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Savez-vous planter les coraux ?

Rendez-vous était pris à 5h30 du matin devant l’école française de Bali. Les 11 membres de la BEP ne rechignent pas à se lever aux aurores quand il s’agit de partir à l’aventure. A la toute dernière minute, ils ont été prévenus qu’en raison de la météo très agitée, il était préférable de reporter la sortie dans l’après-midi de ce dimanche 11 mars. Qu’à cela ne tienne, l’équipe était présente, équipée de pied en cap avec masques et tubas pour partir à la découverte d’une plantation de coraux. Avec une belle unanimité, chacun avait oublié de prendre de vieilles baskets pour se protéger les pieds contre les oursins diadèmes venimeux, l’équipe est encore en rodage, les consignes pas encore respectées au pied de la lettre mais l’apprenti-secouriste Théo Bour avait prévu sa trousse à pharmacie pour pallier tous les cas de figures, depuis l’amputation jusqu’au plus petit bobo.
Arrivés au péage de Serangan, les trois voitures du convoi suivent une longue route en terre qui débouche près d’un lagon et de la célèbre vague surfée pendant la saison des pluies. Nous escaladons tous ensemble le récif artificiel, très glissant. Plouf, dans l’eau, jusqu’au nombril pour certains, nous écoutons Vincent nous parler de la vie du corail. Et d’abord, savez-vous pourquoi le corail a été la dernière espèce à être classée par les naturalistes ? En fait, ils ont mis du temps à comprendre que le corail est un animal et que beaucoup d’espèces cultivent des algues unicellulaires parmi leurs tissus qui leur servent de nourriture. Quand le corail blanchit, parce que la température de l’eau change ou parce qu’il est proche d’une source de pollution (entre autres certains composants des crèmes solaires), il meurt de faim parce que les algues qui l’habitent meurent ou deviennent improductives. Le corail dans un dernier souffle expulse les dernières algues afin de les remplacer par une variété encore productive dans ces conditions. S’il trouve un remplaçant ou que les conditions s’améliorent il survivra, sinon il mourra complètement.

En Indonésie, on exportait beaucoup de coraux pour tous les aquariophiles du monde et bien sûr, ça endommageait les fonds marins et ça nuisait à l’équilibre des massifs coralliens. Alors, des techniques ont été développées, entre autres par une entreprise française, pour réussir à bouturer le corail, c’est-à-dire à le faire se reproduire. Maintenant, Bali est devenu un grand centre mondial d’exportation de corail, on en élève un peu partout sur le pourtour de l’île et on ne prélève quasiment plus de corail sauvage dans le milieu naturel. Le corail est fragile, si on le sort de l’eau plus de quelques heures ou si pendant son expédition, sa température subit une trop grande variation, il est stressé et risque de mourir.
Après ces quelques explications, les membres de la Bali Eco Patrol apprennent à couper le corail avec une pince et à le coller sur un support pour qu’il se développe dans l’eau. Au bout de quelques mois, il sera assez gros pour être vendu. Depuis qu’on a appris que le corail est un animal, on se sent tout chose d’oser le découper en morceaux ! Ensuite, les enfants nagent autour des tables de corail, différentes espèces sont élevées dans cet endroit. On leur apprend aussi à retirer des algues parasites pour faciliter leur croissance. A la fin de la sortie, les sourires sont sur tous les visages. On se promet qu’on retournera dans l’eau pour observer et travailler sur le corail avec les quelques associations qui veillent à sa sauvegarde à Bali.

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