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En route vers le Bali d’avant… avec Giuseppe Confessa

« Bien que j’aie fait des études dans le bâtiment, je me destinais au théâtre dès mon adolescence, cette forme
particulière d’art qu’on appelle commedia dell’arte en Italie et qui est basée essentiellement sur l’improvisation,
l’usage de masques en cuir et de quelques personnages récurrents tels qu’Arlequin, Pantalon, Polichinelle… En 1978,
soutenus par notre université, nous avons entrepris un grand voyage qui nous a fait passer par la Turquie, l’Inde, le
Sri Lanka pour donner des représentations et en même temps mener des recherches sur le théâtre de rue. J’avais
vu des films sur le théâtre balinais et j’avais la ferme intention de mieux comprendre les ressorts du topeng bondres
(une danse avec des masques et des personnages comiques). Dès mon arrivée à Bali, j’ai rencontré des acteurs,
j’ai adapté un peu ma technique pour trouver un moyen de communiquer avec eux. Les Balinais étaient réceptifs à
toutes les influences pourvu qu’on parvienne à leur expliquer, j’ai dû apprendre à parler balinais. Leur expression des
sentiments, de l’amitié a beaucoup à voir avec celle des Italiens et de la commedia dell’arte. Le directeur de l’école
de danse et de théâtre de Denpasar, Made Bandem, m’a proposé d’enseigner la commedia dell’arte, ce que j’ai fait
pendant 17 ans. Nous avons entrepris des tournées en Europe avec une troupe balinaise à plusieurs reprises. Bali est
un tel carrefour pour les artistes du monde entier que je n’ai plus éprouvé le besoin de continuer mon voyage, j’ai
rencontré pendant toutes ces années tout ce que le monde compte de spécialistes dans mon domaine […] Quand
je suis arrivé, nous étions très peu d’étrangers à vivre sur l’île même s’il y avait déjà du tourisme de masse. Chacun
avait un rêve à cette époque, on se reconnaissait tous là-dedans. La nouvelle génération d’immigrants à Bali porte
aussi un rêve mais j’avoue que j’ai parfois du mal à en comprendre la direction. Pourtant, Bali porte un humus très
riche, composé de toutes ces influences, ces nationalités, ces objets, son artisanat, ses arts, quelque chose de très
précieux dont nous devons préserver l’unicité. »

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