Accueil Papua, île aux trésors

A la découverte des villages de l’est

24 octobre 2007

05h00

La nuit a été agitée, les rats, nombreux dans les villages et principalement à Agats, n’ont cessé de nous taquiner. Après un rapide petit-déjeuner, nous commençons à emballer chacune de nos pièces pour les protéger de ces fameux rats, mais aussi de la pluie et des chocs éventuels pendant le retour vers Bali. Nasir, l’oncle de Nur, ancien guide pour négociants tels que nous, est assez expérimenté dans l’emballage des statues. Il nous offre son aide, ce qui nous est très utile car ses emballages avec des éléments des plus rudimentaires sont en fait très solides et efficaces. Après une journée passée à emballer tout notre attirail dans de la toile plastique tendue et cousue, nous entamons une bonne bouteille de Brandy que Nyoman est venu gentiment partager avec nous.

25 octobre 2007

05h00

Nous chargeons la pirogue de quelques vivres, de pétrole et de
bâches avec la ferme intention de continuer notre quête des trésors Asmat. Cette fois nous prenons la direction du village d’Atsj, à l’est d’Agats.
Notre première escale est à Warse. Nous ne récupérons que peu d’objets, la plupart des villageois étant partis à la chasse. Néanmoins, nous obtenons quelques beaux tifa, des couteaux anciens en os de casoar et des lances de chasse superbement sculptées. La femme du chef du village nous apporte un très vieux plat à sagou dont elle ne se sert plus.

10h00

Nous atteignons le village d’Amborep où, là encore, il ne nous reste que peu de choses à découvrir. Il est intéressant d’observer que les Asmat n’aiment pas nous laisser repartir sans qu’on ait acheté quelque chose. Avec un peu de patience, ils nous apportent toujours des choses de valeur dont ils ne se seraient pas normalement séparé.
Peu avant midi, nous atteignons le village d’Atsj. Une fois de plus, la pluie nous a surpris. Heureusement, il y a l’hôtel Maranu en face. Nous y prenons une chambre et y installons notre base le temps de prospecter la région. Nous sommes rejoints par Aris, le cousin de Nur, qui apparemment vit à Atsj. Il nous guide à Amanamkaï, un petit village à 30 minutes de navigation.
Nous sommes accueillis par le chef de tribu et quelques anciens qui, une fois de plus, nous guident vers la maison des hommes où des dizaines de sculpteurs travaillent. Nous faisons l’acquisition de très belles pièces, notamment un salawaku taillé par Dominicus que je trouve très finement sculpté.
Je le félicite de son travail et les encourage tous à persévérer dans leur tâche car je repasserai dans quelques mois. Les négociations sont très rapides et les prix justes pour tout le monde. Nous restons 2 heures à bavarder de la culture Asmat. En remontant dans la pirogue, je distribue des friandises aux enfants venus nous rejoindre sur la berge.

15h00

Nous arrivons dans la tribu Atjamutsj, chez qui nous trouvons un peu moins d’objets car la plupart des hommes du village se sont rendus à Agats. La pluie recommence à tomber et nous décidons de rentrer à Atsj afin de mettre notre trésor à l’abri.

17h00

Notre retour à Atsj se fait sous une pluie torrentielle. Quand il pleut chez les Asmat, ce n’est pas de la rigolade, mais après le soleil brûlant, il faut bien avouer que ça nous rafraîchit bien !
Aidés de Nur et Aris, nous nous empressons de décharger la marchandise à l’abri dans le hall du petit hôtel. Nous en sommes actuellement les seuls occupants.

26 octobre 2007

06h00

Un petit café pour bien démarrer la journée et nous filons au bureau de police y remettre une photocopie de notre feuille de route. Puis, nous faisons route vers Yaosokor sous une pluie fine qui se dissipera dans la matinée.

Nous sommes accueillis dans la tribu par quelques jeunes. Tous nous mènent à la case du chef à qui j’offre comme à l’accoutumée des provisions et du tabac. Le village étant placé au bord d’une large rivière, il reçoit fréquemment la visite de navires marchands en quête de gaharu, ce bois précieux qui se vend essentiellement en Chine et en Thaïlande et qui sert à la fabrication d’encens.
La plupart des hommes de ce village travaillent donc dans la fôret à la recherche de gaharu et plus personne ne sculpte. Nous quittons le village bredouilles et continuons vers l’Est. J’insiste auprès de Nur et d’Aris pour aller dans des endroits moins accessibles où nous aurons plus de chance de trouver des choses intéressantes. Nous poursuivons néanmoins sur la rivière Sirets et arrivons au village de Kaimo où là encore nous acquérons très peu de sculptures sur bois. Bien sûr, nous récupérons toujours des armes de chasse et les tifa du jeu mais aucune statue cérémonielle ou représentation d’ancêtre. Même les salawaku qui nous sont présentés sont de peu d’intérêt.

Nous continuons vers Awok et c’est toujours la même histoire. Je réitère ma demande à Nur de changer de cap et de sortir de cette rivière où tout le monde cherche du gaharu. Nur me dit que nous aurons peut-être plus de chance à Fos, village ressemblant plutôt à une colonie indonésienne qu’à une tribu Asmat.
Sur la berge, une jeune femme attend avec son sac à la main. Aussitôt à quai, Aris se dirige vers elle et l’a fait monter sur la pirogue sans rien nous dire. Je ne mets pas longtemps à comprendre qu’il nous a fait venir jusqu’ici uniquement pour la ramener. Je ne dis rien et descends à terre prospecter le village. On me confirme que dans cette région, je ne trouverai aucune sculpture. Les villageois sont tous à la recherche de gaharu. Je retourne à la pirogue irrité par l’attitude de Nur et d’Aris. Ce n’est pourtant pas le moment de se froisser avec eux.

18h00

Nous arrivons à Atsj, déçus de cette journée peu productive. Notre feuille de route touche à sa fin, alors nous rentrerons à Agats dès demain matin.

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here