A Bali comme ailleurs, cet objet dur, chaud et vibrant (fallait bien que je la place celle là sinon j’en connais deux ou trois qui auraient été fort déçus) est vite devenu pour nombre d’entre nous une extension de notre mémoire, un assistant personnel sans lequel on se perd à Denpasar et Uluwatu… que diantre irions-nous faire à Denpasar et Uluwatu, me direz-vous ? Suivre les bons conseils de la Gazette pardi ! Si vous faites partie des utilisateurs militants de « dumbphones » (téléphone idiots) ou plus sérieusement « feature phones » c’est à dire ceux qui ne font « que » téléphone ou alors, mais c’est un maximum, téléphone ET réveil, j’ai bien peur que ma chronique s’arrête ici pour vous… Je vous laisse aller écouter la radio sur votre transistor à piles, faire vos mots croisés dans le journal, avant d’aller acheter des timbres et de l’encre pour votre stylo-plume. Ou alors, continuez à lire, on ne sait jamais vous aurez peut-être envie de changer d’avis.
Comment y aller
En ce qui me concerne, hors Google Maps, point de jalan-jalan. A noter que même si c’est un pur produit Google – enfin Alphabet, depuis le 10 août pour ceux qui suivent – Google Maps fonctionne très bien sur Apple. A Bali, la grande majorité des restaurants, magasins, sites touristiques y est déjà renseignée, il ne reste plus qu’à saisir la destination et à se laisser guider. Jusqu’au mois dernier, les temps de trajet ne tenaient pas compte de la circulation, je les ignorais royalement, ne regardais que la distance et comptais dans ma petite tête 1 heure pour 20 km. Et bien même plus besoin, je me suis rendue compte mercredi 19 août que les routes avaient pris des couleurs : bleu (la route est fluide comme un tanggal merah) orange (ça roule) rouge clair (c’est dense mais ça avance) rouge foncé (adu macettttttt). Pour rigoler on peut toujours (mode piétons) regarder combien de temps ça mettra à pied, quand on aura des trotoar…
Si vous ne voulez pas vous soucier du chemin ou de la conduite, il y a 3 nouvelles applications qui vous rendront bien des services. Votre mari a pris le scooter pour aller on ne sait où, il pleut, y’a plus d’essence dans la voiture et votre cours de Pilates / Yoga / Cross Fit / Cuisine /
Macramé / Equitation / Dessin / Indonésien commence dans 30 minutes ?! Pas de panique : Uber est là. Oui, Uber, le même que celui de Paris, à Bali ! On télécharge l’application avant d’en avoir besoin. On s’inscrit. La navigation est on ne peut plus simple. Le prix de la course est prélevé sur votre carte de crédit selon une tarification claire, 7000rp + 600rp par minute + 6 000rp par kilomètre… On vous demandera de noter le chauffeur et la voiture (noire), et si le chemin choisi n’était pas raisonnable, par exemple de Métis à Jingga en passant par Berawa, Uber corrigera le prix de la course en vous créditant de la différence. Un seul hic, contrairement à Google Maps, Uber ne tient pas compte des bouchons pour vous dire dans combien de temps arrive votre voiture ni pour estimer le prix… C’est mignon, ça dit toujours 2 minutes ou 3 minutes… mais comme les voitures disponibles sont montrées sur une carte, vous pourrez vous faire une idée réaliste du temps que ça mettra. Vous recevrez la plaque d’immatriculation et le nom du chauffeur, et pourrez le contacter par sms en cas de besoin.
Et si aucune Avanza noire ne rôde dans le coin, je vous propose de commander plutôt un taxi. Mais un gentil, pas un voyou arrogant et désagréable qui ne voudra jamais mettre le compteur et qui vous saoulera tout le chemin, un qui est d’accord pour le compteur et affilié au service GrabTaxi. Comme pour Uber ce service, qui s’appuie sur une application pour smartphone (app. based) est opérationnel à Bali depuis juin. Avec GrabTaxi, pas de prépaiement (donc pas de carte de crédit à saisir au moment de l’inscription) ni de voiture noire mais toujours une estimation du prix de la course (hors temps passé dans les bouchons) et les détails de la voiture et du chauffeur au moment de la réservation. Si vous avez peur des bouchons, une seule solution : Go-Jek. Pareil que Grab Taxi et Uber mais à scooter ! Il vous prêtera même un casque et un poncho de pluie si
besoin !! Pour ces 3 applications, encore en phase de lancement, vous trouverez en cherchant un peu (souvent pas plus loin que leur site Internet, page Facebook, flux Tweeter ou Instagram) des « PROMO » avec un code à entrer pour profiter d’une réduction de 10 000 – 30 000 voire 75 000rp.
