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Gangster Boogie

Alors que 2019 démarre sur les chapeaux de roues, la night balinaise célèbre borsalinos et autres sombres héros! Sur les nombreux clubs qui ont vu le jour ou plutôt la nuit,
la tendance est à la clandestinité. Exit les entrées flamboyantes à la Mirror ou Red Ruby, ce sont les arrière-boutiques et sorties de secours qui sont « fashion ». L’Escobar à Batubolong, et son énorme portrait de Pablo lui-même est le parrain de cette mouvance. Rebenga, dernier-né de cette Al Capone-mania n’est accessible que par une arrière-cour discrète et un escalier homologué par Jean Moulin. Son nom est inspiré d’un personnage de Scarface et même le DJ s’appelle Tony Montana!
Les bandits! A l’intérieur, point de machines à sous mais un lounge raffiné. Un joli coup de poker qui fait un tabac auprès de la clientèle corse. Certes, sur le dancefloor nous sommes tous frères, « mais oh, elle te plait ma soeur? » Le summum du outlaw-trend est le Black Cat, un bar un peu rock’n’roll, nid de gangsters en culottes courtes de Canggu.
Il faut d’abord traverser une petite supérette, pour enfin y accéder par une porte de frigo:
à en faire pâlir Don Corleone! Comme aurait dit Mesrine, continuons notre cavale nocturne et arrêtons-nous a The Vault, nouvelle création de l’obscure nébuleuse Tamora Group. L’underground dans tous ses états, puisqu’il s’agit d’un sous-terrain! En guise de bar à cocktails, un tunnel. Mais Achtung !!! Sous le bar aux allures un peu mafieuses, un énorme bunker, encore en travaux, fera bientôt office de nightclub. Jawohl, un coup de maître afin de contourner le diktat de la kommandantur du banjar, droit dans ses bottes et très à cheval sur les règles concernant le tapage nocturne. Dans la famille cheveux gominés et chaussures blanches, voici le très italien Opera, qui renait des cendres de feu-Opivm. On y est accueilli par deux charmants Siciliens, au look très Cosa nostra et au sourire impeccable. A l’intérieur, des DJs mixent de la techno, accompagnés à la trompette par un ersatz de Chet Baker version Denpasar, tout droit sorti de Cotton Club. L’ambiance y est anachronique, mais je crains la chronique d’une mort annoncée. Dans un autre registre, Finns Club a ouvert sa succursale, le V.I.P Finns. La clandestinité y est remplacée par la confidentialité.
La version beach du Rotary Club. Si vous aimez les grands espaces, peu de voisins, bref si vous n’aimez pas vous amuser, alors vous allez a-do-rer! Un peu plus loin, SVA, un nouveau bar propose aussi des soirées. Espérons que malgré ce nom de biscottes suédoises, il ne finira pas par craquer. Enfin, ce début d’année a été marqué par un nouveau phénomène: des hordes de jeunes mafieux du dancefloor sont venus des steppes ou des bords de la Volga pour célébrer la Saint-Nicolas à Mrs.Sippy ou le nouvel an orthodoxe à Tukan Beach ou Opera. Certes, sourires et joie de vivre sont rarement au rendez-vous, mais la vodka finit toujours par briser la glace et à la fin on arrive même un peu à communiquer. Prudemment. Car comme dit le proverbe caucasien: « Fais ami avec le loup, mais garde ta hache prête. »

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