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Pour les enfants des rues, par la communauté française

L’organisation d’opérations de solidarité permet de venir en aide à des centaines d’enfants abandonnés ou livrés à
eux-mêmes dans l’immensité de la capitale.

« La misère existe, on la voit tous les jours
à Jakarta. Elle est à chaque coin de rue et
se remarque malheureusement souvent près
des quartiers riches. » Fort de ce constat
alarmant, Brigitte Rinaudo n’a pas hésité
longtemps à rejoindre l’association « Pour
les enfants de la rue ». Créée il y a dix
ans, l’organisation caritative vient en aide
aux jeunes de la capitale, abandonnés,
déscolarisés ou livrés à eux-mêmes.
Ancienne bénévole, elle est devenue
l’automne dernier présidente de cette
structure 100% française. « Nous sommes
environ 80 membres, dont une trentaine
de volontaires, en majorité français, qui
participons tout au long de l’année à des
événements caritatifs et nous impliquons
dans la vie des associations indonésiennes »,
explique-t-elle.

L’objectif est simple. « Pour les enfants
de la rue » collecte des fonds qui sont
ensuite distribués à quatre associations
de Jakarta : des orphelinats, des centres
d’accueil ou structures d’hébergement et
d’insertion. Toutes recueillent des enfants
et des adolescents âgés de 4 à 18 ans, dont
la pauvreté les a précipités dans les rues
de la capitale. Douloureux destins que
ceux de ces orphelins ou de ces mendiants
en culotte courte, dont certains ont la
chance d’être pris en charge. « Nous aidons
l’association KDM qui récupère des jeunes
près de la gare centrale de Jakarta. Tous ne
sont pas orphelins, mais leurs familles n’ont
parfois plus les moyens de s’en occuper. Ils
traînent alors dans le quartier. Le plus jeune
récupéré là-bas était une fillette de 4 ans »,
confie Brigitte Rinaudo.

Parce que ces enfants doivent être sortis
de l’enfer de la rue et de ses abus (drogue,
sexe), KDM leur offre une opportunité
de réinsertion. Ce sont d’abord eux
qui font fonctionner le centre, encadrés
par des adultes de l’association. Cuisine,
ménage, soutien scolaire, ils peuvent
ainsi réapprendre la vie en communauté
et espérer des jours meilleurs. « Nous
fournissons une aide matérielle et éducative.
Nos bénévoles peuvent aller y enseigner
l’anglais, le dessin ou la couture. Il y a aussi
des ateliers jeux et éveil », poursuit la
présidente.

Outre un orphelinat à Sentul qui a la
charge d’une dizaine d’enfants, l’association
française est présente sur le site de
Kramadjati. Tous les après-midi, deux
enseignants, payés par l’organisation,
viennent donner des cours à des élèves
déscolarisés de 6 à 12 ans. Ils sont une
cinquantaine à recevoir cet enseignement,
tellement important plus tard dans leur
vie d’adulte. « On leur amène un bagage
éducatif indispensable, renchérit Brigitte.
Bien souvent, ces enfants sont obligés d’aider
leurs parents dans les tâches familiales, sans
avoir accès à la scolarité ». Des activités
manuelles sont organisées deux fois
par semaine, avec des ateliers d’éveil
et un encadrement digne des salles de
classe. « Une trentaine d’enfants sont aussi
parrainés dans quatre écoles différentes, on
leur paie leur scolarité de la primaire jusqu’à
l’université », poursuit-elle.

Cette aide si précieuse dans les quartiers
défavorisés de Jakarta concerne la
vie quotidienne de ces enfants, leur
éducation, mais pas seulement. La santé
aussi nécessite un investissement de tous
les instants pour l’association française.
C’est ainsi qu’elle finance chaque année
les opérations chirurgicales de dix enfants,
atteints de la maladie du bec de lièvre.
« C’est l’association Citra Baru qui prend en
charge de jeunes patients venus de toute
l’Indonésie », ajoute-t-elle. Les moyens
là-bas sont importants. Autre domaine
d’intervention : chaque centre bénéficie
d’enveloppes, spécialement allouées lors
d’ennuis de santé. Des campagnes de vaccination ont lieu régulièrement et des
médecins sont chargés de surveiller l’état
de santé des enfants. En cas de problèmes
de vue ou de dents, l’achat de lunettes ou
la prise en charge de soins dentaires sont
effectués par l’organisation française.

Les fonds de « Pour les enfants de la rue »
proviennent de collectes effectuées tout
au long de l’année. Plusieurs rendez-vous,
maintenant connus des expatriés français,
ont lieu pour recueillir le maximum
d’argent. Le plus important se tient
habituellement tous les mois de novembre.
Le principe ? Une exposition de peintures
et de sculptures avec près de 350 oeuvres
présentées. Cinquante artistes étaient
représentés cette année. Chaque tableau
vendu rapporte de l’argent à l’association.
« C’est l’événement qui nous permet de
recueillir le plus de fonds. Il est très important
et tout le monde s’implique dans son
organisation », se félicite Brigitte.

Trois sortes de bazars complètent
également le dispositif. Les bénévoles
s’attèlent à la vente d’objets en tous genres,
de gâteaux ou de confitures, symboles
d’une gastronomie à la française, dont les
Indonésiens sont friands. « Nous tenons des
stands à l’Union française à l’étranger où nous
avons organisé pour les fêtes un marché de
Noël avec la vente de toutes sortes de friandises
et de décorations. Les gens sont touchés par
tant de dévouement et d’investissement, la
solidarité fonctionne bien ».

En partenariat avec le lycée international
français, plusieurs actions permettent de
venir en aide aux différentes associations.
« Roupies du coeur » et surtout « Vide
grenier » dont la particularité est de
vendre uniquement aux Indonésiens. « Le
but est de vendre nos affaires (vêtements,
livres, bibelots) à des prix intéressants
aux habitants de Jakarta et seulement à
eux. L’argent est ensuite redistribué aux
associations indonésiennes ».

Le travail ne manque pas et l’organisation
de ces manifestations à but caritatif prend
du temps. C’est pour cette raison que
l’association a toujours besoin de soutien.
Elle cherche ainsi des bénévoles pour mener
à bien ses nombreux projets. « Les associations
à Jakarta ne manquent pas. Nous en recherchons
d’autres pour aider encore ceux qui en ont le plus
besoin », conclut Brigitte Rinaudo.

Aide aux sinistrés de Padang

L’actualité dramatique du 30 septembre 2009 avec le séisme à Padang a mobilisé
les acteurs bénévoles de l’association « Pour les enfants de la rue ». Dans les
premiers jours, elle a envoyé par le biais de l’Asean du matériel à destination
des familles sinistrées : médicaments, couches, lait. Des aides exceptionnelles ont
été débloquées pour assister les habitants durement touchés. Du matériel de
secours a ainsi été fourni : pelles, brouettes, pioches pour assister les populations
à déblayer leurs maisons. L’association s’est rendue sur place pour évaluer les
besoins. Elle est engagée dans la reconstruction d’un orphelinat, endommagé
par la secousse. Aucun enfant n’a été blessé dans le tremblement de terre, mais
les dégâts sont considérables. Pour financer les travaux, des opérations ont lieu,
notamment au Lycée international français où un mur symbolique a été érigé
dans l’enceinte de l’établissement. But de l’opération : acheter des briques pour
recueillir de l’argent et symboliser la reconstruction de la ville.

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