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NOVEL BASWEDAN : UN HAUT GRADE DE LA POLICE DERRIERE MON AGRESSION

Novel Baswedan, un inspecteur réputé de l’Agence anti-corruption (KPK) a été attaqué au vitriol alors qu’il rentrait chez lui il y a quelques semaines. Depuis, il est dans un hôpital de Singapour où les médecins tentent de sauver ses yeux.

Novel Baswedan était en charge du dossier sur le détournement du budget de l’état pour l’établissement de cartes d’identité électroniques. Une enquête qui s’avère être une des affaires de corruption les plus importantes de l’histoire du pays, impliquant des politiciens de premier plan.

De son lit d’hôpital, il vient de révéler au magazine Time qu’il avait des informations selon lesquelles un haut gradé de la police indonésienne serait derrière son agression.

Il est vrai que jusqu’à maintenant, la progression de l’enquête, confiée à la police nationale, a été bien lente, inefficace et à certains moments, empreinte de mystères et de confusion, notamment avec des personnes arrêtées dont l’identité est restée secrète, puis qui ont été relâchées sans trop d’explication de la part des autorités.

Le président Joko Widodo devrait porter “une attention sérieuse” à ces allégations faites par le célèbre inspecteur du KPK, a dit un activiste musulman récemment, Dahnil Anzar Simanjuntak, président de la division jeunesse de la Muhammadiyah.

Si l’on tient compte de ces révélations, le dossier ne peut plus être géré par la police, a-t-il ajouté.

Les responsables du KPK vont rencontrer les chefs de la police nationale la semaine prochaine afin de discuter des allégations de Novel Baswedan, qui surviennent par ailleurs au milieu de vifs échauffourées entre le KPK et les députés, dont certains d’entre eux ont été cités dans l’enquête.

Certains des partis de la coalition au pouvoir ont même initié récemment une enquête parlementaire à l’encontre du KPK dans ce qui apparaît être une mesure de rétorsion contre l’investigation menée dans l’affaire des cartes d’identité électroniques.

Agun Gunandjar Sudarsa, qui a été désigné comme le responsable de cette enquête parlementaire par ses pairs, a son nom cité dans le dossier.

Parmi les autres noms cités, on trouve même celui de Setya Novanto, actuel président de l’assemblée, qui fait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire.

Après l’affaire Antasari il y a quelques années, qui avait visé le chef de l’agence anti-corruption en l’accusant du meurtre d’un supposé rival amoureux dans une fabrication peu crédible et qui reste irrésolue jusqu’à aujourd’hui, cette nouvelle affaire de corruption au plus haut niveau prouve, si cela était encore nécessaire, la dérive mafieuse de la vie politique indonésienne avec comme nouveauté inquiétante le recours à la violence physique.

Lire l’article de Time (en anglais)

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