«Tous ceux qui sont arrivés à notre époque faisaient la route et beaucoup sont
restés à cause du sourire des Balinais et de leur culture. J’avais passé 5 mois à Java
avant de découvrir Bali, Pascal est venu quelques années plus tard en provenance
du Népal et d’Inde. Nous nous sommes rencontrés un soir au Made’s Warung à
Kuta où, à la vérité, j’ai craqué sur ce beau gosse qui arrivait de voyage. Il y avait à
l’époque de grandes tables, on y rencontrait tous nos amis presque tous les soirs.
C’était la première étape de la nuit qui était souvent bien courte. Plus tard, quand
Legian s’est un peu développé, nous nous rendions tous les soirs au Blue Ocean
pour assister au coucher de soleil, les hommes jouaient au volley ou au backgammon.
Et puis il y avait aussi les fameuses full moon parties qui se déroulaient devant le Gado
Gado en bas de Jl Dhyana Pura […]
Quand nous avons eu notre premier enfant, le
problème s’est posé de l’envoyer à l’école. A vrai dire, nous ne croyions pas trop à
l’école à cette époque, nous étions plutôt anti-système mais il fallait bien se rendre
à l’évidence. La Bali International School de Sanur nous semblait loin et chère, alors
nous avons mis notre fille dans une nouvelle école financée par Pak Zainal, Jl Nakula.
Nous avions embauché une prof de la pédagogie Steiner en lui demandant de ne
pas être trop orthodoxe, il y avait des animaux dans l’école dont deux chevreuils,
c’était vraiment sympa. Après, nous l’avons transférée à BIS et à présent elle étudie
l’anthropologie au Canada avant de certainement terminer son cursus à Cambridge
[…] Comme nous n’avons pas nos familles ici à Bali, nous nous en sommes inventé
une nouvelle avec nos amis proches. Ce sont ces amis, de toutes nationalités et
tous horizons, qui ont aussi contribué à l’ouverture d’esprit de nos enfants en leur
parlant aussi comme à des gens responsables. Nous avons remarqué que les enfants
étrangers nés à Bali sont très à l’aise avec les adultes et qu’ils sont aussi beaucoup
moins agressifs que dans d’autres pays. »
