Dans un article paru en juillet 2008, nous vous avions déjà entretenu du combat contre la contrefaçon que mène Roberto Tenace, créateur de lampes à Bali sous la marque InSens’o. Nous avions alors assisté à une réunion chez son avocat, M° Wayan Purwita, avec une dizaine de ses contrefacteurs où le juriste expliquait la législation concernant le respect des modèles déposés et où le créateur de lampes exposait son ambitieuse idée de faire du « made in Indonesia » quelque chose de respecté et pas seulement le parangon de la copie bon marché. Parce qu’après tout, ce n’est pas tant la perte de copyright qui compte le plus pour les créateurs qui ont pris la peine de déposer leurs modèles que la mauvaise copie qui nuit à leur image et à leur positionnement sur un marché, sans compter le danger de certaines imitations de matériel électrique.
Les copieurs ont donc reçu jusqu’à trois sommations courant 2008, lettres émises par son avocat les enjoignant de retirer de leurs rayons des modèles déposés. A la troisième sommation, ils ont été convoqués devant un expert en brevets venu de Jakarta. Certains ont obtempéré de suite, d’autres ont continué à les vendre sous le manteau. Contre l’un d’entre eux qui exposait encore une dizaine de modèles patentés, InSens’o a fini par porter plainte. Les policiers, exemplaires de probité sur cette affaire, lui ont expliqué qu’il risquait 4 ans de prison et 300 millions de roupies d’amende. Il a préféré négocier, il a alors réalisé que ses avocats l’avaient mal conseillé, ils voulaient l’entraîner jusqu’au procès pour obtenir des émoluments plus conséquents.
Des royalties importantes ont été versées à l’occasion d’une conférence de presse à Denpasar le samedi 4 avril. Elles seront intégralement gérées par une fondation internationale pour un important projet de progrès social, une école de design pour les jeunes Balinais. « C’est un combat pour la qualité que je mène, nous a déclaré le responsable de InSens’o. Je rêve que l’Indonésie suive un jour la voie des Philippines où tous les designers ont fait de bonnes études, ils sont regroupés à l’intérieur d’une association et font valoir leurs droits, la qualité de leurs produits s’en ressent vraiment. »
