En dehors de nos offrandes quotidiennes, ce sont les prêtres qui procèdent à toutes nos cérémonies. Il y a en de deux sortes : les pemangku et les pedanda. Tous ont le droit de se marier, et c’est d’ailleurs leur dernier enfant de sexe masculin qui prend en général leur succession. Les pedanda sont les plus hauts prêtres. Ils ont une connaissance très approfondie des textes sacrés et peuvent guider les cérémonies les plus importantes. Ils sont issus d’une caste supérieure, celle des Brahmanes, et nous leur portons le plus grand respect.
Nous ne devons jamais nous trouver au-dessus d’eux, et ils sont donc surélevés par rapport à nous pour la prière. Quand leur fils leur succède, c’est après s’être marié et avoir eu ses enfants, car une fois désigné, il devra habiter à part et être très pur. Sa femme deviendra pedanda en même temps que lui et ils se répartiront les tâches et les cérémonies. Ce sont eux qui savent nous dire quels sont les jours fastes pour pratiquer certains rites, comme le mariage, le limage des dents… et quelles offrandes il faut fabriquer. Ils ont aussi pour fonction de préparer l’eau sacrée que nous utilisons pour nos prières. Mais faire appel à eux nous coûte très cher, c’est pourquoi souvent ils fixent seulement la date de la cérémonie qu’un pemangku viendra célébrer.
Tu pourras distinguer les pedanda des pemangku grâce à leur tenue, qui est différente. Le pedanda est vêtu d’un sarong blanc, et bien sûr, il a une ceinture, mais il n’a pas de veste. À la place, il croise une large écharpe noire qui barre sa poitrine. Il porte des boucles d’oreille et un long collier en or, le genitri, qui lui descend jusqu’au nombril. Et surtout, il a sur la tête une très belle coiffe en rotin qui ressemble à une couronne de pape, on l’appelle ketu. Elle est recouverte de tissu rouge et or, au sommet se trouve une sorte de boule un peu comme une lampe. Il est très impressionnant ! Les autres prêtres, les pemangku sont plus simplement habillés. Ils sont tout en blanc, avec un simple turban sur la tête et ils portent une veste. Ils sont attachés à un temple précis, qu’ils entretiennent et où ils organisent les différentes cérémonies rituelles. Ces prêtres sont en général les derniers garçons du prêtre précédent, mais si par exemple un temple vient d’être construit, son pemangku sera désigné par un médium. C’est ce
qui est arrivé à mon grand-père paternel. Il n’était pas spécialement religieux, mais lors d’une transe, un médium a décrit sa maison comme étant celle du futur prêtre.
