Accueil Carnet de voyages

Le cratère vert du Kawah-Ijen

A à peine 6 heures en voiture depuis le sud de Bali, on peut se retrouver au pied d’un volcan assez unique au monde, le Kawah-Ijen. Auparavant, on aura pris cette route de Gilimanuk qui mène vers l’inconnu, attendu un antique ferry, traversé un détroit au courant violent, découvert Java si différente avec ses chèvres qui broutent les haies, ses milliers de becak qui ne sont plus que des objets de décoration à Bali, ses chars à bœufs, et tous ces gens qui marchent sur le bord des routes, paisiblement.
Deux routes seulement mènent au plateau du Kawah-Ijen, toutes deux pareillement défoncées à travers une jungle peuplée de singes. Une première odeur de soufre en passant près d’un ruisseau à l’eau jaune, on ne devrait pas être très loin. On atteint enfin cet immense plateau couvert de caféiers sur le bord duquel trône le volcan et ses fumerolles. En attendant l’ascension le lendemain matin, on part visiter l’usine de café sous le ciel si bleu à déjà plus de 1000 m d’altitude, il fait frais !

Rien de plus facile que de visiter ce volcan. Il suffit de se signaler, d’acquitter un petit droit d’entrée et de commencer l’ascension par un petit chemin ombragé. Ca monte, ça grimpe pendant un peu plus de deux heures. Nous ne sommes pas seuls, nous croisons une équipe de volcanologues qui partent faire des relevés et puis des jeunes venus de toute l’Indonésie, en tongs, qui escaladent sac au dos, à l’aventure vers ce volcan mythique. Premiers paniers remplis de soufre au bord du sentier, le porteur se repose non loin. Nous essayons de soulever le chargement, en vain.

La végétation disparaît, nous approchons des 2386 m du sommet, les arbres sont brûlés par les fumées sulfureuses, nos appareils photo commencent à se dérégler. Soudain, c’est la surprise de ce fameux lac vert, 30 millions de m3 d’un mélange d’acides sulfurique et chlorhydrique. Nous ne descendrons pas près du lac, c’est irrespirable malgré nos foulards. Pourtant, les porteurs de soufre émergent de la solfatare (la soufrière). C’est là que des tuyaux canalisent et refroidissent le soufre liquide orange (115°C) qui cristallise en masses jaune citron. Les mineurs en extraient 15 tonnes par jour !

Dans l’antiquité, on pensait que la plus connue des soufrières, celle de Pouzzoles, près du Vésuve en Italie, abritait une des entrées des Enfers. Sur le Kawah-Ijen, l’enfer n’est pas tant d’y entrer, c’est d’en ressortir avec 80kg de soufre sur le dos !

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here