Pour aller un peu plus loin, en avion, tous les voyageurs locaux traquent les meilleures offres sur Traveloka. Pas de panique, Traveloka (à défaut d’être en français) est tout traduit en anglais (« Indonesia –English », avec le drapeau indonésien comme icône associée un rien trompeur… mais maintenant que vous êtes prévenus)… probablement parce les deux créateurs indonésiens de la compagnie ont fait leurs études à Stanford pour l’un et Harvard pour l’autre avant de travailler chez LinkedIn et Microsoft… oui rien que ça ! A l’origine uniquement pour les vols domestiques, l’offre s’étend maintenant à l’Asie du Sud-Est et au monde entier (même Paris… Bordeaux, Nantes et Nice.) Ca fonctionne comme tous les autres moteurs de recherche de vols et d’hôtels mais les tarifs sont meilleurs ! Et on n’est pas obligé de payer avec une carte de crédit, on peut utiliser des cartes de retrait (BNI, BCA, MANDIRI), aller payer au DAB (à l’ATM quoi) ou même dans les Indomaret. A consulter obligatoirement au moment d’organiser votre prochain voyage, en plus, s’y ça se trouve, il y aura une promo (par exemple 584 000 AR pour Jakarta – Singapore).
Comment ne pas y aller
Comme moi qui ce mois-ci me la suis jouée « otaku » (ado nippon reclus), au lieu de parcourir le sud de Bali en long en large et en travers comme d’habitude. Pour ne pas aller chercher du paracétamol à la pharmacie, une bouteille de vin, un toaster, un livre, un litre de glace… il suffit de demander à Go-Jek d’y aller pour vous. Parce qu’en plus de faire taxi 2 roues, les petits bonhommes verts de
Go-Jek font aussi coursiers (ils viennent chercher le sac de
sport / le déjeuner / le cartable que le petit à oublié pour lui apporter à l’école), vos courses (jusqu’à 1 000 000rp et si c’est transportable à scooter), et vous apportent à manger.
A l’origine un ojek ou ojeg est quelqu’un qui met du sambal dans les sayuran en transportant des piétons sur son scooter. L’étymologie du mot ojek ou ojeg est assez difficile à trouver mais comme je suis très forte, je vous en propose deux : un dérivé du javanais mengobyek (i.e. avoir un petit boulot en plus de son boulot normal) ou un condensé du sundanais ongkos (tarif) ngajegang (serré). Pour nos amis restaurateurs dont l’établissement ne serait pas encore référencé sur Go-Jek (adresse et menu), dépêchez-vous de les contacter par email ! Pour les autres, vous avez probablement déjà vu débarquer leurs chauffeurs vous commander des plats à emporter, les payer et partir les livrer à leur client ! L’application est simplissime à utiliser et oui, vous avez bien compris, c’est Go-Jek qui avance le montant de la commande.
Sur le même principe, mais uniquement pour la nourriture : FoodPanda, seulement pour les restaurants enregistrés mais avec la possibilité pour le restaurant de faire une offre spéciale pour les utilisateurs de FoodPanda (une salade ou une boisson gratuite, 10% sur les desserts etc.). Un des gros avantages de Go-Jek est que si le restaurant que vous cherchez ne se trouve pas (encore) dans la liste de la partie « Go-Food » vous pouvez quand même envoyer un Go-Jek vous y cherchez ce que vous voulez grâce à la partie « Shopping ».
