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Rencontre avec des femmes remarquables: Darish, entrepreneure verte

Dans son enfance, Darsih Sawnick-Jutawan avait pour animal domestique non pas un chien ou un chat comme tout un chacun, mais un veau qu’elle a élevé dans la ferme parentale de son Minnesota natal. Ses parents étaient des fermiers européens émigrés de la première génération et elle se souvient avoir appris à conduire un tracteur assise sur les genoux de son grand-père, cependant que grand-mère lui révélait les secrets de la mise en conserve des fruits et légumes du terroir.

Tout était donc déjà là, en bourgeon dans ces premiers gestes, dans cet amour des bonnes choses saines et simples. Darsih va devenir un « entrepreneur social » après avoir travaillé dans divers environnements professionnels : stockage, achat, ressources humaines, ONG, immobilier, High Tech, Silicon Valley chez IBM et ST Microelectronics, fabrication de vêtements (à qui elle fait faire un bond de 235% dans les ventes…). Tout en travaillant à plein temps, elle empoche un diplôme en Gestion d’affaires avec une spécialisation en comptabilité. Pas mal pour une fille de la terre, destinée selon son milieu à être mariée après le bac ou au mieux à devenir secrétaire ou infirmière !

Elle arrive à Bali en 2000, en « année sabbatique de convalescence » après un cancer du sein et s’implique dans des projets sur l’environnement et la production de légumes biologiques.

Elle sponsorise son mari balinais pour une formation en « permaculture » pour qu’il apprenne à mieux cultiver leur potager ; à son retour, il crée sa propre ferme, « Bali Rungu » et fournit avec succès l’« Organic Farmers’s Market », Bali Buddha et Delta Dewata en légumes bio. En 2009 la belle Américaine verte crée le portail « Indonesia Organic » pour tous les produits « bio », au delà même de la nourriture, et au delà de Bali, pour l’ensemble de l’Indonésie.

« L’idée était de relier tout ce qui est bio en Indonésie, dit-elle. Quand j’ai commencé c’était extraordinairement difficile de trouver des informations sur les commerces bio. Beaucoup n’avaient pas de site Web, parfois même pas d’adresse email. Je trouvais des produits sur les étagères des magasins mais ils n’étaient pas sur Internet ; ils fonctionnaient à l’ancienne école, avec des vieilles méthodes, des imprimés, le bouche à oreille, un peu de téléphonie mobile et l’espoir.» Mais rien encore ne créait l’unité d’une plateforme commune.

Darsih est passionnée : « J’ai d’abord créé un blog pour mon mari qui lui a permis d’accroitre son affaire de 8000% en six ans et ainsi d’acquérir 2,5 hectares de terres fermières. J’ai une passion pour les petits commerces comme le sien qui n’ont pas les ressources suffisantes – techniques et financières – pour entrer sur un plus grand marché. »

Que trouve-t-on donc sur ce « portail » ? « Nos annonceurs y présentent leur produits en gros et au détail, il y a aussi des formations sur le bio, les activités des ONG, la construction et l’habitat,
l’habillement, l’éducation des consommateurs, des certifications,
des distributeurs, des exportateurs, des restaurants, des produits de soin, des fertilisants naturels, des livres, du bénévolat, un calendrier de foires et événements. Il y a de quoi faire et çà germe encore !
» éclate-t-elle de rire. En quoi son site diffère-t-il de ceux qui font la promotion de produits et services bio ?

« Permettre à tous ces commerces de bien faire ce qu’ils ont à faire : que ce soit de faire pousser leurs légumes, de vendre ou d’enseigner. Le site leur permet d’être facilement repérés par les clients, ainsi ils ne perdent ni temps ni argent à faire çà. Le portail centralise et génère du trafic économique et des clients effectifs vers eux. On a des visiteurs en provenance de 160 pays, avec en moyenne 150 clicks par jour. »

Elle donne des détails pratiques : « Le prix du listing va de 500 000 à 1 500 000 Rp pour l’année (40 à 120 Euros) et c’est gratuit pour les associations caritatives. Celui par exemple qui a cru en nous dès le départ et a été notre premier sponsor est Bali Buddha. Magasin et restaurant florissants ! «

Pour l’Indonésie, c’est le début d’une agriculture sans pesticides et il est vrai que selon les plus récentes études, bien des consommateurs s’éloignent de l’alimentation industrielle parce qu’ils la savent liée aux maladies dégénératives et au cancer ; ils veulent changer de vie et manger des fruits et des légumes sains.

L’inspiration de Darsih l’entrepreneure a été de créer une start-up qui fournit une plateforme efficace pour les acteurs du bio : fermiers et leurs produits, coopératives, distribution entre grossistes et détaillants avec un marché local et international, avec une belle visibilité pour les acheteurs, le tout dans un seul et même format, facile à explorer. « Si vous connaissez un petit producteur bio que vous voulez aider à accéder à un marché plus large et plus profitable pour sa famille, alors sponsorisez-lui un listing sur notre site », conclut-elle. Relier les gens qui vont changer l’Indonésie. Telle est la devise de cette remarquable femme 100% verte.

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