Accueil Carnet de voyages

Volcanologie et randonnée sur le Merapi

Partis à 8h00 du matin depuis Yogyakarta, Nous nous dirigeons sur les flancs du Merapi pour aller y observer les effets de la dernière éruption fin 2010. Après 30 minutes de trajet en voiture à travers les villages juchés à la base du volcan, nous arrivons sur un plateau à 1200m d’altitude pour contempler l’étendue et l’impressionnant paysage résultant d’un enchainement de facteurs catastrophiques.
Malgré le ciel un peu couvert, nous ressentons bien, d’une part la chaleur du soleil, mais également une chaleur étouffante qui arrive du sol, émanant des coulées pyroclastiques d’où sortent toujours à ce jour des fumées de souffre. Il faut savoir que nous sommes en pleine saison des pluies et que, depuis fin octobre, il pleut tous les jours. C’est dire à quel point la coulée peut être chaude.

Certaines roches sur le sol sont jaunies en réaction à cette dense fumée et donne l’illusion d’un paysage lunaire très minéral. Ce contraste de couleur entre les dépôts noirs volcaniques et le ciel blanc/bleu est digne d’un vrai tableau de maître. Notre guide Andy, spécialiste en volcanologie, nous conduit vers le lit de la rivière Gendol ou nous procédons à l’analyse de l’activité géologique globale, toujours très intense.

Ces paysages dévastés me font l’effet d’un retour en arrière… Quelques temps avant l’éruption, la végétation environnante du Merapi me paraissait très prospère. Aujourd’hui, il n’en est rien. Nous pouvons encore ressentir la puissance des nuées ardentes qui se sont abattues en constatant que tout a disparu, si ce n’est un bout de mur par-ci, par-là. Ce paysage nous fait dorénavant penser au retour au calme d’une zone de guerre bombardée. Plus paisible, moins « sale » que lorsque la pluie de cendres s’abattait sur nos têtes, mais toujours avec un sentiment d’effroi en pensant aux causes de ce paysage improbable.

Nous continuons notre route vers le poste d’observation de Babadan, situé sur le flanc ouest du volcan. Puis sur le retour, nous découvrons avec surprise les lahar qui se sont engouffrés dans le lit des rivières. Le terme indonésien « lahar » désigne une coulée de boue composée de matériel volcanique parcourant les réseaux hydrographiques. De novembre 2010 à mars 2011, 158 lahars ont déjà coulé dans les 13 vallées principales sillonnant le volcan, et notamment dans la Putih, située sur le versant ouest, ou près de 35 évènements de ce type se sont déjà produits.

Les conséquences peuvent être dramatiques si le lahar déborde de la rivière. L’écoulement est en effet rapide (plusieurs m/s), fortement concentré en sables, particulièrement turbulent et transporte une très grande quantité de blocs et de cailloux roulant sur la coulée boueuse comme des balles de ping-pong sur un filet d’eau. De fait, à Jumoyo, à une quinzaine de km du sommet du Merapi, plusieurs centaines de maisons ont déjà été éventrées par des lahars dont la hauteur dépassait les 2,5 m. La route reliant Jogja à Magelang a également été coupée 12 fois par des lahars qui étaient trop volumineux pour s’écouler sous le pont : le 23 janvier 2011, la route a été recouverte de sables et de blocs sur plus de 500 m et fermée pendant près de 12 heures. Là encore, le spectacle de la nature est impressionnant, le tout sans effets spéciaux.

Azimuth Adventure Travel Ltd
[www.azimuth-travel.com->www.azimuth-travel.com]

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here