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En quête du pénis perdu

Poncho en plastique, bottillons en caoutchouc, la saison des pluies est
bien là ! Que faire quand il tombe des seaux ? Etudier son indonésien,
pardi ! Aujourd’hui, leçon d’anatomie : les organes de la sexualité, toujours utile en cas de rencontre amoureuse

A la recherche du pénis perdu : ça aurait plu à Proust… Bilan négatif du côté de l’organe masculin, le mot n’existe pas dans le Kamus Lengkap (Dictionnaire complet angloindonésien) du Prof. Doktor Wojowasito, édition 1980. Non, aucun « pénis » qui se serait logé entre « péninsule » et « pénitence ». Vacuité et silence. Si le mot n’existe pas, n’en tirons pour autant aucune conclusion hâtive et surtout pas que l’objet soit inconnu voire tabou.

Voyons alors les synonymes. Phallus. Plus stylé, il pointe dans une direction moins charnelle de la chose. Peine perdue, la quête de la quéquette aboutit à une impasse. Entre « phalange » et « phantasm », pas de trace du vénérable phallus. Est-ce à dire que ni pénis ni phallus n’existaient en 1980 ? Gardons-nous de médire et de maudire. « Il y a des choses dont on ne parle pas », disait ma grand-mère qui était catholique. Question. Comment font les patients pour l’évoquer en consultation ? Un dessin peut- être ?

Je poursuis ma recherche. Qu’en est-il des organes féminins ? Déception : pas d’entrée pour un « uterus » qui aurait enfanté le Profesor-Doktor lui-même… pas de « vulve » non plus, bien que « vulgaire » soit noir sur blanc. Mais oh, victoire ! Célébrons le « vagin », juste sous « vagabondage » au terme évocateur. Et le « sein » et le « téton » sont eux aussi bien présents, louons l’universitaire qui signe sa gratitude envers l’innocent lait maternel. Hélas, terrible dépit mais peu surprenant, aucune trace du « clitoris » ici. On serait tenté de penser que la culture indonésienne islamique est pudibonde et passe sous silence cet obscur objet du plaisir. Difficile d’en juger ni de comparer, pas de dictionnaire balinais sous la main, et ma pembantu ignore ce dont je parle…

Néanmoins, signe des temps, bénissons Farida Soemargono dans son Kamus français-indonésien édition 2001, qui satisfait toutes les curiosités : « kelentit » est le joli nom du clitoris indonésien. Est bien considéré ici le pénis qui, comme Zorro, signe avec un « Z » : zakar est son nom, répétez après moi… Pour ce qui est du phallus, il puise ses sources dans le sanskrit avec « lingga » ; un hommage à Shiva et à l’énergie créatrice masculine associée à « Yoni », son complément féminin.

Sachez aussi, Messieurs, que votre bijou de famille a un charmant nom familier (équivalent à bite ? ) : le « kontol », ça konte, hé hé. Voila éclairées les parts d’ombre du dico. Encore un déluge qui s’abat dehors ? Autant se retirer dans sa coquille, à l’abri, loin des foules enchaînées et de la boue des chemins. Un peu d’introspection n’a jamais fait de mal à son écrivain, confirmé ou débutant. Jeremiah Abrams propose une retraite pour développer sa « voix narrative ». Thérapeute jungien et auteur, il a lancé la collection « New Consciousness Readers » chez Penguin avec son best seller « Meeting The Shadow » ; c’est un expert reconnu de l’Ombre Humaine chère à CG Jung. Partir à la découverte de l’écriture comme chemin de réalisation personnelle, exprimer notre expérience unique, dans une langue singulière, avec notre sensibilité personnelle. But : renforcer la confiance ; éclairer l’ombre et consolider la connexion avec notre voix authentique.

« Write for Your Life » : 5-11 février 2012, Ubud. Tarif spécial expat [->[email protected]] et [->www.writeforyourlife.posterous.com]

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