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Serpent de mer ou serpent d’eau ?

Non, vous ne vous êtes pas trompé de rubrique et non je ne me prends pas pour Ron, il est beaucoup plus grand et savant que moi. C’est juste que ce mois-ci c’est le nouvel an chinois. Et, je le rappelle pour ceux qui auraient passé le mois de janvier sur mars, le 10 février 2013 commence l’année du sssserpent… et comme à Bali y’en a des serpents, c’est assez tentant de succomber aux tentations de saison. En plus, 2013 c’est l’année du serpent d’eau (une fois tous les 60 ans) et y’en a aussi à Bali… Demandez donc à nos amis plongeurs, ils pourront vous raconter de belles histoires de bulles et vous montrer quelques clichés éclairants.

Le 10 février, c’est un dimanche (déjà chômé) cette année, alors pour ne pas manquer un jour férié, c’est le lendemain lundi 11 qui s’y colle. En effet, depuis 2004 un président méga smart a décidé qu’Imlek serait un tanggal merah, une « date rouge » ce qui, il faut bien le reconnaitre, est plutôt approprié pour quelque chose en rapport avec la Chine. Et puis, comme tout le monde aime bien ça un jour de vacances en plus, on sait jamais, ça peut faire voir les Chinois d’un œil plus doux à l’arrivée du redoux (puisque le nouvel an chinois est la célébration du changement de saison, je le rappelle pour ceux qui auraient passé leur vie sur mars ou un autre astre alentour).

Alors que faire de ce jour de fête ? Une sieste ? Un ciné ? Une sortie ? Une soupe et un bouquin ? A propos de bouquins, vous les trouvez où vos livres, vous ? Les achetez-vous ici, ailleurs, neufs, d’occasions, les empruntez-vous ? Allez, c’est parti pour la chasse aux trésors et aux navets. On commence par du facile, si ça vous gonfle, rendez-vous plus bas.

Periplus, c’est propre et climatisé mais c’est aussi cher et anglophone. Best-sellers du moment et grands classiques, magazines, livres de cuisine et de salon, jouets, dictionnaires et guide, bref de quoi satisfaire un besoin de base. Dans cette catégorie, on notera l’arrivée de Books & Beyonds (Lippo Plaza sur la Sunset Road), avec une sélection un peu différente, quoique, et davantage de jouets et de gadgets.

Gramedia – une chaîne indonésienne dont je vous ai parlé le mois dernier et qui possède des librairies-papeteries dans tout le pays – est passé aux sacs en plastique biodégradable, bravo ! Elle propose à côté du rayon papeterie dont vous connaissez donc l’existence depuis au moins le mois dernier, une librairie avec des romans, des livres d’architecture et des magazines en anglais.

Ganesha, une librairie d’Ubud propose moins de best-sellers, mais des ouvrages en anglais et en indonésien plus ciblés sur l’Indonésie. A noter un Ganesha, également à Sanur, et un service de prêt de livres pour les hôtels et les villas (contact et adresses sur [www.ganeshabooksbali.com->www.ganeshabooksbali.com]). Une autre très bonne idée de Ganesha – si la personne avec qui vous déjeunez est en retard ou juste inintéressante au possible – l’adorable petit coin librairie dans le restaurant-salon de thé Biku, 888 Jalan Petitenget. Puisqu’on est passé par Ubud, rappelons que Thierry propose à Rendez-Vous Doux (désormais à deux pas de Ganesha) des livres en français, neufs et d’occasion et qu’il accepte aussi les échanges.

A propos de livres d’occasion, ne manquez pas Pak Sani sur la plage 66, vous le trouverez généralement devant le Zanzibar. A coup quasi sûr, il viendra vous proposer dans votre langue maternelle les livres et magazines que lui fournit depuis 10 ans son réseau de personnels des villas, hôtels et compagnies aériennes. Entre 30 et 60 000 roupies selon l’humeur (la sienne et surtout la vôtre) et la quantité. Oui, il a des livres en français mais si je l’ai dévalisé avant votre visite, vous pourrez lui demander de vous en trouver d’autres, ce qu’il fera avec joie et 2 ou 3 jours de délai (voila un zeugma pour changer des allitérations).

Si vous avez décidé de ne plus acheter de livres (que celui qui n’a jamais pesté en déménageant ces petits blocs fragiles mais néanmoins compacts et bien lourds me jette le premier tome) sachez qu’à Bali vous, oui vous, avez accès à 3 bibliothèques dont 2 proposent quasi exclusivement des ouvrages en français. Commençons donc avec la 3ème, il s’agit de la très imposante et officielle bibliothèque publique de Bali, qui mérite de s’y arrêter ne serait-ce que pour l’odeur de vieux livres, le calme absolu et le dépaysement total des immenses salles et des bibliothécaires (5 par salle) en uniforme kaki impeccable.

32 000 ouvrages en indonésien mais pas que, répartis et classés par thèmes (enfants, références, fiction, domaines spécifiques, journaux et magazines…). Si vous cherchiez désespérément à consulter un dictionnaire latin-indonésien, un manuel de psychiatrie en anglais ou la collection complète des ouvrages de Barbara Cartland, John Grisham et Agatha Christie, une seule adresse : Badan Perpustakaan Dan Arsip de Bali, 55 Jalan Teuku Umar. Pour emprunter, il faut un KTP de Bali (celui de la nounou fera l’affaire si elle vous accompagne la première fois) mais pour lire sur place (et photocopier ce qui vous intéresse) il suffit d’y aller et d’écrire son nom sur le registre à l’entrée de chaque salle.

Pour les strictement francophones, deux solutions. La Médiathèque de l’Alliance Française (Jalan Puputan 1, 13A, Denpasar) tient à votre disposition 6000 ouvrages en français. 300 000 roupies par an et vous pourrez y emprunter 3 livres par semaine. Si vous avez des envies de grands classique en édition La Pléiade ou du dernier numéro des Inrockuptibles, allez vous inscrire mais pensez à prendre une photocopie de votre passeport et une photo d’identité. Vous y trouverez aussi une bourse aux livres
(10 000 roupies en moyenne). Pour plus de détails : [http://afdenpasar.klassys.com->http://afdenpasar.klassys.com]

La bibliothèque de l’Ecole Française ([www.eifbai.com->www.eifbai.com]) dispose d’environ 9500 ouvrages en français, les enfants inscrits à l’école et, depuis cette année leur famille, peuvent emprunter jusqu’à 2 livres par semaine. La direction de l’école étudie aussi la possibilité d’ouvrir ce nouvel espace à tous ceux qui le souhaitent. Paul Valéry nous aura prévenu,  « Les livres ont les mêmes ennemis que l’homme : le feu, l’humide, les bêtes, le temps ; et leur propre contenu ». Alors à Bali ne l’oubliez pas, si vos livres sont là pour autre chose que l’apparat et nourrir les vers, mettez-les sur des étagères ouvertes des deux côtés.

Vous me pardonnerez j’espère l’assommant abus d’allitérations de cet article mais avouez qu’à cause d’Andromaque et de ses alexandrins et particulièrement « pour qui sont ses serpents qui sifflent sur vos têtes ? » il eût été extraordinairement exceptionnel que je n’exagérasse pas un peu. Gong xi fa xai!

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