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En route vers le Bali d’avant… avec Jon Zürcher

« Je suis originaire de Saint-Moritz en Suisse dans la région de l’Engadine. Si on ne devient pas moniteur de ski dans ce village
où la neige tient pendant 8 mois ou qu’on ne reprend pas l’hôtel de son père, on n’a pas d’autre solution que de partir.
Pour ma part, je rêvais à l’adolescence de m’exiler à Bali. J’avais découvert cette île au travers de deux livres sur des
Suisses : le peintre Theo Meyer (que j’ai eu la chance de croiser à Bali des années plus tard) et le photographe Gotthard
Schuh (qui a sans doute produit les photos les plus célèbres sur Bali dans les années 30, entre autres beaucoup de
femmes torse nu). Le livre de l’Autrichienne Vicki Baum « Sang et Volupté à Bali » a eu aussi une grande influence sur
moi. Alors, à 21 ans et pendant un an et demi j’ai exercé trois métiers à la fois pour réunir les fonds de mon voyage
vers Bali : correcteur le matin, vendeur d’espace publicitaire l’après-midi et professeur le soir. Je me suis acheté un
mythique combi Volkswagen et je suis parti depuis mon village vers cette lointaine destination avec ma petite amie
de l’époque. Après deux ans de voyage, elle en a eu marre et m’a quitté pour retourner vers la Suisse où elle était
sûre que je ne tarderais pas à rentrer. Le 1er mars 1975, j’ai posé le pied à Bali, je l’ai trouvée encore plus belle que
je ne l’imaginais. Il m’a fallu 7 heures pour rejoindre Denpasar depuis Gilimanuk. Au bout de quelques mois, j’ai
revendu mon combi à un compatriote pour 6700 francs suisses, c’était tout le capital dont je disposais pour me fixer ici.
J’avais dans l’idée d’ouvrir un restaurant. J’ai reçu de l’aide de directeurs et de chefs suisses de différents hôtels, ils m’ont pourvu en saucisses, pains et autres délices de notre
pays. J’ai ouvert mon restaurant en 1977, il existe encore même s’il a changé d’adresse. L’année suivante, je me suis marié à une Balinaise, nous vivons encore à Legian. Je suis
toujours aussi fasciné par cette île et je craignais très fort dans les années 80 que la culture de ses habitants ne survive au raz de marée touristique. Je me suis totalement
trompé parce qu’ils sont plus forts que jamais et sortent même renforcés de cet afflux. Mon coeur se serre pourtant devant l’urbanisation de Legian et de Kuta. Ce n’était que
cocotiers à perte de vue, il n’y avait que trois maisons entre les villages de Kuta et Legian en 1975. Alors, je me réfugie le week-end dans ma petite maison en bord de plage
à Pasut dans l’ouest de l’île, j’y retrouve la même ambiance et le même paysage idyllique qu’à mon arrivée.»

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