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Carmen Buisson : j’avais besoin de lumière

Comme beaucoup de jeunes Parisiens, Carmen, 29 ans, styliste, a ressenti il y a quelques mois le besoin de vivre dans la lumière. On ne parle pas de celle des projecteurs, des paillettes, de la gloire, non, non ! On vous parle de celle qu’on a du mal à apercevoir dans les couloirs du métro ou entre les immeubles haussmanniens, celle dont on ne manque pas à Bali. D’ailleurs Bali a eu vite fait de lui ouvrir ses bras, sans souci ni tracas, Carmen est arrivée sur l’île des dieux et travaille aujourd’hui pour Magali Pascal, elle aussi dotée d’un très bon karma !

Des jeunes qui galéraient et qui ont trouvé le salut à Bali, on en a rencontré pas mal depuis l’apparition du « Good Karma » dans La Gazette. Cette fois-ci, c’est différent. Avec Carmen, on ne peut pas vraiment parler de galère. Son Bali à elle, c’est juste le prolongement naturel d’un parcours déjà couronné de succès, auquel s’ajoutent du soleil et la mer ! Originaire de Versailles, son papa antiquaire et encadreur lui transmet l’amour de l’art, mais c’est sa maman qui lui apprend à coudre ses premiers vêtements. Dès 16 ans, Carmen décide donc de s’orienter en choisissant un bac « de hippie qui n’existe plus aujourd’hui  » spécialisé en tapisserie avec pour objectif de préparer des études d’art. Plus que la tapisserie, elle y apprend la peinture, l’architecture, le nu, le dessin… Trop de choix tue le choix ? A la fin du cursus, Carmen l’artiste, la manuelle, est un peu perdue et ne sait pas vraiment vers quoi s’orienter, mais le destin, lui, a déjà tout planifié.

Elle tente, comme ça, au feeling un concours de stylisme lancé par le magazine ELLE en 2007 et le réussit. Sur 300 participantes, son croquis est choisi avec 49 autres, puis ce sont ses modèles qui retiennent l’attention des professionnels. A la fin du concours, elle figure parmi le trio gagnant et est invitée à rejoindre le Studio Bercot, une école de stylisme réputée à Paris. « Ça tombait bien car j’avais toujours aimé faire des fringues et quitte à créer, autant le faire dans un milieu qui m’assurait un avenir. » Et l’avenir s’est avéré plutôt sympa ! Après ses études, Carmen décroche son premier stage chez Balenciaga qui l’embauche en tant qu’illustratrice pour assister le directeur artistique. « C’était dingue ! » et on veut bien la croire ! Après Balenciaga, il y a eu un passage par la maison Carven puis chez Paco Rabanne où elle décroche son premier poste en tant que styliste. « J’y suis restée pendant deux ans et demi et ça a vraiment été une opportunité d’apprendre mon métier. C’était prenant et bien sûr, stressant ! J’ai ressenti l’envie de faire un break, de voyager… Ca faisait un bout de temps déjà que j’avais envie de vivre à l’étranger. » Une fois encore, les choses vont s’avérer plutôt simples pour Carmen. Conscient que la « bougeotte générationnelle » l’a piquée, un ami lui conseille de rencontrer Gréthel, une jeune designer française installée à Bali et de passage à Paris. « A la base, Bali ne faisait pas partie de mes choix. Je ne connaissais absolument pas l’île. Mais après ça, je n’ai pas fait beaucoup plus de recherches. »

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Parmi les noms de la mode évoqués lors de ce rendez-vous figure celui de Magali Pascal et avec qui elle se voit bien travailler. Pendant six mois, les deux jeunes femmes correspondent avant une première rencontre à Paris. Le temps d’honorer ses préavis et Carmen débarque à Bali : « Je suis arrivée avec l’envie de faire un saut dans le vide, de ne pas connaitre, de ne pas me sentir chez moi. » Aujourd’hui encore, Carmen est dépaysée. « Je ne peux pas dire que je me sente chez moi, mais mon quotidien est devenu familier. C’est un quotidien exotique… Je découvre Bali un peu plus chaque semaine, je pars le temps d’un week-end à Nusa Lembogan, Nusa Ceningan, j’apprends une nouvelle langue… » En tant qu’artiste, elle découvre également des nouvelles inspirations : « J’ai des nouvelles envies, des tissus locaux peints à la main, de matériaux très colorés. Dans leurs tenues traditionnelles, les Balinais n’ont pas peur de les mélanger et ça fonctionne ! » Chez Magali Pascal, Carmen a pour mission de revisiter les classiques de la marque et profite d’un cadre de travail plus agréable et plus simple : « Magali est là depuis 13 ou 14 ans. Elle connait parfaitement sa cible et sait ce qui va fonctionner ou non. Même si l’enjeu du prêt-à-porter est plus commercial et peut comporter plus de responsabilités que ce que j’ai connu à Paris, j’ai moins de pression parce qu’à la différence des directeurs artistiques que j’ai rencontrés, Magali sait ce qu’elle veut et où elle va. » Une jolie association karmique qui devrait porter chance à la nouvelle collection, non ?

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