Accueil Portraits

The Gallery : quand la peinture se pratique en équipe

La peinture décorative est en plein boum à Bali et, dans ce marché qui semble pour l’instant exponentiel, quantité de galeries ont vu le jour ces dernières années. On pourrait croire qu’il suffit donc de produire de la toile au mètre pour faire fortune, il n’en est rien et les marchands rivalisent d’idées pour asseoir leur réputation. Avec Thierry Greffier, un Français de 34 ans initiateur de The Gallery, retour sur le concept d’une peinture concoctée en équipe…

Ce Belfortin n’est pas un nouveau venu par ici. Il a posé ces valises à Bali depuis une dizaine d’années déjà et a fait ses classes dans l’exigeant métier d’exportateur de meubles. A l’écoute de ses clients et en fin observateur des tendances du marché, il a tout naturellement ouvert ses affaires à la peinture décorative à une époque où le déclin du meuble commençait à se faire sentir. Petit à petit d’abord, jusqu’à finalement ne plus faire que ça. En septembre dernier, il a ouvert The Gallery, son dernier projet à l’idée
la plus aboutie, celle qui à pour but de « mettre Bali sur canevas », comme le clame son catalogue. Et « pour mettre Bali sur canevas », Thierry Greffier fait équipe, au sens propre du terme, avec quatre peintres balinais : Anton (Karangasem), Suker (Singaraja), Pande (Gianyar) et Kadek (Denpasar).

« Je voudrais qu’on parle de ces peintres qui ont du talent, qui apportent leur côté traditionnel et culturel auquel j’essaie d’apporter une touche moderne et contemporaine », explique ce jeune entrepreneur transporté. Est-il artiste lui-même ? Non, dit-il. « Ma mission, c’est d’apporter un souffle. Je plante une petite graine et je laisse faire. Ma part, c’est seulement 10 à 15 % », préciset- il. « On se réunit pour décider de
nos collections – dans l’art, dans la mode, on fait des collections – quels
tons va-t-on donner, quels contrastes, quelles couleurs, quelles textures ? »
,
continue-t-il fervent. Il s’agit donc d’un travail main dans la main entre l’inspiration et l’ouvrage, entre l’idée et sa réalisation, une sorte d’alliance Est-Ouest de la toile décorative pour intérieur cosy. D’ailleurs, afin que l’osmose soit complète, l’atelier est sur place.

« Les clients viennent à la galerie, achètent et discutent tout naturellement avec les artistes dans l’atelier. On se prend en photo, on se retrouve sur
FaceBook et voilà, il y a un équilibre qu’on a trouvé comme ça tous ensemble »
, poursuit-il. Sur les toiles, que voit-on ? Bali, l’Indonésie, l’Asie… « On essaye d’être homogène. Je ne fais pas ce que les gens aiment nécessairement. Je ne fais pas que du Bali. J’ai fait de l’abstrait aussi mais
ça cassait l’homogénéité alors j’ai arrêté. Ca reviendra peut-être »
détaille-t-il, son béret, comme toujours, vissé sur la tête. « On a eu beaucoup de mal à créer ces collections. Ca a été le fruit d’un long travail. Même en juillet de cette année, deux mois avant l’ouverture, nous n’avions pas encore trouvé la bonne formule, celle qui allait donner par la suite à la galerie sa vraie identité. », assure-t-il.

Sur la forme maintenant, quelle technique ? « Nous avons banni le pinceau qui ne sert plus qu’à faire les fonds, remplacé par la palette et le couteau, un outil avec lequel ils s’éclatent. Nous sommes donc aussi passés à l’huile,
même si cela présente quelques contraintes de séchage mais nous n’utilisons que de la peinture de qualité »
, commente celui qui a fait le tour des écoles de peinture et des galeries de Bali avant de se lancer. « Oui,
je suis allé partout, à Denpasar, à Ubud, dans toutes les galeries. Et qu’y voit-on ? Du Bali traditionnel encore et encore ? Ce n’est pas ce que j’avais en tête pour The Gallery »
, commente-t-il avec détermination.

Avec 150 tableaux en stock et deux niveaux de présentation, The Gallery entend bien attirer rapidement une clientèle de plus en plus nombreuse. Pour l’instant, l’essentiel du chiffre est à l’export avec des acheteurs de passage plutôt que des résidents à Bali. Thierry Greffier, qui a mis à la tête de son lieu d’exposition une directrice, vend également à d’autres galeries en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Vietnam, en Malaisie, en Espagne et bien-sûr en France. Avant de conclure, faisons bien évidemment un petit tour d’horizon des tarifs pratiqués : une fourchette comprise entre 400 000 et 8 000 000 de roupies sur tout le catalogue et un prix moyen entre 2 et 3 000 000 de roupies. « De l’art à un prix abordable » donc, comme on revendique dans cette galerie-atelier stratégiquement située sur LA grande artère commerciale du sud de l’île.

The Gallery, Jl Sunset n°89 Seminyak.Tél. 62 (361) 731 738 ou [[email protected]>[email protected]]

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here