Ilham Putu Surya s’exprime dans un français presque parfait. Après avoir commencé son apprentissage de la langue de Molière à l’Alliance Française de Jakarta, il a poursuivi ses cours au LIP de Yogyakarta. Sa compétence linguistique l’a naturellement amené à travailler dans le tourisme, il a ainsi exercé en qualité de guide francophone indépendant pendant quelques années. Il est ensuite arrivé à Bali, direction l’économat du Club Med avant de devenir l’assistant du représentant de Nouvelles Frontières pendant 5 ans.
Alors que sa carrière dans le tourisme semblait toute tracée, il change de cap en 1996 en saisissant l’opportunité de monter à Bali la filiale d’une très importante société de transport express indonésienne, JNE, qui compte plus de 2000 employés à travers tout l’archipel. Avec ses 3 recrues, il monte d’abord un bureau à Sanur avant d’en ouvrir un à Kuta puis à Ubud. Il cherche à ce propos en ce moment un emplacement pour un comptoir à Seminyak non loin du Bali Deli. La filiale balinaise qu’il dirige compte à présent 42 salariés et l’effervescence est au rendez-vous pour ce service qui se charge aussi bien d’une grosse enveloppe que de l’expédition de colis de plusieurs tonnes n’importe où en Indonésie et dans le monde.
Ecouteur vissé à l’oreille, Ilham avoue qu’il est rivé à son téléphone 24 heures sur 24. Et quand il s’agit acheminer du sang pour une transfusion ou des cartes électroniques de distributeur de billets à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, il faut trouver une solution même quand les avions ne sont plus en service. Ce qui l’excite le plus, c’est le « diplomat service », un service de prestige qui consiste à livrer en mains propres aux quatre coins du monde. Au mois d’août dernier, une entreprise lui a ainsi confié la tâche d’atteindre Katmandu au Népal en moins de deux jours pour remettre un contrat de la plus haute importance, pari tenu !
« Les conséquences de la première bombe ont été cruciales pour nous, déclare-t-il, non pas en terme d’activité mais parce que nous avons pris conscience que Bali était reliée au monde entier et qu’il fallait la protéger ».
En d’autres termes, les standards de sécurité ont été bien améliorés, tous les acteurs du secteur se sont professionnalisés. Ilham est d’ailleurs le secrétaire de l’association ASPERINDO qui regroupe de nombreux transporteurs, il a la charge de transmettre toutes informations et connaissances utiles relatives aux standards internationaux. Du côté des douanes, il nous révèle aussi qu’il y a eu du changement : « à présent tous les points d’entrée en Indonésie sont on line, c’est-à-dire reliés entre eux, tout est beaucoup plus strict. ».
Après lui avoir offert des parts dans la société, ses patrons le pressent de rejoindre le siège de la société à Jakarta mais il se fait désirer « on vit si bien à Bali ! ».
