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Politique indonésienne : moins d’islam donne plus d’islam

Nous le savions grâce aux résultats des élections législatives et présidentielles qui se sont déroulées ces dernières années, les partis politiques musulmans n’ont pas la faveur des électeurs. Et si la majorité actuelle au pouvoir s’appuie malgré tout sur une ribambelle de partis musulmans pour garantir sa gouvernabilité, c’est bien sûr pour avoir les mains libres face aux grands partis traditionnels qui n’ont pas manqué de lui rendre la vie dure, surtout lors de ce second mandat. En conséquence, cela a donné l’impression que les débats politiques mais aussi ceux de la société civile étaient constamment dominés par la question de la conformation ou non aux valeurs de l’islam, exacerbant un vieux débat ici sur « l’arabisation » ou « l’occidentalisation » de la société. Notons que pendant l es 32 ans du règne du dictateur Suharto, celui-ci avait résolu (temporairement) la question en muselant les plus extrémistes et en agrégeant les plus modérés dans un parti unique et fantoche, le PPP.

Le retour sur la scène politique de l’islam depuis la reformasi, notamment dans ce second mandat SBY qui lui a fait la part belle, ne semble pas ravir l es Indonési ens si l ’ on en croi t l es résultats d’une enquête de l’institut national de sondage (LSI). Est-ce le passage de la controversée loi antiporno, la violence perpétrée par les terroristes ou les milices islamistes ou peut-être encore le ras-le-bol face aux positions conservatrices de plusieurs ministres issus de partis musulmans ? La réponse est à plusieurs facettes. Mais selon Ajie Alfaraby, le responsable de cette enquête qui s’est exprimé dans Gatra, « les perspectives sont de plus en plus sombres pour les partis ou candidats musulmans lors des prochaines élections générales de 2014. » Explication avec une analyse divisée en quatre volets…

Tout d’abord, le phénomène « Islam oui, parti musulman non » se fait de plus en plus évident. L’islam en Indonésie est un choix culturel et individuel qui ne connaît pas d’ extension dans le domaine de la politique. « La majorité des musulmans indonésiens ne souhaite pas que les partis d’inspiration musulmane deviennent majoritaires », explique Ajie Alfaraby. Pour preuve, 67,8% des musulmans indonésiens préfèrent les partis nationalistes. En deuxi ème, l es par ti s d’ i nspi rati on nationaliste semblent plus « forts » et plus « prêts » que les partis musulmans. « Leur financement est plus adéquat aussi, ce qui leur garantit plus d’initiatives dans leurs activités et la construction de leur image. La majorité des partis musulmans n’ont pas de financement qui puisse rivaliser avec ceux des partis nationalistes », poursuit l’enquêteur de LSI.

Ensuite, un certain nombre d’actions violentes menées par des groupes divers au nom de l’islam a provoqué une anxiété collective de la société indonésienne. « La violence au nom de l’islam, par exemple à l’encontre d’Ahmadiyah, des chiites, les interdictions de construire des lieux de cultes ou des églises, a déclenché une inquiétude formelle envers l’islam », détaille l’enquête. Sans oublier les phénomènes d’implantation ou de tentatives d’implantation de l a chari a dans plusieurs provinces « qui sont devenus une indication pour les Indonésiens qu’il y a bien un agenda d’islamisation s’il advenait que les partis au pouvoir soient musulmans », peut-on lire.

En dernier, la faculté qu’ont eu les partis nationalistes de séduire les électeurs musulmans ces dernières années. Que ce soit dans le discours d’appareil, de façon symbolique ou substantielle, ou en obtenant le soutien de personnalités musulmanes appréciées ou même leur intégration dans la structure du parti ou au parlement, ces campagnes de séduction ont porté leurs fruits. Près de 60% du public estime que les partis traditionnels « sont en mesure d’accommoder les priorités des organisations musulmanes. » Ainsi, cette intégration de l’islam dans le discours des partis a priori plus laïcs a comblé la fracture entre les deux tendances, disqualifiant peu à peu les partis musulmans. Et on arrive en conclusion à un paradoxe typiquement indonésien : l’intégration de plus en plus importante des valeurs de l’islam dans le débat public n’est pas le fait des partis musulmans mais de leurs concurrents séculiers qui ont accaparé leur discours par simple stratégie politique. CQFD.

Violée, ne l’aurait elle pas bien cherché ?

Poursuivons sur les valeurs conservatrices de la société indonésienne avec cette histoire affligeante d’une gamine victime d’un viol collectif. Une adolescente de 14 ans de Depok a rencontré un « ami » contacté par Facebook qui s’est avéré être un membre d’une organisation de traite des blanches. Kidnappée un dimanche alors qu’elle se rendait à l’église, elle a été violée en « tournante » par quatre hommes pendant plusieurs jours. La famille a déposé plainte à la police, l’affaire s’est ébruitée dans la presse locale et l’école n’a rien trouvé de mieux à faire que de renvoyer la collégienne parce qu’elle avait « sali la réputation de l’établissement ». Auparavant, lors de la réunion matinale des écoliers sous le drapeau, la principale l’avait humiliée en public pour son attitude immorale, comme l’a reporté Berita Satu sur un témoignage de la mère.

Heureusement, à ce stade et grâce aux réseaux sociaux online, une mobilisation des Indonésiens et des associations s’est organisée rapidement afin d’obtenir la réintégration de la petite. L’école a donc fait marche arrière avec des justifications pathétiques sur sa décision première. Malheureusement, entretemps, le ministre de l’Education et de la Culture Mohammad Nuh a aussi commenté l’affaire avec des propos dont la teneur a peu fait honneur à sa noble charge ministérielle : « Dès fois, elles le font pour le plaisir et après, la fille raconte que c’est un viol. » Re-mobilisation des associations sur les réseaux sociaux et manif d’activistes devant le ministère. La mère de la victime a demandé des excuses publiques, dans d’autres pays, on aurait demandé, et obtenu, la démission du ministre…

<img3349|left> Les Indonésiens ont la plus grosse du coin

Enfin, et sans lien aucun de mauvais goût avec le sujet précédent, les résultats de cette enquête du professeur Richard Lynn de l’université de l’Ulster sur la taille des pénis asiatiques trouvé sur Detik.com. L’investigation semble avoir porté sur tous les pénis de tous les pays du monde mais bien sûr, le média indonésien ne s’est intéressé qu’ au classement régional où les Indonésiens arrivent… premiers . Le rédacteur de l’article se justifie d’ailleurs dans une explication embrouillée où il dit : « comparer les organes reproducteurs des Asiatiques avec ceux des bule américains n’est pas juste car la race et l’ethnicité sont prépondérantes. » En attendant que notre journaleux révise ses connaissances sur les notions de race et d’ethnicité et réfrène son utilisation du vocable à caractère raciste « bule » , voici en tout cas le classement asiatique au millimètre qu’il nous fournit avec fierté. Avis aux amatrices… et aux amateurs !

Indonésie 11,67 cm
Singapour 11,53 cm
Malaisie 11,49 cm
Vietnam 11,47 cm
Japon 10.92 cm
Chine 10,89 cm
Philippines 10,85 cm
Taiwan 10,78 cm
Thaïlande 10,16 cm
Cambodge 10,04 cm
Corée du Sud 9,66 cm
Corée du Nord 9,65 cm

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