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LA PRISON POUR UNE FEMME DÉNONÇANT SON PROPRE HARCÈLEMENT SEXUEL

Dans une affaire qui a choqué de nombreux Indonésiens, la Cour suprême a annoncé la semaine dernière que Baiq Nuril Maknun, 37 ans, serait emprisonnée pendant six mois pour avoir enregistré et diffusé des « informations contraires aux bonnes mœurs ». Elle a également été condamnée à une amende de 500 millions de rupiah (34 300 $).

Selon les médias, Baiq Nuril a été harcelée par le directeur d’une école où elle travaillait comme enseignante sur l’île de Lombok. Elle a enregistré l’appel téléphonique à l’insu du directeur et a remis l’enregistrement à un collègue en 2014 qui l’a diffusé, ce qui a entraîné la perte de l’emploi du directeur. En 2015, ce dernier a signalé Baiq Nuril à la police.

Les procureurs avaient porté l’affaire devant la Cour suprême après son rejet par le tribunal de Lombok.

Le président Jokowi a déclaré lundi qu’une enseignante condamnée à la prison pour avoir diffusé une cassette audio « immorale » documentant son propre harcèlement sexuel, devrait demander une révision de son procès.

« Si, plus tard, elle ne trouve pas justice par le biais d’une révision judiciaire, elle peut demander la clémence au président, c’est la procédure à suivre », a-t-il dit dans un communiqué. « Quand la demande de clémence aura été soumise, ce sera sur mon territoire. »

« Cette décision absurde de la Cour suprême semble emprisonner quelqu’un simplement parce qu’il a documenté les mauvais traitements qu’il a subis de la part de son employeur », a déclaré Usman Hamid, directeur exécutif d’Amnesty International Indonésie, dans une déclaration.

Plus de 111 000 signatures ont été déposées sur une pétition en ligne demandant la clémence pour Baiq Nuril.

Le mouvement #MeToo d’Indonésie a gagné une certaine importance sur les médias sociaux, les femmes partageant leurs expériences de harcèlement sexuel, mais dans une société principalement conservatrice, il n’a pas encore déclenché le type d’impact qu’il a eu en Occident.

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