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Une oasis de culture dans le désert de la capitale

« Culturelle » n’est pas le premier mot qui vient à l’esprit quand on évoque Jakarta. Moins intellectuelle ou artistique que Jogjakarta, moins charmeuse que Bali, moins politique que Bandung, la capitale indonésienne est rude aux nouveaux arrivants, promptement confinés dans des quartiers réservés. Or la culture, depuis maintenant 37 ans, c’est l’objet principal de l’Indonesian Heritage Society (IHS), une fondation de droit indonésien (yayasan). Forte aujourd’hui de 870 adhérents dont 115 francophones, l’association mobilise des intervenants de qualité pour des conférences mensuelles sur des thèmes aussi variés que la biodiversité, les dragons de Komodo ou l’islam dans la politique indonésienne. Elle organise également des visites à thème : 172 lieux déjà explorés, pour des groupes ne dépassant pas une dizaine de personnes. Dans ces conditions, « la difficulté n’est pas de trouver des participants, mais des personnes prêtes à se charger de les organiser ! », explique Ro, la présidente.

Au coeur d’Héritage : le Musée national
Au Musée National, l’IHS est LE partenaire historique, même si des collaborations ponctuelles sont mises en place à l’occasion. « Ce sont des volontaires », s’émerveille Monsieur Julius, à l’exposition sur le royaume de Majapahit, dans la toute nouvelle aile inaugurée le 20 juin dernier. « C’est très très utile. Je fais la visite en anglais pour les membres de l’IHS, qui ensuite servent de guide aux touristes dans leur propre langue », explique-t-il. Et d’insister sur la notion de réciprocité, de respect des compétences et priorités mutuelles. Vivant principalement des cotisations, de la vente des livres et catalogues qu’elle édite, ainsi que d’un peu de mécénat, l’IHS n’est pas un bailleur de fonds : « nous fournissons des ressources humaines, par exemple des compétences en termes de maquette », explique Sandrine, responsable de la formation et de l’encadrement de 40 guides bénévoles, dont 13 francophones. Au Musée sont également organisés des cours de langues, prioritairement destinés aux employés. Les Indonésiens ne représentent que 10 à 15% des adhérents de l’IHS, mais c’est un « plus » dans une association ou le turn over est élevé (200 arrivées pour 400 départs l’an dernier), et l’occasion de créer des contacts avec d’autres établissements culturels. A la section française, on se félicite ainsi de l’adhésion récente d’une quinzaine d’Indonésiennes recrutées au Centre Culturel Français.

Changement d’équipe à la section française
Croissance et difficultés linguistiques obligent, de « petites soeurs » sont nées au fil des ans : française, japonaise et tout récemment, coréenne. Tout en restant étroitement liées au tronc commun, elles développent leurs propres activités avec un budget annuellement réparti. Ainsi, la section française dont la spécificité, outre la langue, est sa proximité avec le Lycée International Français (LIF), par exemple grâce à des conférences dans les classes. La plupart des membres sont en effet des mamans, attachées à ce que leurs enfants aient une ouverture sur la culture du pays. « Mon meilleur souvenir » raconte Caroline, qui cette année quitte l’Indonésie et passe la main à un nouveau binôme à la direction de la branche française, « c’est d’avoir visité une fabrique de krupuk à deux pas de chez moi. Sans Heritage, je n’aurais pas su que cela existait et en tout cas, je n’y serais pas allée seule ». Des découvertes à partager ensuite en famille. Pour la rentrée de septembre, la nouvelle équipe fourmille de projets : nouveaux sites, nouveaux ateliers de réflexion, nouveaux horaires, plus accessibles aux papas qui travaillent…

Dernière caractéristique de l’IHS : sa flexibilité. Les conférences sont accessibles à tous. Pour les autres activités, il est nécessaire d’être adhérent. Et ceux qui ont du temps libre peuvent s’investir dans les activités d’encadrement, mais « c’est un véritable engagement », précisent les organisatrices.

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