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TOURISME : VERS LA FIN DU SANS-VISA, MAIS POUR QUI ?

Le gouvernement indonésien a décidé de révoquer sa politique du sans-visa pour un certain nombre de pays mais n’a pas encore révélé quels sont les pays concernés parmi les 169 qui bénéficiaient de cette facilité. L’évaluation n’est pas encore finalisée.

Selon le ministre des Affaires maritimes Luhut Binsar Panjaitan, plusieurs bénéficiaires de la politique du sans-visa vont être affectés par cette nouvelle mesure mais il a souhaité laissé aux services de l’immigration la primeur de révéler la liste des pays concernés.

Le gouvernement avait mis cette mesure en place pour promouvoir le tourisme et réaliser son objectif de 20 millions de visiteurs en 2019. Cependant, de nombreux cercles influents considèrent que cette mesure a le potentiel d’être détournée. Elle est aussi perçue aujourd’hui comme ayant échoué du point de vue économique.

La chambre des députés (DPR), par exemple, a pressé le mois dernier le gouvernement de réévaluer cette politique par peur qu’elle finisse par menacer la souveraineté de l’état.

“Lors de plusieurs réunions de travail avec le ministre des Affaires étrangères, nous avons demandé au gouvernement de revoir la politique du sans-visa”, a rappelé le député Abdul Kharis Almasyhari.

Selon lui, cette mesure a permis à de nombreux travailleurs illégaux d’exercer en Indonésie. Cela a aussi causé de nombreuses pertes de revenus à l’état. Et cela menace en plus la souveraineté du pays. Il a rappelé que de nombreux Indonésiens n’ont pas de travail alors que des travailleurs étrangers entrent dans le pays. A la fin, cette situation crée de l’insécurité dans certaines parties de la société.

“En plus de tout cela, il est clair que de nombreux étrangers ont abusé de ce privilège et ont opté pour travailler ici ces derniers temps”, a pour sa part déclaré Saleh Partaonan Daulay, un autre député.

“Il est indéniable que beaucoup d’étrangers travaillent illégalement en Indonésie. Tellement que le ministère du Travail, l’immigration et la police en ont arrêté quelques uns. Le gouvernement doit faire preuve de sérieux afin de régler ce problème”, a-t-il poursuivi.

Le vice-président Jusuf Kalla a également établi qu’une évaluation devait être faite. “Qui sait ? Nous avons supprimé l’obligation du visa et les touristes n’en ont peut-être pas profité”, avait-il dit en décembre dernier.

Contrairement à ce qui est dit, le nombre des touristes n’a pas augmenté
L’autre volet du dossier concerne les résultats statistiques de la politique du sans-visa. Alors que les chiffres du ministère du Tourisme ne cesse de clamer une augmentation d’année en année de la fréquentation touristique, les chiffres de l’immigration disent le contraire, au moins pour 2016. Selon elle, le nombre de touristes étrangers en 2016 est légèrement inférieur à celui de 2015, soit 8,278,819 contre 8,526,490. Enfin, la suppression du visa a aussi occasionné une perte d’1,3 trillion de roupies.

Un autre député, Asrul Sani, a lui pris l’exemple des touristes chinois. “La politique du sans-visa pour la Chine par exemple n’a pas été effective. Elle n’a pas permis d’accroitre le nombre de touriste chinois depuis sa mise en place, tout en accroissant le nombre de travailleurs clandestins”, a-t-il noté.

En conclusion, le ministre a affirmé : “Nous allons tout d’abord faire cette évaluation pour certains pays afin de déterminer quels en sont les bénéfices. S’il n’y en a aucun pour nous, pourquoi devrions-nous leur donner cet avantage ? Ensuite, nous allons également évaluer de quelles façons cette politique a pu être détournée. Enfin, nous allons évaluer quelle valeur ajoutée nous en avons obtenue. Si nous n’en avons rien tiré, pourquoi devrions-nous continuer ?”

L’évaluation devrait être terminée dans un mois.

D’après Antara.

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