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Débutants ou confirmés, les joyaux sous-marins de Bali sont à la portée de tous

Des plongeurs issus des quatre coins du globe viennent explorer les fonds marins de l’Indonésie. Le pays est reconnu dans le monde entier pour sa biodiversité sous-marine et ses sites très bien conservés, et Bali fait partie de ces étapes de plongées incontournables pour tout amateur. Ici, tout le monde peut découvrir les trésors des profondeurs et je vous emmène sous l’eau à la découverte facile d’une épave de Liberty Ship à Tulamben et, sur les côtes de Nusa Penida, à la rencontre plus corsée de raies manta et de mystérieuses créatures géantes sorties des grands fonds…

Le centre de plongée qui m’accueille, Atlantis International Bali, 20 ans d’expérience l’an prochain, propose des sorties inoubliables dans les fonds marins magnifiques qu’offre Bali. Avant tout, on y trouve un encadrement francophone d’exception avec le souci permanent de vivre une expérience sous-marine en toute sécurité. C’est pour cela que les baptêmes s’effectuent exclusivement à Tulamben, site réputé facile, avec un instructeur pour deux personnes maximum. Camille, la manager, me confie que Bali est un endroit où les courants peuvent parfois être très forts. L’épave du Liberty Ship américain offre une sortie idéale pour toutes les personnes qui cherchent à faire une première expérience sous l’eau. Il n’y a pas d’âge pour plonger, rappelez-vous en 2007, nous vous avions présenté Marie, 12 ans, qui passait son niveau 1 (cf. La Gazette de Bali n° 27- août 2007).

Il est 7 heures et demie du matin et je me rends au centre où je rencontre l’équipe des moniteurs autour d’un café avant l’essayage du matériel : masque, combinaison, gilet et palmes. Le minibus chargé, nous partons en direction du nord-est de l’île, à Tulamben. Après deux heures et quart de route dans les magnifiques paysages de rizières, nous arrivons là où le volcan rencontre l’océan. Peu d’indices nous laissent imaginer ce qui nous attend dans les profondeurs de ce panorama infiniment bleu et cette mer d’un calme plat. Nous sommes accueillis dans un l’hôtel pour la journée et je saute dans la piscine pour une révision de l’utilisation du matériel et des règles de sécurité avec l’instructeur Ketut qui m’accompagnera. Pour une prise de contact, il m’emmène à quelques mètres de profondeur au « jardin de corail ». Ce site artificiel de coraux, installé il y a plusieurs années, héberge de nombreuses espèces. Ce spectacle de toute beauté prend vie sur des supports divers : des morceaux de temples hindous, des statues bouddhiques, des structures métalliques et même un avion, ce qui rend ce lieu très insolite. Dans une eau calme et sans courant, cette sortie est vraiment idéale pour les baptêmes de plongée. A douze mètres maxi de profondeur, les débutants ne prendront aucun risque. Ce mariage spectaculaire entre la structure métallique et la biodiversité est également un site de choix pour les plongeurs confirmés et les photographes sous-marins. Mais ceci n’est qu’un échantillon de ce qui m’attend sur l’épave du « Liberty ».

