DJ, co-fondateur de GoJek & de Bali Praia (Lieu musical multiservices : studio d’enregistrement, école de DJ, scène Live, Lounge…)
1/ Un destin contrarié ?
« A l’école, iIs m’ont demandé ce que je voulais être quand je serais grand. J’ai répondu -heureux-. Ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question, j’ai répondu qu’ils n’avaient pas compris la vie »
John Lennon
Mikey Moran vient d’une famille d’entrepreneurs dans le
prêt-à-porter, partis de rien. Ce sont même des pionniers pour avoir importé la 1ère marque internationale de vêtements en Indonésie : les jeans Levis, en 1966. Forts du succès grandissant de l’entreprise, ses parents insistent pour qu’il suive des études de finance. Exercice auquel le jeune Mikey se plie dans un 1er temps, avant de rapidement découvrir que cette voie professionnelle ne lui parle pas : il ne donne pas suite aux nombreuses offres de postes dans de prestigieuses banques internationales.
En parallèle, après l’université, il commence à être DJ. Il démarre par des missions évènementielles à Jakarta, se constituant au passage un bon carnet d’adresses. Mais la famille a besoin de lui pour reprendre les affaires. Il accepte, à une condition : pouvoir continuer à exercer en tant que DJ (notamment à Bali). Après 1 an et demi , il remise son col blanc. Avec des amis, il lance une 1ère affaire dans le monde de la nuit. L’expérience ne leur rapporte pas d’argent mais ils font leurs armes.
2/ Le Je(c)kpot !
« Rien n’est plus fort qu’une idée dont l’heure est arrivée »
Victor Hugo
Mikey part à San Francisco étudier le design des nouveaux media et à la fin de cette formation, en 2010, son ami Nadim lui montre un business plan…c’est celui de GoJek. Les deux vingtenaires ne le savent pas encore mais ils ont entre leurs mains le plus grand succès entrepreneurial d’Indonésie. En plus d’être investisseur, Mikey Moran conçoit l’identité de la marque : le logo, le site web, les uniformes,… Mais les deux jeunes hommes ont un temps d’avance : à cette époque le téléphone le plus avancé est un Blackberry. Et ils n’ont pas non plus de grands moyens : les coursiers ne sont pas assez nombreux et les réservations passent encore par une centrale d’appels téléphonique…avec un poignée de standardistes. En attendant que les smartphones arrivent, ils affinent leur connaissance en société Tech (par exemple, e-paiement et e-commerce). 4 ans après la création officielle du projet, des investisseurs leurs donnent 2 millions de dollars pour accélérer le développement de GoJek. 2014 : le marché est prêt. C’est l’essor de l’application. La 1ère application de moto-taxi du monde explose. Les millions, puis milliards, pleuvent.
3/ Un fardeau trop lourd
« L’important n’est pas la chute, c’est l’atterrissage »
Mathieu Kassovitz
Cette vie de dirigeant de start-up à croissance folle est stressante. Elle commence à peser sur les épaules du co-fondateur de la licorne GoJek. Il y a certes l’excitation de participer à la révolution numérique et commerciale de l’archipel. Mais ça ne suffit pas. L’entrepreneur couronné de succès fait un burn-out. Il décide, à contre-coeur, de quitter la société (dont il est toujours actionnaire) pour se construire une vie plus équilibrée.
4/ La musique est la clef de tout
« La seule façon de passer au concret est d’arrêter de parler
et de commencer à faire »
Walt Disney
C’est donc le retour à la source – la musique – qui va donner vie à son nouveau projet entrepreneurial unique dans l’archipel : Bali Praia. En 2016, il n’y avait pas de plan plus clair que celui de créer un lieu autour de la musique pour jouer et enregistrer de la musique.
Un tel projet requiert 200 000 USD d’investissement et aux dires du fondateur ne permet absolument pas une rentabilité rapide.
Mikey avoue que toutes les erreurs possibles dans le monde de l’entreprise ont été commises durant la 1ère année du projet : problème de fonds, relations houleuses entre actionnaires, un staff pas toujours de confiance. Ce n’est que mi 2017 que tout commence réellement. Avec le soutien du DJ producteur libano-suédois Fadi Alturk, il décide de reprendre, fermement et à plein-temps, les rênes du projet pour lui donner toute sa dimension.
Ils réussissent alors à attirer des talents internationaux et locaux, pour lancer un label et organiser des workshop et sessions musicales en direct sur les réseaux sociaux et également des podcast. Le lieu propose aussi des cours particuliers de musique et mix, pour former des DJ. Des particuliers et sociétés peuvent, par ailleurs privatiser une salle lounge de 40 personnes -avec le matériel DJ- pour en faire leur boîte de nuit. C’est, au passage, l’activité qui rapporte le plus à la société pour l’instant.
Quant au slogan du lieu “ La musique est la clef de tout ”, DJ Mikey y voit une réponse à sa quête personnelle tout comme une solution pour créer un impact auprès des visiteurs et acteurs du lieu.
5/ Pionnier un jour, pionnier toujours
« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns »
Jacques Brel
La conférence “Brillant Ideas” (avec pour orateur Barak Obama, ou le fondateur de Snapchat, …) l’inspire et son rêve -d’ici 5 ans – serait d’organiser une conférence musicale de qualité. Car il y a peu ou pas d’évènement d’ampleur et de ce type en Indonésie. Le monde de la musique (même à l’international) est petit et tout le monde se connaît forcément directement ou indirectement, pour reprendre la théorie des 6 degrés de séparation. Et c’est justement sur son réseau international que DJ Mikey pour compte pour lancer sa conférence inspiratrice d’idées sur le thème de la musique. Une académie de musique est elle aussi en projet pour pérenniser ce nouveau concept de business musical.
www.balipraia.com Egalement sur FB et Youtube