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JAVA-EST, TROIS JOURS SUR LA PLANETE VOLCANS

5h45 du matin, rendez-vous dans le sud de Bali, direction Gilimanuk puis ferry jusqu’à Java. Après une très longue route ponctuée de pauses café, un peu de sommeil supplémentaire dans le minibus et une heure de bateau nous voilà arrivés à Cemoro Lawang, un village au cœur du supervolcan Tengger, en plein Java-Est. Je viens de découvrir de la bouche de notre guide ce terme de supervolcan qui désigne des volcans dont l’intensité de l’éruption peut causer des catastrophes considérables à l’échelle d’un continent ou même sur le monde entier au niveau climatique. Il paraît que le plus dangereux sur Terre est celui de Yellowstone aux Etats-Unis.

Au cœur de ce supervolcan, il y a le Bromo. Contrairement à tout le reste de Java, les habitants qui vivent autour du mont Bromo sont hindouistes car pour eux le volcan est une divinité dont le nom serait en fait une déformation de Brahma, le dieu créateur, un peu comme le célèbre Fuji San au Japon.

Pour profiter à fond de Bromo et de ses deux compères le mont Batok et le grand Semeru lui aussi encore en activité, il faut se lever très tôt (ou très tard) pour rejoindre le King Kong point et attendre que les premiers rayons du soleil illuminent petit à petit le magnifique paysage qui s’offre à nous. Que ce soit aux premières lueurs ou lorsque le soleil est bel et bien levé, le spectacle est époustouflant et les changements de couleurs dus à la lumière offrent différentes atmosphères toutes parfaites pour les photographes en herbe ou ceux qui voudraient simplement vivre une sorte de joli rêve éveillé. Mais avant de profiter de la vue, il faut patienter dans le froid en regardant les étoiles et la voie lactée visible à l’œil nu. Pour les plus frileux, la technique consiste à dépenser quelques roupies dans un succulent thé au gingembre vendu par des marchands qui nous entourent.

Après avoir bien profité du panorama, il est temps de faire chauffer un peu les muscles des cuisses et de grimper jusqu’en haut du mont Bromo pour observer les alentours et le cratère fumant du volcan. Même si l’ascension n’est pas très difficile, mises à part peut-être les quelques 250 marches finales qui peuvent venir à bout de votre endurance, il est possible de faire la première partie à cheval. Nous, on a préféré marcher et braver la poussière et au final, jouir d’une vue qui en valait encore une fois largement la peine. En dehors de la satisfaction personnelle après l’effort physique, il y a toujours quelque chose d’inédit, d’unique lorsqu’on atteint le sommet d’un volcan : un mélange de liberté, d’infini et la sensation d’être au sommet du monde, même quand ce dernier n’est pas si haut. Marcher quelques mètres autour du cratère ramène vite à la réalité tellement la crête est étroite et peu sécurisée. On voit qu’il y a quelques années il y avait des barrières pour éviter que des touristes mal aguerris ou un peu tête en l’air (comme ces fameux touristes qui font la une des journaux parce qu’ils se sont blessés ou pire juste parce qu’ils prenaient un selfie en marchant) ne tombent, mais une éruption les a quelque peu englouties en les réduisant à hauteur de genoux…

La descente se fait avec le sourire aux lèvres, le soleil dans les yeux et au son du bouillonnement de Bromo qui s’éloigne petit à petit. Sur le chemin du retour, il est possible de s’arrêter pour goûter un mets local que l’on ne trouve apparemment que sous cette petite tente sur la gauche juste après le « parking des chevaux ». Il s’agit de tofu frit avec des vermicelles à l’intérieur que l’on doit tremper dans une épaisse sauce noire mi-épicée / mi-sucrée… Ca n’a pas forcément l’air très ragoutant mais l’expérience gustative vaut le détour !