De gros napoléons sur l’épave américaine

Je ne risque pas d’avoir le mal de mer, l’épave se situe à une trentaine de mètres de la plage de galets. Ma ceinture équipée de plombs m’aide à descendre lentement. Après seulement quelques minutes, la carcasse apparait à mes yeux. Je me sens comme l’explorateur qui découvre pour la première fois un trésor. Nous descendons de plus en plus, jusqu’à 18 mètres, c’est dans un silence complet que la magie opère. Des coraux durs et mous sont venus se fixer sur ces 120 mètres de ferraille. Torpillé par les Japonais en 1942 au large de Lombok, ce navire s’est retrouvé plus près de la côte lorsque le Mont Agung a craché sa lave en 1963. De nombreuses espèces de poissons ont trouvé refuge dans cet ancien cargo. J’en vois de toutes les tailles, toutes les formes et toutes les couleurs. Des poissons-perroquets, des gros napoléons, des barracudas et des mérous avec leur dents pointus, des aplatis comme les balistes et les platax ; des invisibles comme les poissons-scorpions et des amusants comme les poissons-clowns, qui se cachent dans les anémones de mer. Nous continuons notre visite de l’épave, nous faisons le tour, Ketut me montre à l’aide d’une baguette, un nudibranche : une limace des mers multicolore de la taille d’un pouce. Après cinquante minutes de découverte, il faut remonter, une pause s’impose pour éviter l’accident de décompression, c’est l’occasion d’observer une immense colonie de petites anguilles de mer qui ont investi les fonds sablonneux.

Les milliers de créatures d’une mégalopole poissonneuse

Après avoir profité de cette expérience unique en son genre, je vous emmène maintenant vers les côtes de Nusa Penida et Nusa Lembongan pour des découvertes surprenantes et aussi mystérieuses à destination des plongeurs plus expérimentés. L’île de Nusa Penida possède un récif corallien intact où le courant peut parfois être une source de danger. Des créatures géantes se cachent dans les profondeurs, les raies manta (ou mantes géantes) sont présentes toute l’année et le très mystérieux mola mola (sunfish en anglais) se rend visible dès le mois d’août jusqu’en novembre… Rendez-vous habituel ce matin avec le café de bienvenue au centre de plongée, le groupe de la journée est prêt pour un départ de Sanur en bateau. Nous sommes 10 plongeurs : Français, Britanniques, Malaisiens et quatre instructeurs francophones. Pour maximiser nos chances de rencontrer la raie manta, le capitaine et son matelot balinais n’oublient pas d’implorer les dieux en déposant une offrande à la mer.

40 minutes de bateau nous conduisent sur l’imposante côte rocheuse du sud de Nusa Penida, à Manta Point la bien nommée. Le moteur à l’arrêt, tout le monde s’équipe, j’enfile une combinaison, le gilet stabilisateur, une ceinture de poids, la bouteille, le masque et les palmes. Enfin prête, je rejoins les plongeurs de mon groupe et l’instructeur français Karl. L’eau est froide et ce décor inhabituel me rappelle la Bretagne. Je dégonfle mon gilet pour rejoindre le fond lentement pour que mes oreilles s’adaptent à la pression de l’eau. Après quelques minutes, une majestueuse raie manta apparait. L’immense animal de quatre mètres se déplace comme un oiseau dans l’air, on la reconnait avec ses deux cornes, d’où son autre nom : le diable des mers. Il est déconseillé de nager au-dessus d’elle pour ne pas l’effrayer, mais en dessous c’est possible. Elle file, le courant balance les plongeurs de gauche à droite comme dans une chorégraphie synchronisée. Notre balade continue, on découvre des coraux géants que l’on appelle des « patates ». Je revois des poissons que nous avions déjà observés avec Ketut. Inattendues, trois autres raies manta entrent dans notre champ de vision, l’une d’entre elles est très proche de nous, le spectacle est unique. Après cette cinquantaine de minutes sous l’eau à chasser du regard les raies, c’est l’heure de notre pause de décompression avant de remonter à la surface. Une fois sur le bateau, notre assistant nous accueille et nous aide à nous défaire de notre matériel pendant que les rayons du soleil nous réchauffent et que l’ensemble de l’équipage remonte à bord.

