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Qui c’est qu’a fauté ?!

Dans notre jardin à Bali nous avons un élevage de poules naines ; nos coqs ont fière allure et ont l’avantage de ne pas être très bruyants – on en a trois et les voisins ne bronchent pas ! Notre volaille, qui est donc basse sur pattes, rase-motte comme on dit, se promène en liberté sans saccager la pelouse avec ses ergots. Parce qu’avant, quand on avait la variété classique, c’était Attila et les Huns : pas une herbe ne repoussait après leur passage !

Mais voici qu’à Pâques un œuf a éclos, révélant un poussin aux pattes étonnamment longues. Ca n’a pas raté : sa mère l’a répudié à coups de bec mais il est vrai qu’il aurait eu du mal à se réfugier sous ses jupons…

La question est : comment peut-on se retrouver avec un poussin aussi différent dans un jardin fermé ? En fait, nous nous sommes souvenus que, récemment, des ayam burung ont débarqué en grand fracas de la rizière des voisins. Les ayam burung, ce sont des poules d’eau, des oiseaux blancs et noirs, tout fins et perchés sur des échasses. Ils se déclinent aussi en d’autres coloris : roux ou même bleu ! Ils sont vraiment mimi mais bruyants et bavards comme des canards. Mais pourquoi les Balinais les élèvent-ils, à part pour leurs œufs, alors qu’il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent ? Ma pembantu balinaise m’a fourni une explication : bien que d’apparence frêle ils participent aux combats de coqs où ils ont le dessus sur leurs adversaires car ils sont moins lourds qu’eux, plus agiles et qu’ils ont vite fait de se relever après une chute. D’ailleurs, notre poussin à échasses n’a pas tardé à nous en faire une brillante démonstration à l’âge de trois semaines (oui, vous avez bien lu) : on l’a vu donner de vigoureux coups de tête à une poule qui l’empêchait de picorer ! Il était comme monté sur ressorts et la pétasse à plumes n’en menait pas large! Et depuis, plus personne n’ose l’embêter.

Notre poussin de Pâques doit être un oleh-oleh, un cadeau-souvenir de cette visite intempestive d’ayam burung car il est clairement issu d’un croisement de volatiles, ce qui lui donne un petit air… d’autruche ! Cependant on ne cherchera pas à en faire une bête à concours car le jeu détruit trop les familles balinaises comme j’ai pu le constater. Je lui souhaite une longue vie mais, malheureusement, dans ma volaille tous ceux qui sont différents semblent disparaître en premier, parfois simplement parce qu’ils franchissent notre mur pour voir si la vie est plus belle ailleurs. A suivre donc…

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