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Think Pink Nails : fabulous jusqu’au bout des ongles

Il existe sur la Jl. Batu Belig un « nail parlor » à la newyorkaise qui s’est imposé depuis son ouverture en 2012 comme le salon de manucure numéro un de Bali et probablement de tout le pays. Petit théâtre glitter aux couleurs flamboyantes, l’endroit ne désemplit pas du matin au soir. La recette de ce succès d’entreprise fulgurant ? Sans hésiter l’importation d’un concept et d’un savoir-faire à l’américaine très pro dans un secteur d’activité pourtant déjà bien développé à Bali mais encore loin des standards internationaux. Mais surtout, l’essor inéluctable de ce salon tient très certainement à son initiatrice, l’Américano-indonésienne Arvy Benshish qui anime l’endroit au quotidien avec toute son énergie glamour de fashionista sans frontière…

Il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup de psychologie pour comprendre que le salon Think Pink Nails et Arvy ne font qu’un. Ils sont indissociables l’un de l’autre et s’incarnent mutuellement. Cette jolie Newyorkaise, qui s’habille tous les jours comme si elle allait déjeuner au Fouquet’s avant d’aller faire les boutiques Rive gauche – qu’elle fréquente par ailleurs assidûment une à deux fois par an – est née à Jakarta avant de vivre à Singapour et Vancouver puis de s’installer dans la Grosse Pomme à l’âge de 17 ans. Ayant bâti sa réussite dans le milieu de la mode en étant grossiste de grandes marques, elle a réfléchi à comment « retourner au pays » en passant par la case Bali. « Quand je suis venu ici, j’ai adoré. La première année, je n’ai fait que la fête. Puis, comme je commençais à m’ennuyer, c’était en 2009, j’ai construit une maison, cela m’a pris trois ans, jusqu’au moment où j’ai ouvert Think Pink », nous explique-t-elle dans un coin de son salon en forme de boudoir.

Pourquoi un salon de manucure ? « Je viens de la mode. Tous les jours, j’ai besoin d’aller dans un endroit où je puisse m’habiller chic sinon je suis malheureuse. Et puis, je suis bonne animatrice et je sais être à l’écoute des gens », poursuit-elle avec son accent typiquement newyorkais. Elle nous dit qu’elle est venue ici avec 200 paires de talons et ses deux chiens. « Quand j’ai su que Louboutin sortait une collection de vernis à ongles, je me suis envolée vers Paris pour la ramener. A Bali, il y a pas mal de petits salons de manucure mais aucun comme le mien. Je propose 2500 couleurs différentes de toutes les meilleures marques mondiales à mes clientes », précise Arvy. Elle nous explique ensuite qu’à New York, on peut se faire faire les ongles à tous les coins de rue, dans des boutiques surtout coréennes ou vietnamiennes. Arvy serait donc venue ici avec ce savoir-faire et cette culture.

« Ici, ils ne sont pas assez techniques, confirme-t-elle. Ils ne savent pas bien nettoyer non plus. C’est bien mais sans plus. Tant que ce n’est pas bien cher, ça va, mais souvent dans les grands hôtels, ça coûte cher et ce n’est pas du tout de qualité. Alors, à mon niveau, je n’ai encore aucun concurrent.  » Arvy explique qu’elle vise surtout une clientèle locale, indonésienne ou étrangère, plutôt que les touristes. Toutes les hôtesses de la Garuda sont clientes. « Quand elles viennent ici en groupe, tout mon salon est rempli de belles hôtesses de l’air, c’est fabuleux !  », s’exclame-t-elle dans un sourire. Arvy aime passer des weekends dans les grands hôtels. Là, elle fait la promotion de son établissement auprès du… personnel. Think Pink Nails marche avec le bouche-à-oreille. « Je dois concentrer mon marketing sur les gens qui vivent à Bali  », nous répète-t-elle plusieurs fois avec conviction.

