peu déprimé de voir que les rizières laissent la place au béton à une vitesse grand V, cependant je pense qu’il faut savoir renouveler la magie. Il y a encore pleins de moments magiques partout, c’est juste une question de perception. Par exemple, quand je prends mon scooter tôt le matin pour aller travailler, que la lumière ne s’est pas encore installée et que je vois les dames faire leurs offrandes avec leur kebayas et leur ceintures autour de la taille, je me rends compte que ça reste féérique. C’est là qu’on comprend que la tradition balinaise a encore toute sa place ici. Le tout est d’avoir envie de voir cette magie, elle est à portée de main et Bali pour moi reste un lieu à part dans le monde. Il faut savoir s’émerveiller des petites choses et être reconnaissant d’avoir trouvé sa place ici.
Propos recueillis par Arthur Sénac