Le bateau redémarre en suivant la côte ouest pour rejoindre le nord de l’île, en espérant récupérer quelques degrés. La traversée nous offre une vue paradisiaque, on observe les plages sauvages de sable blanc, des mangroves et des parcs à algues. Les pêcheurs et les petites habitations de fortune nous renvoient à l’exotisme de cette île encore préservée. Et puis, l’ambiance est bonne avec mes partenaires aventuriers venus des quatre coins du globe. Comme nous l’espérions, nous nous réjouissons de trouver l’eau plus chaude au nord de l’île. La multitude de couleurs que l’on peut percevoir à travers sa clarté de cristal nous rend impatients. Malgré son apparence facile, Karl nous avertit que ce site peut être parfois dangereux à cause des courants, c’est pour cela qu’il est exclusivement réservé à des plongeurs qui ont de l’expérience.

Mola mola es-tu là ?

C’est une plongée dérivante, le courant nous emmène le long du récif et le bateau nous récupèrera quelques centaines de mètres plus loin. Nous longerons le tombant, riche en coraux et petites espèces marines, c’est le grand bleu, comme dans le film de Luc Besson. Karl nous interdit strictement d’y aller. Des courants mystérieux peuvent nous tirer vers le haut ou… vers le bas ! Après avoir écouté très attentivement toutes ces recommandations sur les consignes et les risques encourus, je suis prête et nous nous jetons à l’eau. Nous dégonflons nos gilets stabilisateurs et le léger courant nous fait progresser sur le site très bien préservé. La luminosité est bonne, l’eau est chaude, et le spectacle est incomparable. C’est magique, mes yeux ne savent plus quoi observer ! Je suis surprise de voir une telle richesse ! Cette grande mégalopole poissonneuse, où circulent de manière très organisée des milliers de créatures, est absolument féérique. Karl nous montre une murène à pois jaune cachée dans le récif, puis une langouste, ses yeux globuleux s’agitent dans tous les sens. Je vois pour la première fois un crabe poilu, le crabe orang-outang et deux serpents de mers appelés « tricots rayés ». Une grande raie nous passe au-dessus de la tête, elle ne ressemble pas à une manta, on apprendra plus tard qu’il s’agit d’une raie aigle. Juste avant de remonter, Karl déploie une petite bouée qui permettra au bateau de nous repérer à la surface. À cet instant, je lui montre une tortue qui s’approche derrière lui. Le magnifique chélonien se déplace en douceur vers la surface avec élégance pour reprendre de l’air. Pour nous, il est l’heure de remonter et de retrouver notre équipage et c’est dans la bonne ambiance que nous partageons un délicieux nasi campur.

Il faut que je vous parle d’un animal très curieux qui hante ces fonds marins. Ron Lilley, notre contributeur de la rubrique animalière a déjà dressé le portrait de cette « étrange créature des profondeurs » (cf. La Gazette de Bali n° 77 – octobre 2011). C’est le poisson-lune ou mola mola, cet animal au look préhistorique est le plus grand vertébré du monde. Avec un corps en forme arrondie et aplatie et ses deux immenses nageoires, il semble sortir tout droit d’une version aquatique de « Jurassic Park ». Le mola mola est peu connu du monde scientifique, il vit dans les profondeurs marines mais remonte à la surface de l’eau du mois d’août jusqu’en octobre. Si vous voulez rencontrer cette espèce extraordinaire, foncez ! Elle est là en ce moment ! Voilà, c’est la fin du voyage, un lieu en dehors de l’espace-temps où l’on se déplace en trois dimensions sous l’eau. Carnets et appareils photos remplis, le sourire jusqu’aux oreilles et le nez un peu cuit par le soleil, je m’en vais contente d’en avoir pris plein les mirettes. Belles vacances et bonnes plongées à tous !

Atlantis International,
Jl. By Pass Ngurah Rai n°96, Sanur.
Ecole de plongée francophone/anglophone pour plongeurs confirmés et débutants. Ouvert toute l’année sauf le 1er janvier et à Nyepi.
Tél. (+ 62) 361 284 131/ 286 367, (+62) 8123 805767
[http://www.balidiveaction.com->http://www.balidiveaction.com], [www.atlantis-bali-diving.com->www.atlantis-bali-diving.com] et [[email protected]>[email protected]]

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