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Tamai Shimada: trouver sa place à Bali

Tamai, 27 ans, d’origine japonaise et chinoise n’est pas du genre à s’apitoyer sur son propre sort et pourtant… Derrière son sourire et sa joie de vivre à toute épreuve, il y a des histoires sombres qu’elle préfère garder pour elle. Mais pour elle comme pour les autres, tout va bien mieux depuis qu’elle vit à Bali. Une réussite et un bonheur qu’elle doit sans aucun doute à son très très good karma.

Quand on rencontre Tamai pour la première fois à l’hôtel pour lequel elle travaille aujourd’hui, chic et pimpante, on a du mal à s’imaginer qu’il y a peu, elle vivait dans une maison délabrée et avalait pour seul repas une poignée de noix. La galère, Tamai n’a pas toujours connu ça, fille d’un artiste chinois et d’une Japonaise travaillant dans l’hôtellerie, elle a beaucoup voyagé et a grandi entre les Amériques, la Chine et le Japon. Après avoir claqué la porte de deux des plus grandes universités chinoises, la seconde fois après le discours raciste d’un professeur envers la communauté afro-américaine, les Américains et les Chinois expatriés aux Etats-Unis…

Elle s’expatrie en Australie et commence à étudier l’hôtellerie. « Mes études et la vie coûtaient très cher. La première année, ça allait. Mais la seconde année, je n’ai plus voulu demander d’argent à mes parents. » Tamai commence donc à travailler pour gagner de quoi vivre et étudier, elle s’installe dans une chambre pour 125 dollars la semaine et se nourrit pratiquement exclusivement de noix ! « J’avais 15 dollars de budget par semaine pour me nourrir et une gros sachet de noix en coûtait dix. » Mais en Australie, Tamai ne sent pas totalement chez elle. « Quand je suis en Chine, on me dit que je suis Japonaise. Quand je suis au Japon, je suis Chinoise. L’histoire pèse encore très lourd sur les relations sino-japonaises  » et la haine entre les deux populations n’a pas disparu.

Et sur la côte est australienne, il lui arrive d’être la cible par certains de ballons d’eau ou de peinture alors qu’elle attend le bus… Quand ce ne sont pas des pierres ! Mais Tamai ne répond pas aux méchancetés d’une minorité. Elle qui voulait étudier la politique pour améliorer les relations entre la Chine et le Japon sait que ce n’est pas par la violence qu’on répond à la violence. De toute façon, son destin n’est pas en Australie, même si elle est « reconnaissante de ce que tout ce pays m’a offert  ». Après avoir fait réexaminer son dossier, sa nouvelle demande de visa est rejetée, elle doit quitter le pays.

Elle retourne alors au Japon pour chercher du travail et trouve le job de ses rêves, devinez où ? A Bali ! « Au Japon, impossible de décrocher une telle opportunité professionnelle. » Elle enfile donc son sac-à-dos et débarque fauchée et sale à Bali, oui puisqu’elle n’a pas pris de douche depuis plusieurs jours, nous avoue-t-elle. Mais à peine le pied posé sur le sol indonésien, le good karma est au rendez-vous. Car en plus d’avoir trouvé un job, Tamai trouve l’amour le jour-même. Coup de foudre. Que peut-on ajouter ? Que Tamai adore son boulot de sales manager au sein de son hôtel de Nusa Dua ? Qu’elle est amoureuse depuis un an et que tout va bien ?

Il y a plus : « A Bali, les gens s’en fichent de savoir d’où je viens. C’est un endroit accueillant où je me sens bien et où je ne ressens pas de sentiment d’exclusion. » Autre atout de l’île dans la vie de Tamai, elle trouve l’équilibre : « Quand tu vis à Bali, tu côtoies des vacanciers, des backpackers, beaucoup de gens qui ne sont pas là pour travailler et tu peux vite te laisser dépasser et perdre ton équilibre, toi qui est là pour travailler. Vivre ici, c’est donc un bon exercice pour se recentrer sur ce qu’on veut, sur ce qu’on pense, sur qui on est. » Oui, elle est bien chez elle à Bali.

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