Pendant la haute saison, Think Pink Nails accueille jusqu’à 3000 clientes par mois et Arvy nous explique qu’elle va devoir agrandir son salon, probablement en septembre. « Ca ressemble à un marché des fois quand il y a trop de monde », s’amuse-t-elle. Un marché international, à l’image de Bali et de ses communautés venues du monde entier. Arvy emploie une PR francophone tout spécialement pour sa clientèle française, qui représente à peu près 20% de son marché de résidents sur l’île. Arvy connait bien sûr les petites manies de ses clientes par nationalité et se fait fort de pouvoir y répondre grâce à un personnel très compétent et entraîné. « Mon staff, c’est mon investissement numéro un. J’emploie 45 personnes. Je les emmène à l’étranger. Par exemple, les gens du nettoyage, je les ai emmenés à Singapour pour qu’ils comprennent bien ce que propre veut dire », raconte Arvy.

Afin de garder ce personnel qu’elle a formé et affûté elle-même, Arvy ne compte pas que sur son charisme et son leadership. Elle les paye très avantageusement et leur offre une couverture sociale valant 500$ par mois. « De cette façon, je garde les meilleurs avec moi  », lance-t-elle. L’investissement et les frais fixes sont lourds et les profits ne sont pas aussi importants que ceux de la concurrence, reconnait-elle, mais « à la fin, je m’y retrouve car le salon est plein du matin au soir. Vous devez vous entourer des meilleurs. J’ai un formateur pour toutes mes techniciennes. Pour le service, c’est moi qui leur apprends. Nous sommes souvent en meeting. » Désolée comme beaucoup de voir la pollution assaillir Bali, Arvy offre des sacs de courses en toile à ses clientes et sanctionne ses employés pris en flagrant délit de jeter n’importe quoi par terre par des coupes salariales.

Le dehors du salon est comme le dedans, impossible de rater Think Pink Nails en passant Jl. Batu Belig. C’est un endroit circulaire, intime, refermé sur lui-même, auto-centré… C’est un endroit féminin. « Tout le concept est là. L’énergie est bonne quand il y a des courbes. On est confortable  », assure-t-elle. Quant à la déco, définitivement attrape-l’œil (trop ?), Arvy explique qu’elle n’aime pas le genre minimaliste mais qu’« il faut quand même s’arrêter quelque part avant Liberace. » Et contrairement au célèbre pianiste kitsch, Arvy « is not laughing all the way to the bank », son succès n’est pas une ritournelle facile pompée sur un air connu. « Même à New York ou Paris, les clientes n’ont pas dans une seule boutique autant de choix qu’ici », s’enorgueillit-elle. Et dans ce temple flamboyant du nail polish, les grandes marques françaises sont omniprésentes. 95% de ses produits sont importés.

Ouvert de 9h30 le matin à 8h00 le soir, « à part pendant Nyepi », Think Pink Nails a une clientèle constituée à 70% de personnes vivant à Bali contre 30% de touristes. Les clientes balinaises commencent à affluer aussi, selon les dires d’Arvy qui semble parfaitement épanouie par le succès de son salon. Certes, il y aurait plus d’argent à faire à Jakarta, mais elle ne pourrait pas vivre dans sa ville natale aujourd’hui. Non, elle ne regrette pas New York… « NYC, c’est comme un beau gosse qu’on a eu comme petit ami mais qu’on a laissé derrière soi. Des bons souvenirs mais pas de regrets. De toute façon, je retourne encore à New York. Mais je vais encore plus souvent à Paris pour faire du shopping. Là, je peux me mettre sur mon trente-et-un, avec chapeau et tout, la totale ! » Alors, pour renouveler votre expérience du mani-pedi à Bali, un petit tour à Think Pink Nails s’impose. Les prix ? Très raisonnables, entre 250 000 et 600 000rp. Et il y a souvent des offres spéciales par marque et des réductions sur certains produits pour les détentrices de KITAS.

Think Pink Nails, Jl. Batu Belig n°108, Kerobokan.
Tél. (0361) 474 15 22, 085 100 188 116,
[www.thinkpinknails.com->www.thinkpinknails.com]

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