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Toute la montagne indonésienne sur Internet

La Gazette de Bali : Pourquoi avez-vous démarré ce site Internet de trekking en Indonésie ? Des raisons personnelles ?

Daniel Patrick Quinn : Non, j’avais été très intéressé par une liste des sommets du Royaume-Uni et cela me semblait être une bonne opportunité de faire quelque chose de semblable pour l’Indonésie qui, à cette époque (2009), n’avait pas de données officielles basées sur des critères particuliers. La rencontre avec Andy a été le parfait catalyseur pour s’y mettre.

Andy Dean : Moi, je voulais faire plus de trekkings mais les informations étaient fragmentées et inconsistantes. Je voulais partager des infos fiables, y compris les pistes au GPS.

LGdB : Donc, en clair, quel est le but principal de ce site Internet ?

DPQ : Tout d’abord fournir les meilleures infos en anglais sur les montagnes et les volcans d’Indonésie. Deuxièmement, encourager d’autres recherches et enquêtes sur des sommets montagneux moins connus afin qu’ils puissent eux aussi faire partie du nombre grandissant de sommets régulièrement pratiqués ici.

LGdB : Pouvez-vous nous expliquer les difficultés rencontrées à rassembler toutes ces infos ?

DPQ : Avec l’avènement d’Internet et de Google Earth, c’était raisonnablement sans difficulté. Calculer les dénivelés a été un peu plus compliqué mais Andy a réussi à dénicher un software spécialisé. Nous aurions aimé avoir la possibilité de consulter le catalogue complet des cartes publiées par Barkosurtanal (l’agence de cartographie indonésienne) mais c’était difficile de le faire sans que les employés s’imaginent que nous étions intéressés par ces infos dans un but purement lucratif !

AD : Il y a un faisceau global de données digitales d’altitudes appelé SRTM qui constitue les meilleures et plus fiables infos disponibles sur l’Indonésie. Ce sont les mêmes infos qui sont utilisées dans Google Earth Indonesia. Calculer les dénivelés automatiquement relève en fait d’une analyse pleine de contraintes. Les systèmes d’information géographique standards n’ont pas d’outils utilisables facilement. La liste initiale a été créée en utilisant un programme spécial appelé Winprom. Tapez [http://www.gunungbagging.com/ribumethodology/
->http://www.gunungbagging.com/ribumethodology/]

LGdB : Est-ce que des offi ci el s i ndonési ens se sont intéressés à votre travail ?

DPQ : Il y a eu un ou deux courriels de ceux travaillant à l’office du tourisme mais nous n’avons jamais pu parler à qui que ce soit qui ait une quelconque influence. Comme souvent partout, les courriels ne passent pas la réception ou sont simplement ignorés sauf si vous avez un contact spécifique. Je serais ravi si Gunung Bagging pouvait aider des projets liés au tourisme en Indonésie mais la tendance nationaliste ici est d’éviter de chercher un avis émanant d’étrangers (peut-être à cause du passé colonial), ce qui est une vraie misère. A dire vrai, nous avons même reçu quelques emails de grimpeurs indonésiens affirmant que notre site n’était d’aucune utilité parce qu’ils en avaient déjà fait un. Heureusement, la vaste majorité des Indonésiens ont bien soutenu le projet et certains font même de l’argent de poche avec en y étant listés comme guides de
montagne dans notre base de données.

AD : Plein de retours positifs d’alpinistes indonésiens et plusieurs guides nous ont même contactés par courriel pour être ajoutés à notre liste.

LGdB : Alors, l’Indonésie, c’est le meilleur pays au monde pour ce genre d’aventures ?

DPQ : J’aurais du mal à imaginer qu’il y ait un autre pays équatorial aussi bien que l’Indonésie pour le trekking. C’est quasiment impossible de prendre une mauvaise photo en étant assis sur la caldera d’un volcan à l’aube ici. Mais des pays sous d’autres latitudes offrent d’autres expériences de grimpe bien différentes. Par exemple, en Indonésie, vous avez rarement cette clarté de l’air que vous rencontrez en Europe du Nord pendant l’hiver et ça me manque des fois. Il y a plein de sommets peu visités ici qui n’offrent aucune vue ! L’autre côté négatif du trekking en Indonésie, c’est que la végétation pousse si vite qu’un chemin peut disparaître en quelques semaines. Souvent, les gens ne veulent pas du défi que l’Indonésie représente. Le côté décevant, c’est que les treks de certains parcs nationaux sont mal gérés, sans équipements, avec des détritus partout, comprenant les déjections humaines. Le Semeru et le Rinjani sont de bons exemples de montagnes spectaculaires où l’expérience n’est pas ce qu’elle devrait être à cause de gestion déficiente.

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