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Tourisme sexuel façon musulmane

Alors que les chemins de fer indonésiens viennent de mettre en service leurs premiers wagons réservés aux femmes entre Jakarta et Bogor, marquant ainsi un autre pas dans l’islamisation de la république indonésienne pourtant laïque, le magazine Gatra a sorti un captivant dossier sur la vogue des « mariages provisoires. » Pratique courante justement à Bogor, Puncak et Cianjur, ces unions momentanées ou « ijab kabul » font le bonheur de touristes sexuels en provenance du Moyen-Orient. La religion interdisant les rapports en dehors du mariage, il est donc possible avec ce tour de passe-passe de se marier pour une durée courte, deux jours, une semaine, un mois, et de divorcer facilement. La cérémonie n’est qu’une formalité devant un imam, avec deux témoins et elle n’est pas supervisée par le Bureau des Affaires religieuses, d’où sa souplesse… Dans cette région de villégiature au sud de Jakarta, on trouve donc pléthore de fiancées possibles qui sont en fait des mariées/divorcées… professionnelles. Mais les aspirants masculins au bonheur conjugal « short time » sont avant tout en quête de jeunes vierges, précise l’article signé Asrori S. Karni.

On y apprend qu’ainsi mariés, « ces couples se sentent en paix avant de passer dans la chambre à coucher car ils s’estiment réellement mari et femme. » Cette pratique dure déjà depuis quelques années en Indonésie et est devenue un commerce sexuel prospère. En 2006, le magazine avait alors réalisé une première enquête. Pour un mariage « ijab kabul », il fallait déjà compter à cette époque entre 2 et 10 millions. « Pour un mariage de deux jours, deux millions suffisent », précisait le journaliste. Le mari subvient aux besoins de sa nouvelle épouse à hauteur de 500 000 roupies par jour de mariage. Toutefois, la jeune fille et sa famille ne touchent que la moitié des sommes versées, l’entremetteur (calo), les témoins et l’imam se partageant l’autre moitié. Quand les vacances se terminent, les deux tourtereaux divorcent aussi rapidement qu’ils se sont mariés puisqu’il n’y a pas de procédure à engager devant le tribunal religieux. Malheureusement, on apprend qu’en cas de grossesse, « les pères n’assument pas leurs responsabilités, sans parler du statut de mère divorcée, plutôt lourd à porter en Indonésie ». Le succès de ces mariages commence donc à poser problème aux oulémas indonésiens qui y voient un possible détournement haram et des débats ont été entrepris afin de statuer sur la nécessité d’émettre ou non une fatwa les interdisant. Mais qui a dit qu’il fallait attendre le paradis pour avoir des vierges par dizaines ?

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