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Des appartements en or massif

L’accès à la propriété, le rêve de tout un chacun ! Dans un article du Jakarta Post en date du 25 novembre, nous apprenons qu’un spécialiste de l’immobilier, Panangian Simanungkalit, du Centre d’Etudes de la Propriété Indonésienne (CIPS), vient de publier un rapport pressant le gouvernement d’autoriser les étrangers à posséder des appartements. Il cite en exemple, la Chine et la Thaïlande où cela est possible « depuis longtemps » et assure que « l’économie du pays en bénéficierait». Le Jakarta Post rappelle que nombre d’étrangers seraient intéressés par cette disposition, notamment ceux mariés à des locaux ou à la retraite. Le journal anglophone explique que certains achètent sur le nom du conjoint mais que « des problèmes peuvent survenir en cas de divorce ou de décès ». Le bon sens pousse effectivement vers une ouverture du marché. Nous avons tous vu à Bali des offres de villas pour les étrangers à des prix affichés en dollars, mais la base légale n’est pas des plus solides. Ces ventes sont seulement rendues possibles grâce à des tours de passe-passe notariaux, qui peuvent se révéler fragiles en cas de litige.

La raison remonte à une loi de 1960, lorsque l’Indonésie post-coloniale forgeait son identité naissante à coups de mesures nationalistes. Cette disposition interdit formellement aux étrangers de posséder du foncier. 45 ans après, cette loi surannée fait effectivement tache dans l’Indonésie « globalisable » du 21e siècle. L’expert ne semble cependant pas préoccupé par les droits de la personne. « Si seulement 1% des cinq millions d’étrangers qui viennent en Indonésie pouvaient acheter des appartements, dont le coût varierait de un à deux milliards de roupies, cela générerait des sommes considérables », poursuit-il. Si tel est le cas, une sérieuse révision de la politique des visas et permis de séjour est à envisager. Notons au passage qu’il n’est pas question de posséder la terre, sujet qui reste tabou, ni même une maison, juste cette propriété un peu immatérielle d’un appartement perché dans les étages du condominium pour étrangers. Et à un prix prohibitif. En fait, gageons que notre expert, représentant improvisé des promoteurs et autres développeurs, cherche à donner le cadre légal à un marché qu’il flaire juteux. Et ainsi, sous couvert d’avancée, une nouvelle loi discriminatoire remplacerait une vieille loi discriminatoire…

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