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Evgeniya Babina: apprendre à vivre au présent

Evgeniya est une fleur qui s’est épanouie à Bali. Entre celle qu’elle était il y a encore quelques mois et la jeune femme d’aujourd’hui, il y a un monde. Et ce monde s’appelle Ubud. Après être arrivée sur l’île grâce à la méditation Vipassana, elle expérimente désormais au quotidien le « vivre ici et maintenant », un mantra qui lui va bien au teint.

Engeniya arrive sur le sol balinais en juin 2014. Pour la première fois de sa vie, elle découvre l’Indonésie. Et au cas où le dépaysement ne serait pas suffisant avec sa vie à Moscou, elle commence son séjour par dix jours de méditation Vipassana. « Une amie installée en Thaïlande m’en avait parlé. J’avais fait des recherches sur Internet mais je n’avais pas compris grand-chose. » Jusque là, rien de plus normal. Après avoir quitté son mec et son boulot dans la construction pour une entreprise américaine, la jeune Russe de 29 ans saute donc doublement dans le vide. Pendant sa retraite méditative, Evgeniya découvre le concept de l’impermanence. Un jour elle a envie d’étriper sa voisine de méditation qui se crème les mains. Et le jour suivant, plus du tout. Mais la vraie leçon qu’elle retire de ce séjour à l’ombre du mont Batur, c’est de vivre l’instant présent. « Ce n’était pas simplement quelque chose que je comprenais, mais quelque chose que j’intégrais au plus profond de moi-même, et c’était vraiment incroyable. »

Après cette expérience unique, elle et six autres méditants passent quelques jours ensemble à Ubud avant de se séparer pour visiter l’île. Trois semaines après son arrivée, Evgeniya doit repartir en Russie. Une fois de retour chez ses parents dans le sud du pays, une seule question se pose : Comment repartir ? A Moscou, elle se sent à l’étroit. Travailler du soir au matin pour se retrouver dans son appartement qu’elle ressent comme « une cage », ça ne fonctionne plus. « Je veux faire les choses en fonction de moi-même et non en fonction de la société. A Moscou les gens ne me comprenaient pas vraiment. Bien sûr, il y d’autres personnes qui recherchent la même chose que moi là-bas, mais à Ubud, cette liberté, cette énergie, flotte dans l’air. »

De retour à Bali en novembre de la même année, elle passe directement de l’avion à une nouvelle session de méditation vipassana, mais en tant qu’assistante du gourou cette fois. Après cela, Evgeniya qui avait des plans, les abandonne et décide de se concentrer uniquement sur son développement personnel. Avec ses amis d’Ubud, elle confectionne ses journées au grès de ses envies et de ses humeurs, entre les cours de salsa et les ateliers de peinture. « Je me lève le matin et je me demande ce que j’ai envie de faire. Si j’ai envie de danser, je vais danser. Si j’ai envie d’écrire, j’écris. » Car Evgeniya est aussi « personnal shopper and stylist », comprenez styliste et acheteuse personnelle. Pour son activité, elle a besoin d’alimenter son site Internet en articles de mode. Si en Russie, l’écriture lui demandait beaucoup de préparation, de recherche pour trouver les bons mots, sans qu’elle soit pour autant satisfaite de son travail, à Ubud, tout se fait naturellement et les mots s’additionnent les uns aux autres sans effort.

Entourée des gens qui lui ressemblent, elle apprend sur elle-même « plus vite que partout ailleurs ». « Il se passe quelque chose tous les jours, et chaque jour ici me rend plus forte. » A-t-elle oublié la Russie pour autant ? Non ! « Ici, je me rends compte à quel point j’aime mon pays, j’aime ma famille, mes amis et la neige ! » D’ailleurs, la fille de l’instant présent, la nana sans aucun plan, ne peut pas prédire si Ubud et elle, ce sera pour la vie. En attendant de savoir ce que lui réserve demain, elle apprend à conduire un scooter avec un ami indonésien et le bahasa indonesia. Un clin d’œil du destin qui nous dit que, peut-être, son départ n’est pas prévu pour tout de suite.

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