Et puisqu’on parle de shopping, ou de « magasinage » comme il paraît qu’il faudrait dire, ici aussi on peut faire tout en ligne. Parmi les sites et applications les plus utilisés, je tiens à signaler Tokopedia – déjà parce que je trouve le nom bien trouvé : le wikipedia des toko – qui est juste une plateforme de vente un peu comme Amazon, mais dédiée à l’Indonésie. Les magasins y mettent leurs annonces de produits avec souvent des promotions. On peut acheter directement sur le site mais c’est aussi très utile si on cherche à se faire une idée du prix de quelque chose, et pour trouver un magasin à Jakarta ou Bandung qui pourra vous envoyer ce que vous cherchez, toutes les coordonnées des magasins étant disponibles sur le site ou l’application Tokopedia, les magasins y sont évalués et la liste des transporteurs qu’ils utilisent est fournie… Si vous êtes fans d’Ikea par exemple, sur Tokopedia vous trouverez un revendeur certifié qui propose les incontournables de la marque jaune et bleue (ikeaku).Une belle vitrine… en indonésien ou en anglais.
Toko Lazada et Zalora (il devait y avoir une promo sur les noms de sites avec des « a » et des « z » quand ils se sont lancés) sont aussi parmi les plus utilisés en Indonésie. Zalora pour les vêtements et les accessoires, avec des marques de prêt à porter (Mango, Nike, Body Shop etc.), un guide des tailles bien fichu, des promos, des suggestions de styles, etc. Le tout avec une politique de retour assez souple : 30 jours. Pas de barrière de la langue, le site est rédigé en une sorte de langue hybride l’indoglais… « Download & Dapatkan Voucher 100 Ribu » assez intuitif si vous habitez ici depuis plus de 6 mois. On peut payer par carte ou en cash à la livraison qui est déjà comprise dans le prix, il faut compter une petite semaine pour recevoir les colis à Bali.
Quant à Toko Lazada, vêtements, électronique, décoration, alimentation c’est un peu comme avant à la Samaritaine, on y trouve de tout… Les vêtements, c’est moins fashion que Zalora, mais pour les enfants et les basics on y trouve des choses intéressantes (poussette – dorong bayi ou kereta bayi), siège auto etc… ce mois-ci, il y avait même 30% sur les poussettes pour jumeaux… ou jumelles. En fonction des produits, les achats sont repris sous 7 ou 14 jours et il est ou non possible de payer à la livraison.
Aller à la banque peut vite s’avérer chronophage à Bali, tout comme sortir acheter des pulsa (sans « r », parce qu’un pulsar, c’est une étoile à neutrons tournant sur elle-même à très grande vitesse…) pour son téléphone ou son compteur électrique. C’est sans compter le M Banking (Mobile Banking). Toutes les banques proposent (en plus de l’Internet Banking) des services de banque par SMS avec une interface qui ressemble à une application pour Smartphone. La prochaine fois que vous y aller, demandez-leur de vous l’installer, c’est bête comme kol (chou), pour les autres banques, je ne sais pas mais à la BNI, c’est uniquement en bahasa indonesia mais pas sorcier quand même, le menu fait 5 lignes, et ça fonctionne sans Internet.
Comment être à l’e-page
Et puis il est temps pour nous tous d’arrêter d’avoir peur des sites et applications en indonésien ! Ayez confiance dans le polyglotte qui sommeille en vous, d’autant plus que Google Translate fonctionne de mieux en mieux. En vous en servant au lieu de mettre « indonésien » comme langue d’origine essayez « javanais » ou « sundanais » c’est souvent bien mieux ou au moins complémentaire. Pour le reste, vous êtes tous probablement déjà très habitués à vos apps préférées mais je vous en signale quelques-unes qui ont le vent en poupe sur l’Archipel : BaBe (Baca Berita) pour les infos, Path pour partager photos, bons plans et messages avec vos proches (de 1 à 50 personnes), Resep Masakan (le Marmiton de la cuisine indonésienne), Flightradar 24 (pour vérifier si l’aéroport est ouvert et si le Garuda de 14h30 arrivera ou non avant 21h30), Imo Video Call (comme Skype mais en mieux), SoundCloud pour écouter de la musique et enfin un jeu, celui auquel des millions d’Indonésiens s’adonnent : Let’s Get Rich, une sorte de Monopoly géant connecté « inventé » par Line (le concurrent asiatique de Whatsapp)… personnellement je préfère Crossy Road et Escape mais chacun son truc !