Je dois vous faire une confession, j’étais en COLERE. A force d’arpenter sans GOURMANDISE et ad nauseam les mêmes boîtes, il était temps de titiller notre ORGUEUIL pour nous sauver de la PARESSE. Un stimulus pour ressusciter libido et appétit de LUXURE, après 6 mois sabbatiques. Au diable l’AVARICE, par l’opération du Saint-Esprit, ENVIE Lounge, le nec plus ultra des clubs, est apparu sur Terre. Un miracle !
Attendu comme le Messie, nous lui devons une fière chandelle. Niveau déco, c’est l’alter ego de Mirror, qui s’inspirait déjà d’une cathédrale (décidément, les voies du Seigneur sont impénétrables). Certains préfèreront la touche plus gothique du second nommé, mais chacun prêche pour sa paroisse. Le bâtiment, moderne mais pas très orthodoxe, abrite l’élégant restaurant Salazon, dont les grillades démoniaques attirent les louanges. Mais ne les prenez pas pour paroles d’Evangile ; personnellement, je ne les ai pas encore goutées. Mea culpa ! Si tous les chemins mènent à Rome, pour accéder au club, il faut monter à l’étage. Soyez en odeur de sainteté avec les videurs, ce ne sont pas des enfants de chœur.
A l’entrée, pas de curés pédophiles mais un chapelet de grenouilles de bénitier pour vous accueillir au septième ciel. Mon Dieu ! Dans la vaste salle, je suis crucifié par les divines projections high tech sur les murs et au plafond. Mieux qu’un péplum, un enchantement ad vitam aeternam ! Ce vaste duplex avec ses deux mezzanines est impressionnant. Puisque lever le coude est la meilleure façon de ne pas baisser les bras, je décide d’aller à la recherche d’un Bloody Mary. Pour accéder au bar, c’est la croix et la bannière car c’est soirée de baptême, avec aux platines, le charismatique DJ Ninetoes, tout juste arrivé de Berlin.
Laids comme les sept péchés capitaux, un jeune Pékinois et ses apôtres, tout de Deus ex Machina vêtus, risquent l’excommunication pour avoir ajouté du coca-cola à leurs Châteauneuf-du-Pape. Aux toilettes, un homo sapiens de Massilia, tout juste évadé du camp de Babaorum (club Med) et dont la fécondation in vitro fut visiblement bâclée, pleure comme une Madeleine. Alors qu’il sortait d’un annus horribilis dans la cabine d’à côté, il réalisa que l’ange qu’il venait de conquérir avait la pomme d’Adam un poil trop proéminente. Le baiser de Judas ! Et dans son empressement, il avait même oublié le 11ème commandement du clubber : « Aux WC, Durex tu utiliseras ». Dura lex sed lex ! Pour ne rien arranger, la dame moustachue lui a fait avaler à son insu une ostie peu catholique. La messe était dite. En Indonésie, la Sainte Trinité « sex, drugs and rock’n’roll », c’est vade retro Satanas !
Malgré tout, Envie Lounge est une excellente nouvelle, autant pour la night balinaise que pour le salut de nos âmes. Sublime déco, bonne sono, effets spéciaux délirants, prix un peu délirants aussi mais cocktails de qualité. De quoi, finalement, se sentir en… vie !
Post scriptum : En attendant le jugement dernier, je choisirai le paradis pour le climat et l’enfer pour la compagnie. Car, comme le dit Woody Allen : « L’éternité c’est long, surtout vers la fin ! »
