Cent mille touristes français par an à Bali. Ca veut dire que Seminyak ou Ubud deviennent pour un temps villes françaises. Et pour l’agence consulaire c’est la haute saison. Par exemple, ce vendredi après-midi, on sonne la cloche du consulat. A la porte deux taxis. Il en sort quatre adolescents et leurs deux parents. On lit l’épuisement sur leurs visages : vingt heures d’avion plus deux heures de queue à l’immigration, mais aussi de l’angoisse. Le chef de famille m’explique : depuis la France, ils ont payé un mois de location d’une villa à Canggu, mais ils n’arrivent pas à la trouver. Les chauffeurs pourtant aguerris ont ratissé Canggu, tourné en rond, interrogé le voisinage mais sans succès. Bredouilles et en désespoir de cause, ils ont amené leurs clients au poste de police. Mais là, pas de meilleure réponse sauf à leur dire d’aller au consulat de France. Après tout, le propriétaire est français, les locataires sont français. S’il s’agit d’une location fantôme, débrouillez-vous entre français. La première suggestion était la bonne. Après un coup d’œil au contrat, je joins le propriétaire en France. Il me donne des indications précises qui permettront sûrement aux chauffeurs de trouver. Grand soulagement et pour fêter ça, magnanime, j’offre à boire à tout le monde avant qu’ils abordent les embouteillages. On se quitte, j’ai droit à six sourires, six poignées de main, six « Merci Monsieur le Consul ». J’ai bien gagné ma journée.
