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Vince : endless summer à la française

Passionné de surf depuis quelques années,
cela fait un an et demi que Vincent a eu
l’idée de construire ses propres planches.
Seulement, il voulait faire quelque chose
d’exceptionnel : « Je ne vais pas construire
une Lada quand je peux avoir l’occasion de
construire une Maserati. » Il s’est donc
lancé, sous la marque Vince, dans la
fabrication de longboards à l’ancienne.
Presque uniquement composées de bois,
ses planches sont celles que l’on pouvait
voir dans les années 60 sur les plages
d’Hawaï, à la différence près que Vincent
s’est imposé un cahier des charges plutôt
contraignant : réussir à fabriquer des
longboards à l’ancienne avec la même
résistance et la même légèreté que les
planches actuelles.

Construire des planches en bois a été
une véritable prouesse technique puisqu’il
fallait faire une planche légère, résistante,
avec des qualités de pénétration dans
l’eau et de flottabilité équivalentes aux
planches conventionnelles. Pour relever
ce défi, Vincent a utilisé un bois indonésien
léger, l’albasia (albizzia falcata en latin) qui
répondait aux contraintes qu’il s’était
lui-même fixé avant de se lancer dans
la fabrication. Après avoir dessiné son
modèle de planche et l’avoir travaillé
sur des logiciels de matérialisation 3D
professionnels,il a mis au point un design
permettant de fabriquer une surfboard
utilisable sur tous types de vagues. Le
procédé de fabrication est quasiment
inédit : la planche est composée d’une
structure ultra légère en bois qui forme
l’intérieur de la planche sur laquelle est
appliquée un revêtement en bois en
sandwich entre deux couches d’époxy.
Finalement la planche est vernie et prête à
être surfée. Cette technique permet donc
d’avoir un objet qui pèse 8,5 kg pour une
taille de 9,5 pieds (2,9 m). Une véritable
prouesse technique – qui demande 200
h de travail par planche – quand on sait
que les planches hawaïennes de l’époque
étaient en bois plein et pesaient plusieurs
dizaines de kilos.

Un aspect important et notable de
l’activité de Vincent est son souci de
faire des planches respectueuses de
l’environnement. En effet, contrairement
aux planches modernes qui sont fabriquées
en mousse (matière extrêmement
polluante) le bois utilisé est uniquement
du bois cultivé afin d’éviter de participer
d’une manière ou d’une autre à la
déforestation. De plus, Vincent est en
train de mettre au point une planche
100 % naturelle qui n’utilisera que du
bambou, une première mondiale ! Cette
activité est donc une petite révolution
dans le monde du surf. Vincent raconte
d’ailleurs qu’au début, les surfeurs qui le
voyaient arriver sur la plage ne pensaient
pas que cette planche était « surfable ».
Il a fallu se rendre à l’évidence que oui et
c’est de cette manière qu’il a vendu ses
premières planches, principalement à des
Australiens.

Pour l’instant, un seul type de planche est
fabriqué dans ses ateliers mais Vincent a
déjà préparé une nouvelle gamme de
produits et est en train de diversifier ses
modèles. Après le longboard, il va s’attaquer
aux mini malibus, voire aux shortboards. Un
autre défi pour ce passionné de bois et
de construction navale. Pour pénétrer
le marché, il a décidé de pratiquer une
politique tarifaire extrêmement agressive
par rapport à la qualité et la quantité
d’heure que réclament ses planches. Ainsi,
le premier prix pour un de ces objets
d’exception se situe aux alentours de
800 USD. Depuis peu, il propose de les
personnaliser avec de la marqueterie, ce
qui permet de choisir son motif dans les
différentes gammes qu’il est en train de
développer. Autre aspect intéressant de
ces planches, elles sont garanties à vie,
ce qui démontre la résistance dont elles
peuvent faire preuve. Un gage de qualité
donc pour cet amoureux des beaux objets
et des belles matières.

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