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Ile des dieux, île des écrivains

Un rassemblement d’ écrivains et de lecteurs pendant quatre jours. Des discussions sur des suj ets tels que les origines de l’inspiration, les défis de l’ère digitale sur la chose écrite ou la mort du journalisme éthique. Des ateliers sur l’écriture des voyages, des lancements de livres, des films, un marché d’art, de quoi nourrir aussi) son corps, une fête en plein air dans la rue Gautama et un concours international de déclamation de poésie. Pas une seconde d’ ennui dans cet évènement aujourd’ hui respecté dans le circuit littéraire international et qui fêtait cette année son 9ème anniversaire. En vérité, l’île des dieux est le lieu idéal pour un festival des écrivains.

Elle a attiré l’Américaine d’origine autrichienne Vicki Baum, considérée comme une des premières auteures à « best seller », qui découvrit Bali en 1930 à la fois comme lieu de séjour et source d’inspiration ; « Sang et Volupté à Bali » fut publié en 1937. Plus récemment l’écrivain américain Jamie James, résident à Seminyak, a publié son « Rimbaud à Java, le voyage perdu ».

Une autre femme écrivain qui visite fréquemment Bali est Inez Baranay, auteure de « The Edge of Bali » qui dépeint trois personnages en route vers notre île. « Il y a une tradition qui veut qu’Ubud nous attire en tant que centre de la vie culturelle : ici les arts sont très estimés. Et puis il y a la compagnie d’autres écrivains et artistes. Et enfin l’abondance de problèmes, de mythes, romances et cultures hybrides, de gens qui se trouvent et d’autres qui se perdent. Tout cela constitue du matériel pour l’écrivain… »

Ce à quoi fait écho Diana Darling : « Quand je suis arrivée ici dans les années 80, j’ai été fascinée par le côté théâtral de ce qui se passait dans les temples. Les histoires à l’arrière-plan de la religion étaient excitantes et de fait “The Painted Alphabet” est basé sur l’une d’elles. Alors oui, dans ce sens j’ai trouvé une belle énergie pour l’inspiration à Bali. J’entends des gens dire qu’ils trouvent çà aussi, alors c’est épatant. »

Et qu’en est-il des Balinais ? Que pensent-ils de ces écrivains qui inondent leur île ? « Les Balinais ne lisent pas, déclare Diana Darling, les femmes n’ont pas le temps et les hommes veillent sur leurs coqs de combat. Traditionnellement, la littérature était le domaine des brahmanes. Tout ce qui a à voir avec les livres a un statut très élevé. Et d’ailleurs, quand ils apprennent que je suis écrivain, ils s’exclament: Oohhh penulis, cool ! » Ecrire à Bali ? Les écrivains considérés presque comme des dieux ? C’est tendance !

Qu’est ce qui rend donc Ubud et Bali si attirants ? Diana Darling, résidente de longue durée et auteure de « The Painted Alphabet » une version moderne d’un conte balinais, en dévoile les secrets : « Les écrivains sont comme les touristes; ils veulent de la variété, de l’accueil et du service. Ce dont ils ont particulièrement besoin c’est de calme, un espace intérieur confortable et quelqu’un qui s’occupe du ménage et de la maintenance. Des êtres bavards comme les Balinais ne comprennent pas le désir de solitude des écrivains, mais ils vous laisseront en paix. Ils vous aideront même à trouver une meilleure table de travail et une autre lampe si vous en avez besoin. Vu ainsi, Bali est un lieu vraiment confortable. »

Caroline Simmons, traduite par Marie Bee

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