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Des Indonésiens francophones en territoire français

Complètement hors actu indonésienne mais bien en phase avec celle de la Gazette après l’interview le mois dernier de Christian Karembeu et le lancement ce mois-ci de notre nouvelle rubrique « Reflets » dévolue aux Indonésiens qui parlent le français, découvrons l’histoire des 7000 Indonésiens qui vivent en Nouvelle-Calédonie. Publiée il y a quelques mois sur le remarquable site Inside Indonesia et écrite par Pam Allen, de l’Université d’Hobart (Tasmanie), la saga de ces Indonésiens devenus français et francophones est peu connue mais passionnante. On y apprend que cette émigration s’est faite par vague, la première à la fin du 19ème siècle. Sous contrat, ces Javanais ouvriers agricoles ou mineurs avaient débarqué pour effectuer les travaux que les bagnards faisaient jusqu’alors. En effet, un décret du gouverneur Paul Feillet publié en 1894 avait aboli les travaux forcés. Il fallait donc compenser cette perte de main d’œuvre.

La deuxième vague, la plus importante, est arrivée avant la 2ème guerre mondiale, une époque, entre 1933 et 1939 où l’archipel néocalédonien devait faire face à un manque chronique de bras, retournés dans leur pays une fois leur contrat terminé, explique Pam Allen d’après différents témoignages qu’elle a recueillis.
Elément intéressant, pendant la période coloniale, ces travailleurs indonésiens n’avaient pas le même statut que ceux venant de territoires sous domination française. Par exemple, lorsqu’une Indonésienne devait accoucher, elle ne bénéficiait pas des mêmes congés maternité que ses homologues vietnamiennes, considérées comme des citoyennes françaises et qui avaient quelques jours pour se remettre, selon la loi. Cette ségrégation a bien évidemment disparu depuis, Rusmaeni Sanmohamat, Indonésienne d’origine comme son nom l’indique, est d’ailleurs l’une des vice-présidentes actuelles du congrès de ce territoire français d’Outre-mer.

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