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Raphaël Devianne : mes mots du consul en versions approfondies

La Gazette de Bali : Bonjour Raphaël, alors dis-nous, y-a-t-il une vie après l’agence consulaire ?

Raphaël Devianne : Oui bien sûr… Et je dois dire que mes fonctions d’avant ne me manquent pas. C’était assez stressant, le téléphone sonnait souvent le soir ! Par contre, j’avais plus d’invitations pour sortir (rires) !

LGdB : Tu es finalement resté à Bali, est-il vrai que tu avais pensé à t’exiler à Jogjakarta ?

R D : Oui, c’est vrai. L’idée que c’était peut-être plus intéressant au niveau culturel. Mais je suis resté ici. En partie à cause de ma grande maison que j’ai encore pour 17 ans. Je pensais me reposer mais ce n’est pas le cas !

LGdB : Oui, tu es le président du Rotary de Seminyak, n’est-ce pas ?

R D : Effectivement, j’ai été désigné le 1er juillet dernier. C’est pour un an. J’avoue que c’est un peu lourd du point de vue administratif… J’étais déjà membre depuis trois ans, j’avais adhéré pour pouvoir aider le Français André Graff (cf. La Gazette de Bali n°28 – septembre 2007) qui creuse des puits à Sumba. Rien qu’à Bali, il y a 14 Rotary Clubs. Celui de Seminyak a été créé il y a 11 ans et comprend 45 membres. Le Rotary Club, c’est une véritable institution.

LGdB : Quelles en sont les activités ?

R D : Nous nous occupons de mettre en place des projets d’aide. Il faut que ces initiatives soient durables. Comme par exemple la Smile Foundation, la fondation de John Fawcett (cf. The Communities of Indonesia n°13 – July/August 2009) ou plus récemment un projet d’élevage de chèvres à Nusa Penida grâce au micro-crédit. Un de nos membres a organisé une descente à vélo afin de fournir des écoles primaires en livres scolaires. Nous venons aussi de donner des bourses scolaires à 20 élèves du secondaire à Nusa Penida. En tout, c’est 4 à 5 projets par an.

LGdB : Le Rotary Club de Seminyak est-il international ?

R D : Oui absolument. Ici, les Rotary sont soit en indonésien, soit en anglais. Le nôtre est en anglais. Nous avons des Allemands, des Suisses, des Italiens, des Anglais, des Australiens. Nous les Français, nous sommes huit.

LGdB : Quel est ton emploi du temps type ?

R D : Il est très similaire à celui de consul. Nous avons ce que nous appelons un Vocational Tour une fois par mois qui consiste à assurer le suivi des projets – car il faut surveiller, il faut être derrière – et des sorties culturelles. Nous avons d’ailleurs un directeur des projets japonais très efficace. Et puis un meeting une fois par semaine, désormais au Warisan, où tout le fameux protocole du Rotary est bien réglé, et qui permet aux membres de se mélanger et de mieux se connaître. On organise parfois des ventes aux enchères.

LGdB : Alors, heureux au Rotary ?

R D : Oui, bien sûr, j’avais le dessein de faire de l’humanitaire. Mais j’avoue encore une fois qu’il y a trop d’administration. Après ma présidence, je vais rester membre mais je vais penser à me reposer, à voyager, à aller au Japon pour être avec ma femme et voir mes enfants.

LGdB : Tes activités ne se limitent pas au Rotary, je crois ?

R D : Effectivement, depuis la fin de mon terme à l’agence consulaire, je suis aussi le président de l’association « Bien à Bali », créée il y a trois ans. Là aussi, je ne souhaitais pas en être le président… Ce club a été mis sur pied pour les gens de 50-60 ans qui viennent ici pour la retraite et qui doivent faire face à certaines difficultés. Mon souci, c’était tous ces gens qui ne parlent pas anglais et dont certains, après un moment ici, se retrouvent peu à peu en détresse psychologique, loin de leurs enfants. J’avais découvert ce problème grâce à mon poste de consul. Et puis, il y a également les problèmes de santé auxquels on est obligatoirement confronté passé un certain âge. Nous avons trouvé un médecin. Et un interprète. A Bali, les résidents étrangers sont confrontés à un problème de vieillissement dans un pays qui n’est pas le leur. Ce club permet donc de construire un réseau de solidarité, une chaîne d’amitié. Cela permet de voir l’avenir…

LGdB : Là aussi, l’emploi du temps est chargé ?

R D : Nous avons des réunions, une conférence une fois par mois sur un sujet qui intéresse tout le monde. Nous déjeunons ensemble, l’après-midi, nous faisons un bilan de nos activités passées puis nous déterminons le calendrier à venir. Nous faisons de la peinture sur soie, du golf, des séances cinéma, du karaoké, des jeux de société, de la pétanque… Nous allons apprendre à faire du pain aussi ! Nous sommes 50 membres et on se voit une à deux fois par semaine.

LGdB : Et puis, à la Gazette, nous savons aussi que tu as un projet plus… littéraire. Où en est-il ce projet de livre basé sur ta chronique « Le mot du Consul » ?

R D : Eh bien, il avance, cela repose effectivement sur mes mots du Consul mais en versions approfondies, plus développées. En tout, une centaine de sujets traités dont certains inédits puisque ma fonction ne m’autorisait pas à en parler dans la Gazette au moment où ils se sont déroulés. Si tout va bien, cela devrait être terminé pour le milieu de l’année prochaine et sera publié aux éditions EDM (cf. La Gazette de Bali n°78 – novembre 2011).

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