L’Indonésie a appelé la Malaisie et les Philippines à faire plus pour sécuriser leurs “dangereuses” eaux territoriales après l’enlèvement ce weekend de marins indonésiens par des militants armés. Les pirates ont accosté un chalutier malaisien avec une vedette rapide dans les eaux de la Malaisie au large de l’île de Bornéo et ont kidnappé trois hommes d’équipage indonésiens avant de les emmener dans leur repère au sud des Philippines.
Les pirates ciblaient apparemment les citoyens indonésiens puisque les autres marins, d’origine malaisienne, ont été relâchés rapidement. Cela porte à 24 le nombre de marins indonésiens enlevés depuis le début de l’année dans les eaux entre ces trois pays. Ce sont les séparatistes musulmans du groupe Abu Sayyaf qui sont accusés de tous ces kidnappings avec demande de rançon.
“Ce genre d’incident ne peut être toléré”, a affirmé la ministre des Affaires étrangères indonésienne Retno Marsudi. “De sérieux efforts doivent être entrepris immédiatement par les gouvernements malaisiens et philippins. Cela prouve que les eaux de la Malaisie et des Philippines ne sont pas sécurisées”, a pour sa part affirmé le chef des forces armées indonésiennes Gatot Nurmantyo.
De leur côté, les militaires philippins ont affirmé que le groupe Abu Sayyaf, qui a raflé des millions de dollars avec les demandes de rançons, était derrière ce dernier incident.
Devant l’escalade de ce type de piratage, les trois pays se sont mis d’accord en mai dernier pour lancer des patrouilles communes dans leurs eaux territoriales.
Parmi les Indonésiens enlevés cette année, 14 ont été relâchés après avoir été détenus par Abu Sayyaf dans son fief du sud des Philippines. L’Indonésie a nié avoir payé la rançon. 7 autres ont été kidnappés dans la même zone le mois dernier. L’Indonésie a ensuite interdit aux navires battant pavillon indonésien de naviguer vers les Philippines.
Ces trois nouveaux captifs portent à 10 le nombre d’Indonésiens séquestrés par le groupe Abu Sayyaf.
