Accueil Papua, île aux trésors

Accueil fastueux à Pupis

22 octobre 2007

06h00
Ce matin, nous décidons de retourner à Weo. Etant donné notre arrivée tardive de la veille et l’accueil chaleureux que nous ont fait les villageois, une visite supplémentaire est des plus plaisantes. Une fois le plein de vivres amassées dans la pirogue nous partons.

Nous arrivons à 8h00. Rencontre dans le  jeu (maison des hommes) avec certains villageois de la veille et d’autres venus les rejoindre. Le troc bat son plein mais toujours pas de sculptures à usage cérémoniel, nous récupérons toutefois quelques tifa (tambours) supplémentaires ainsi que d’anciennes assiettes à sagou. Les villageois eux sont ravis de pouvoir acheter des provisions à Pak Limbang.

Vers 10h00, nous quittons le village en direction de Pupis, un autre village à environ 2 heures de navigation. Une centaine de mètres avant notre arrivée, des dizaines de pirogues avec des dizaines d’hommes à bord simulent une attaque de part et d’autre de la rivière. Nous avançons vers la rive droite et les villageois dansent et chantent sur leurs pirogues en tirant des flèches en l’air. Tout le monde est en tenue traditionnelle et peinture de guerre.

Un homme monte à bord, nous offre des parures et nous peint le visage. Nous sommes très touchés par l’accueil et offrons des cigarettes.

Quelques minutes plus tard, nous accostons sur la berge de Pupis. L’ambiance bat son plein, c’est fantastique. Les hommes et les femmes dansent une espèce de houla hop en remuant les jambes de l’extérieur vers l’intérieur façon « tutti frutti rock’n’roll ».

« Bienvenue à Pupis », nous dit le chef du village en nous indiquant le chemin à travers le terrain boueux sur lequel sont posés des troncs d’arbre en guise de passerelle. Nous allons vers la maison des hommes. Toute la tribu suit dans le tintamarre et entame une danse frénétique. Nous apprendrons ensuite que cet accueil est un quiproquo. Il est en fait réservé à de riches touristes américains qui arriveront quelques instants après nous.

Le jeu est immense et tout le village y entre, c’est un jeu commun destiné à recevoir les invités. Il est différent de la maison traditionnelle où les hommes non mariés vivent et où les femmes et les enfants sont strictement interdits. Les deux jeu sont généralement placés à chaque extrémité du village.

Il fait très chaud. Il faut dire que tout le village est entré transpirant et surexcité, après une demi-heure de chants, de cris et de danses. Le chef de la tribu fait taire tout le monde et fait son discours de remerciement pour notre visite au nom de tout le village.

A mon tour, je les remercie grandement de leur accueil et entreprend un geste coutumier avec le chef, puis nous quittons ce jeu pour nous rendre dans l’autre grande case afin d’y parler affaire. De nombreuses statues y sont entreposées, la plupart sont des umu ou représentations de l’esprit des ancêtres, certaines sont utilisées lors de cérémonie d’autres destinées à être vendues.

Après quelques palabres et négociations, nous commençons nos achats, les umu les plus anciennes, mais aussi des salawaku (boucliers ) et des costumes du diable qui doivent être soigneusement enveloppés dans des sacs pour ne pas être vus des enfants. Les boucliers ont le sommet arrondi avec un visage dessiné dessus et ressemblent au fameux Smiley des années 70. C’est typique de la région et sensé faire peur à l’ennemi.

En sortant du jeu, nous réalisons que chaque habitant a étalé des objets devant sa maison. Nous faisons le tour du village et en quelques heures la pirogue est à nouveau remplie. Pak Limbang est assailli de villageois trop heureux de dépenser l’argent qu’ils viennent d’acquérir. En partant, nous distribuons le reste de nos vivres aux enfants et aux personnes les plus âgées. Le soleil va bientôt se coucher, il est temps de rentrer sur Sawa.

19h00
Arrivés à Sawa, nous débarquons toute notre marchandise chez Pak Limbang. Il s’agit de tout ranger de façon claire et gagner de la place dans la pirogue. En effet, il nous reste encore des villages à visiter avant notre retour à Agats.

23 octobre 2007

6h00
Cette fois, nous n’avons quasiment pas de vivres et Pak Limbang ne se joint pas à nous, faute de place à bord. Les villages que nous ciblons sont proches de Sawa et ont de toute façon un accès plus rapide au kios de Pak Limbang.

La tribu d’Erma est notre premier arrêt. Représentations d’ancêtres soigneusement dissimulées dans le jeu, ce sont des sculptures de taille moyenne qui ne prennent pas trop de place et qui sont typiques de ce village. Nous ne nous encombrons pas d’objets similaires à d’autres acquis auparavant.

Les tribus d’Er et Sona nous fournissent aussi de belles statues. En milieu de journée nous reprenons notre route pour nous arrêter à Yamas et Yeni à mi-chemin d’Agats.

16h00
Le temps se gâte et nous décidons de reprendre notre route après avoir pris soin de couvrir notre marchandise avec des bâches. Sliman et moi sommes recroquevillés à l’avant de la pirogue, il va falloir se serrer pendant quelques heures, le temps d’arriver à Agats.

19h00
Nous arrivons à marée basse devant le wharf de Baitopis. Il nous est donc impossible d’accoster près de la maison de Nur. Nous ne sommes qu’à quelques mètres du bord et il nous faut marcher sur le terrain vaseux et glissant qui mène à une des chambres que Nur nous loue comme entrepôt.

Avec l’aide de jeunes gens, nous déchargeons toute notre cargaison, non sans casse, car il fait nuit noire et nous nous enfonçons dans la vase jusqu’au genoux. Cela nous a pris plus de trois heures, mais nous devions absolument le faire ce soir.

Nous sommes fatigués et, après une bonne douche, nous ne tardons pas à aller nous coucher.

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