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En cloque mais loin du claque

Bali est depuis longtemps un lieu d’exil involontaire pour les femmes qui se retrouvent enceintes en dehors du mariage. Confrontées au rejet de leur famille et à la honte devant leurs voisins, elles cherchent un lieu où elles seront inconnues pour accoucher. La grossesse se déroule alors dans des conditions difficiles, accompagnées d’une grande détresse psychologique. S’il est difficile de combler l’absence de soutien familial durant cette période, affronter le moment post-accouchement de manière digne est un enjeu majeur. C’est cette absence de service public, inconnu et inconcevable ici, que l’association Shalom tente de pallier. Depuis trois ans, le projet est lancé mais il se heurte à un manque de moyens. Pourtant, une dizaine de millions de roupies suffiraient à lancer la structure, affirme Ibu Budi, une Balinaise originaire de Negara, qui aide ces femmes en détresse depuis longtemps déjà et à titre personnel. Cela permettrait à 3 femmes de bénéficier d’un accueil, de produits de première nécessité et d’un hébergement gratuits.

Le Franco-Argentin Patrick Bégué, qui s’occupe du projet en collaboration avec elle, explique : « Il s’agit d’aider en permanence trois femmes, pour une durée de deux ou trois mois chacune. Ces deux ou trois mois nous semblent être la durée moyenne pour qu’une jeune mère s’intègre à son nouvel environnement et devienne un peu autonome. » En effet, un accent important sera mis sur l’assistance morale pour que ces femmes soient préparées à réintégrer leur environnement d’origine voire leur famille et éviter la prostitution, seul moyen de subsistance des filles-mères. « Proposer une aide d’urgence à ces femmes et les reconnecter à leur milieu, tout en leur inculquant l’autonomie : c’est la vocation de Shalom », explique Patrick Bégué.

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