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Timor à moto

Me voici au Timor ! En allant de plus
en plus à l’est, les faciès deviennent
mélanésiens et j’ai l’impression de changer
de pays. Je suis dans la capitale de toutes
les NTT (petites îles de la Sonde) : Kupang.
Agglomération à la circulation et aux
bruits infernaux.

La population est très dense, un contraste
effarant par rapport à Sawu que je viens
de quitter. Les plages du Sud sont larges
et sauvages et les alizés sont soutenus.
La piste du littoral est superbe jusqu’à ce
grand fleuve que l’on ne peut franchir qu’à
la saison sèche. Mes roues m’emmènent
jusqu’a Soe, 110 kilomètres à l’est de
Kupang. Une petite ville de montagne où
il fait frais et même froid la nuit.

Soe est un superbe endroit pour rayonner
vers les quatre points cardinaux. Au sud,
il y une plage magnifique. Il faut passer par
Konfatu et descendre sur Kolbano. La piste
très cassante qui y mène est bordée de
maisons traditionnelles et, sur quelquesunes
unes d’entre-elles, je vois encore des
totems protecteurs placés sur les toits.
Les pistes sont agressives, pierreuses et
escarpées. Les pneus souffrent sur ce
genre de chemin, mais ce n’est qu’un détail
par rapport à la joie que j’ai de parcourir
ce pays. Une piste de terre blanche qui
monte m’amène jusqu’au royaume de Boti,
dernière endroit où il y avait encore un
roi. Les esprits l’ont « rappelé » il y a trois
ou quatre ans. Boti est un nom mythique
au Timor à cause des traditions. Après
les invitations d’usage, je rentre à Soe par
un autre chemin. La boussole est d’une
grande importance, elle m’aide à ne pas
perdre le Nord car les bifurcations de ces
pistes sont innombrables et les panneaux
ne sont pas encore d’actualité. Je préfère
la bonne vieille boussole qui a encore
de belles années devant elle avant d’être
supplantée par le GPS.

Au nord de Soe, c’est le mont Mutis qui
est une autre beauté du pays. Une piste
fabuleuse vous y conduit en coupant la forêt
où de grands arbres saluent mon passage. Un
parfum sylvestre m’enivre. Je passe le village
de Fatumnasi et il me faut encore quelques
kilomètres pour arriver au pied de cette
merveille. Noter que si on continue cette
piste, on redescend sur la côte nord en
direction d’Oepoli et du poste frontière avec
la portion enclavée du Timor Leste.

Bien sûr, j’ai plein d’options pour filer sur
l’est. Je ne prendrai pas la plus courte. Je
passe d’abord par Booking pour suivre
le littoral sud jusqu’au département de
Belu. C’est dans cette région que l’on peut
encore observer les maisons coutumières
avec ces portes magnifiques si prisées
des collectionneurs. Pénétrer dans ces
maisons est un privilège, toucher ces
portes sculptées me donne la chair de
poule. Ce département est frontalier avec
le Timor Leste, anciennement Timor Timur
indonésien. En 2002, je m’etais amusé
à passer ces postes frontières gardés
NTB-NTT une autre Indonésie
Olivier Fargeix, dit « Papillon », est un passionné de l’archipel qui parcourt à moto le grand est indonésien. Avec lui au guidon, partons
à la découverte des îles des NTB (Nusa Tenggara Barat) et des NTT (Nusa Tenggara Timur), ce mois-ci : Timor.
par les Nations Unies aux sommets des
montagnes. De très bons souvenirs, de
fabuleux panoramas et toujours du vent,
sensation agréable à moto, à condition
d’être bien couvert.

Je redescends par Suai, ville frontière du
Sud. Après quelques villages parcourus
dans la région, je décide d’aller à Atembua
pour prendre le seul bac (une fois par
semaine) qui va à Alor. Encore deux jours
d’attente, j’en profite pour approfondir
mes connaissances dans les pistes cachées
du coin. Puis, autre activité qui donne
toujours un but à une balade : chercher
les sources d’eau. Elles sont toujours
différentes et c’est magique de regarder
l’eau jaillir de terre, d’admirer sa limpidité
et d’en profiter pour faire provision.
Mais le ferry-boat arrive à quai, Alor
m’attend…

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