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Pourquoi Pas : une famille en or d’antiquaires

Dans la famille Pourquoi Pas, il faut d’emblée demander le père. Philippe Duvert, 50 ans, est un vieux briscard de la brocante et des antiquités en France et c’est sur son savoir sans fin et son expérience de toute une vie que repose la qualité revendiquée par le label Pourquoi Pas depuis 2006. Fondateur et patron de la SPAM (Société Parisienne d’Animation et de Manifestation), une boite qui organise les brocantes dans la capitale depuis 1993, Philippe Duvert est à son affaire quand il s’agit de chiner. Et on ne croit pas si bien dire… Ancien antiquaire spécialisé dans le classique, puis dans l’africain, notamment à la Porte de Vanves à Paris, cet Angevin de naissance s’est ensuite fait une réputation dans l’asiatique ces vingt dernières années. « C’est plus serein. J’ai fait le tour de l’africain. L’Asie, ça vous fait du bien », explique cet inconditionnel des représentations de Bouddha.

Dans la famille Pourquoi Pas, il vous faudra ensuite demander le gendre. Veky Leo, Indonésien, 32 ans, également propriétaire de Leo Shop à Basangkasa, fils d’une famille d’antiquaires indonésiens très réputés, a été longtemps le fournisseur du père à Bali. « Oui, c’est auprès de lui que j’ai appris l’art indonésien et aujourd’hui c’est mon gendre et le père de mon premier petit-fils », acquiesce Philippe Duvert. Autodidacte, ce dernier a commencé sa vie professionnelle comme livreur de bière. « La meilleure des écoles, c’est l’expérience. Mais aussi une bonne bibliothèque », continue celui qui est capable de repérer la valeur d’un Bouddha birman ou d’une peinture d’ancêtres chinois d’un simple coup d’œil. C’est donc le gendre indonésien qui s’occupe de toutes les paperasses locales, un atout indéniable pour le bon déroulement de l’ensemble de ce projet familial et… binational.

Propriétaire de la galerie Asian Antique Arts à Paris, Philippe Duvert ne gère que les affaires françaises de cette saga et n’apparaît pas dans la structure de Bali. C’est là que, dans la famille Pourquoi Pas, il faut demander les filles. C’est à dire Mélanie Leo, 26 ans, et Julie Duvert, 28 ans, toutes deux responsables avec Veky des boutiques de Basangkasa, Mertanadi et Ubud. Amenées à bourlinguer dans le monde entier et tout particulièrement en Asie depuis leur plus tendre enfance, les sœurs Julie et Mélanie avaient déjà le goût de Bali depuis longtemps. Après des études, de droit pour l’une et dans le spectacle pour l’autre, et sur une proposition du père, les deux sœurs ont plongé pour la vie insulaire et antiquaire et s’en réjouissent cinq ans après. « Notre clientèle est très variée. Il y a des Indonésiens, des étrangers qui veulent décorer leur villa et aussi une clientèle asiatique grandissante. Ici, nous avons la chance de rencontrer des gens du monde entier aux parcours uniques », explique Mélanie.

La devise de la maison pourrait se résumer en une phrase très simple : « Si on veut durer dans ce métier, il faut être honnête. On ne ment jamais aux clients. » Pourquoi Pas surfe donc sur la réputation désastreuse de cette profession à Bali qui vend tout et n’importe quoi dans une avalanche de sourires et de boniments. Philippe Duvert parle avant tout avec la passion au cœur. D’ailleurs, chez lui, il ne garde que les pièces avec lesquelles il a un lien affectif. Le reste, il l’a acheté, il l’a admiré, il le revendra. Ainsi va la vie des objets. Si l’homme a du cœur, il a aussi de la simplicité. Loin du cliché de l’antiquaire snob façon rive gauche, Philippe Duvert rappelle qu’on peut trouver chez lui à Paris ou chez ses filles à Bali, des objets pour toutes les bourses. « Si on entre chez nous et qu’on n’a pas assez d’argent pour s’offrir un bouddha à 30 000 euros, on pourra toujours ressortir avec un bel objet à 100 euros. Ou venir juste pour admirer, aucun problème », ajoute-t-il.

Les affaires de cette famille en or vont donc pour le mieux et ils pensent déjà à une quatrième boutique. « Peut-être à Jakarta, peut-être encore à Bali, explique Julie. Ici, les rencontres sont fortes. Nos clients reviennent. Alors on verra, mais l’attrait de la capitale et de son marché existe bel et bien. » En attendant cette quatrième enseigne, il est question de l’ouverture d’un restaurant, un warung à la française attenant à la boutique de la Jalan Mertanadi. Et là, dans la famille Pourquoi Pas, il faudra alors demander la mère, Betty… Prévu pour le midi seulement, on y servira une cuisine… familiale évidemment !

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