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Vespa Zone Asia : vos vacances romaines passent par Bali

« Les modèles que nous vendons le plus sont les 125 cc à cause du permis voiture qui autorise la conduite de ces deux-roues dans nombre de pays européens », explique Raphaël Denis, dit Loulou, figure belge de Bali et mécanicien passionnée devant l’éternel. Né à Waterloo il y a 33 ans, Loulou est arrivé à Bali il y a 5 ans sans idée préconçue. Néanmoins, cet ancien mécano auto a toujours eu une passion avouée pour les petites guêpes italiennes à moteur deux-temps et c’est tout naturellement qu’il s’est lancé dans cette aventure de la restauration et de l’exportation. Fort d’un constat cependant, l’abondance de ces machines dans l’archipel indonésien. Il n’est donc pas le seul sur ce créneau, devenu très populaire ces dernières années, puisqu’ils sont pas moins de cinq gros exportateurs en concurrence, auxquels il faut rajouter une bonne quinzaine de restaurateurs de taille plus modeste.

La Vespa plaît donc à Bali ? Pas vraiment, car la totalité des restaurations de Vespa Zone Asia part à l’étranger. Le marché local est presque insignifiant à part quelques Occidentaux fraichement installés qui s’amusent et les clubs indonésiens qui de toutes façons passent par leurs propres réseaux, la Vespa indonésienne est donc pour l’essentiel destinée à l’export. « Notre marché se répartit de la façon suivante, explique Loulou. 60% pour la France, 20% pour la Belgique et les 20% restants se partagent entre l’Italie, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suisse, l’Australie et Dubaï. » Vespa Zone Asia, qui a un an et demi d’existence, a produit 90 machines dans sa première année d’exercice. Pour l’essentiel, les fameuses 125 cc très recherchées, quelques 150 cc, et les moins demandées 90 et 100 cc qui sont de toute façon promises à un bel avenir car, selon Loulou, « il viendra un jour où on ne trouvera plus de 125 cc et les plus petites cylindrées que l’on peut aussi conduire avec le permis auto seront à leur tour très prisées. »

Cet engouement pour les Vespa asiatiques repose sur deux facteurs qui sont la rareté et les coûts qui prévalent en Europe. De plus, contrairement aux autres véhicules neufs et d’occasion, ces Vespa qui ont au moins trente ans peuvent être
immatriculées en véhicule de collection, sans tracasseries particulières. « Il n’y a pas de passage aux mines par exemple et l’assurance en collection est moins chère », rappelle Loulou. Il ne reste donc plus à Vespa Zone Asia qu’à garantir la qualité de ses restaurations. C’est là que le savoir- faire de Loulou entre en jeu. « Je garantis la qualité. Je fais une cinquantaine de km d’essai avant de donner mon feu vert, soit dix fois plus en moyenne qu’une marque qui produit du neuf », explique-t-il. Chez Vespa Zone Asia, pas de bricolages à l’indonésienne, genre « rat boy » crado avec side-car illégal ou à l’anglaise, genre « mod » obsédé par ses 20 rétros, on restaure à l’original et dans les règles de l’art.

En conséquence, toutes les carrosseries sont refaites intégralement par les carrossiers maison, démontées et ressoudées. « Il n’y
a pas de cache-misère au mastic
», s’amuse Loulou. Côté moteur, là aussi on refait à neuf, nouveau piston, nouvelle segmentation, nouvel embiellage, réalésage lorsque c’est nécessaire. Et pas avec n’importe quelles pièces. A Vespa Zone Asia, on sait que les pièces indiennes Bajaj ont mauvaise réputation et qu’il y a beaucoup de copies locales qui ne valent rien. On sait aussi que les pièces indonésiennes Danmotor sous licence sont d’excellente facture et que les pièces thaïlandaises et taïwanaises sont aussi d’un grand secours et à des prix concurrentiels. Le client peut donc faire confiance et se concentrer sur les coloris qu’il va choisir pour l’engin de ses rêves. La palme revient en ce moment au modèle bariolé dit « Paul Smith ».

Devant le succès rencontré par leur jeune entreprise, Loulou et son épouse
indonésienne, qui est la responsable légale de ce garage pas comme les autres, gardent la tête froide. Ils souhaitent que Vespa Zone Asia reste à une échelle humaine. « Nous employons une dizaine de personnes : 2 mécaniciens, 2 soudeurs, 2 peintres et quatre manœuvres. Nous devons également sans cesse acheter de nouvelles machines d’occasion pour ne pas être à cours de stock », explique Loulou. Idéalement, Vespa Zone Asia souhaite se développer encore un peu, mais pas trop. « Le volume de production idéal serait de 120 machines par an », conclut-il. C’est d’ailleurs l’objectif de cette deuxième année d’exercice.

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