Les deux plus grosses organisations musulmanes d’Indonésie, Nahdlatul Ulama (NU) et Muhammadiyah, ont exprimé leur volonté de protéger les chrétiens du pays avant les fêtes de Noël, après un incident qui s’est déroulé à Bandung la semaine dernière. Au cours d’un office religieux dans un bâtiment public, un groupe de musulmans radicaux a surgi et forcé l’interruption du service sous l’œil de la police.
Les deux organisations qui regroupent des dizaines de millions de fidèles ont vivement condamné cette action à l’encontre de l’église réformée Injili lors d’un office préparatoire à Noël dans un auditorium de cette ville de Java-Ouest.
Le raid contre l’office religieux a été perpétré par un groupe d’hommes se réclamant des Défenseurs Ahlu Sunnah (PAS) qui ont affirmé que l’événement était illégal puisqu’il se déroulait dans un bâtiment public.
Nahdlatul Ulama, par la voix de son porte-parole, s’est vivement emportée contre l’action brutal de PAS et a demandé au gouvernement de “dissoudre cette organisation anti-pluraliste.”
NU a également affirmé que sa branche jeunesse, Barisan Ansor Serbaguna, ou Banser, aidera les chrétiens a passé des fêtes de Noël dans la paix à travers tout le pays.
“Banser sera en première ligne pour protéger nos concitoyens chrétiens lorsqu’ils vont conduire leurs activités religieuses en vue de Noël. Ceci au nom de la tolérance”, a dit l’imam Pituduh au Jakarta Post.
Muhammadiyah, la 2ème plus grosse organisation musulmane du pays, a affirmé vouloir intensifier le dialogue interconfessionnel. Le président de “Muhammadiyah jeunesse” Dahnil Simanjuntak a expliqué qu’ils allaient encourager les groupes radicaux à participer à ces débats.
“Ils ne sont que quelques groupes. Il y a bien plus de musulmans qui sont tolérants ici”, a-t-il ajouté.
La police indonésienne a révélé récemment qu’elle déploierait 155 000 policiers dans tout le pays afin de garantir la sécurité dans les églises entre le 23 décembre et le 2 janvier.
Le maire de Bandung Ridwan Kamil a de son côté affirmé que l’office religieux interrompu de force par les extrémistes dans l’auditorium de sa ville était tout à fait légal. “Nous déplorons l’intimidation exercée par ce groupe”, a-t-il dit.
Il a appelé les autorités judiciaires a amener rapidement les responsables devant un tribunal. “Sinon, d’autres incidents similaires vont se dérouler à Noël”, a expliqué le maire.
De son côté, l’Institut Setara, une organisation qui analyse les mouvements sociétaux du pays, a affirmé que les manifestations musulmanes contre le gouverneur de Jakarta Basuki Tjahaja Purnama avaient probablement incité les groupes intolérants à passer à l’action ces derniers temps.
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