22h, il est l’heure de se lever et de se faire violence une seconde fois pour repartir, afin d’arriver à 1h du matin au pied du Kawah Ijen. Là-bas, deux guides nous accueillent dont l’un est un ancien mineur. Comme tous ses collègues, il a extrait et porté de 70 à 90 kilos de soufre sur ses épaules du fond du cratère jusqu’au pied du volcan pendant 6 ans. Mais même si les conditions de travail de ces hommes sont objectivement très mauvaises, il faut savoir que mineur au Kawah Ijen est un boulot qui paye très bien pour l’Indonésie. Alors certes de notre point de vue d’européen tout ceci est inadmissible et même si l’on pense avoir raison il ne faut surtout pas oublier de prendre en compte l’avis et le vécu des personnes concernées et creuser un peu plus loin que ce qu’on peut voir avant d’étaler nos états d’âme.

Pour avoir le privilège d’observer les fameuses flammes bleues il faut monter sous la pluie (si vous avez de la chance) ou affronter le vent froid pendant une heure. Après cette première étape, qui était la plus dure, on se dégourdit les jambes sur du plat pendant 20 minutes avant de commencer à descendre au cœur du volcan. Armés de masques, de gants pour ne pas se brûler les yeux avec le soufre quand on a la bonne idée de se les gratter, et de lampes de poche pour au moins voir où l’on met les pieds (il n’est que 3h du matin) on est parés pour la descente sur un chemin rocailleux, escarpé et glissant.

Le premier « wahou » arrive au moment où les mineurs allument des feux pour faire fondre le soufre incrusté dans la pierre afin qu’il s’écoule dans des tuyaux et qu’il durcisse en ressortant. Vous l’aurez deviné, ces feux sont à l’origine des célèbres flammes bleues qui ont fait la réputation du Kawah Ijen auprès des randonneurs du monde entier. La deuxième chose impressionnante ce sont les coulures de soufre encore chaudes – et donc encore orange car le soufre prend sa couleur jaune lorsqu’il durcit – à la sortie des tuyaux. Ce minerai est réputé pour être l’un des plus purs au monde. Grâce à cela, il est vendu à de grosses industries de cosmétiques et se retrouve dans la plupart de nos produits de beauté.

Et enfin le troisième moment merveilleux lorsqu’on a la chance d’être là où l’on est, c’est quand le soleil commence à se lever et que l’on découvre ce qui nous entoure. On prend conscience qu’on est au milieu de pierres grises, blanches, jaunâtres et surtout qu’un immense lac turquoise recouvert d’une fine pellicule de fumée s’étend juste devant nous. Ce lac, c’est le plus grand lac d’acide au monde, une merveille de la nature mais aussi l’endroit parfait pour faire disparaître quoi que ce soit… Une fois qu’on a trempé le doigt dedans (mais pas longtemps hein!) pour mesurer la température – parce qu’en dessous il y a quand même du magma – il est temps de rebrousser chemin et de remonter tout ce que l’on a descendu dans la nuit.

En haut du cratère, le contraste entre le paysage lunaire du Kawah Ijen et la verdure des montagnes juste à côté est saisissant. Cette fois, c’est sur le toit de deux mondes différents que l’on a l’impression d’être. Et la marche pour retourner au pied de ce magnifique volcan offre encore beaucoup de jolis panoramas de montagnes entourées de nuages. Car même si ce qu’on a pu voir sur et dans les volcans est inoubliable, la beauté de l’Indonésie ne s’arrête pas là et si vous avez encore assez d’énergie pour rester éveillé pendant les quelques heures de trajet jusqu’à Bali, vous risquez de découvrir encore quelques magnifiques paysages. Une chose est sûre, ces trois jours intensifs resteront gravés dans nos mémoires comme un voyage hors du temps sur la planète volcans…

Indotravelteam est une agence française basée en Indonésie et spécialisée dans les volcans actifs de Java-Est qui s’est imposée ces dernières années par la qualité de ses prestations et ses prix compétitifs. Elle propose des circuits au départ de Bali et Surabaya pour s’initier à l’esprit des volcans et visiter parmi les plus beaux paysages volcaniques au monde.
https://indotravelteam.com/

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