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NYOMAN GUNARSA, MELINA DEL MAR, SOLO ART, PSYCHO ROCKTOBER, BLACKBEACH ET PAISI

Nyoman Gunarsa, un grand nom de la peinture indonésienne vient de disparaitre
Nyoman Gunarsa, le célèbre peintre balinais, s’est éteint dimanche 10 septembre à l’âge de 73 ans. Né en 1944 sur l’île de Bali, il a commencé la peinture dans un style académique avant de se destiner à l’expressionnisme. Obsédé par les costumes traditionnels colorés des danseurs et par les mouvements de la danse balinaise, il avait déclaré être « attiré par les lignes de l’écriture et de la danse », une phrase qui représente son concept créatif : à savoir le rythme. Ses inspirations proviennent donc de la danse balinaise traditionnelle qu’il a souhaité représenter sur ses toiles tout au long de sa vie. Même si l’artiste a franchi les frontières du monde en organisant des expositions en Malaisie, en Australie, en Europe, au Japon et aux Etats-Unis, il a toujours vécu et travaillé dans son village natal. Il a créé le groupe d’artistes « Sanggar Dewata Indonesia » en 1970, et a ouvert ses propres musées, à Yogyakarta et à Klungklung. Au cours de sa carrière, il a reçu de nombreux prix. Entre autres le prix « Pratisara Affandi Adi Karya » en 1976, ou encore le prix « Lempad pour l’art » en 1980. En 1994, il a reçu le prix culturel « Dharma Kusuma » du gouvernement de Bali et en 2003 le prix d’art « Satyalancana Kebudayaan » décerné par le président indonésien. Aujourd’hui, trois livres recensent ses œuvres : « The Play of Line and Color of Nyoman Gunarsa » (1993), « Nyoman Gunarsa » (1995) et « Nyoman Gunarsa Moksa » (2004), faisant de lui une figure emblématique de l’histoire de l’art balinais. Le jeudi 7 septembre, l’artiste a été admis en soins intensif à l’hôpital Sanglah. Il souffrait d’une forte fièvre mais les traitements qu’il a reçus n’ont pas réussi à le sauver d’une pneumonie.

<1er au 31 octobre>
La grâce des toiles de Melina Del Mar à Paradiso Ubud
Melina Del Mar vient d’une longue lignée de grands peintres chiliens. Grandissant parmi les brosses, les couleurs et les toiles, Melina est « entrée » en peinture comme on « entre » en religion sous la direction vigilante de sa grand-mère Cuca, la fille du grand artiste chilien Pablo Burchard. Rebelle, contre un système d’éducation rigide, Melina est partie à Rome à l5 ans étudier les œuvres de Léonard de Vinci, Michel Ange et Raphaël. A son retour à Santiago, la mémoire d’Italie persistant dans son esprit, Melina Del Mar traverse le Pacifique. Elle y restera dix années pour approfondir l’exploration de son âme, de son art, dans la riche culture d’Asie. Après avoir travaillé avec des shamans sud-américains, Melina Del Mar approche les maitres yogis et leurs expériences quotidiennes entre autres à Bali. C’est avec les peuples autochtones qu’elle compose les fils qui serviront à créer la riche tapisserie de l’inspiration dans la vie. Chaque coup de pinceau de Melina parle au cœur du spectateur, transmettant sa vision de l’esprit, de l’amour, de la beauté et de la grâce.
Paradiso Ubud, Jl. Gootama Selatan, Ubud. Tél. 085 737 614 050

<Jusqu’au 6 octobre>
« Bali Nature » Solo Art, l’exposition colorée de Willen Kerseboom
Si vous n’avez pas encore pu voir l’exposition « Solo Art » de Willen Kerseboom à « The Gallery » dans le Maya Sanur Resort and Spa, il vous reste jusqu’au 6 octobre, alors dépêchez-vous ! Né en Hollande en 1948, l’artiste néerlandais Willem Kerseboom a d’abord fait des études de dentiste avant de s’orienter vers le monde artistique. Il devient marchant d’art en 1992, puis fonde en 2008 l’AFA Art Fair à Den Bosh. Tombé amoureux de l’île des dieux, il s’inspirera des paysages tropicaux et des couleurs de Bali qu’il essayera de restituer dans ses toiles. Il ira même parfois jusqu’à les exacerber, dans ses peintures abstraites.
« Bali Nature », Solo Art, Maya Sanur Resort and Spa, Jl. Danau Tamblingan, Sanur, ouvert tous les jours de 8h à 20h. Tél. (0361) 849 78 00. [email protected], www.mayaresorts.com

<Le 14 octobre>
Le festival Psycho Rocktober d’Antida Music
Le festival Rocktober d’Antida Music revient cette année, après deux ans d’absence. Bien que la culture Rock soit présente sur l’île, peu de festivals mettent à l’honneur ce genre de musique. Samedi 14 octobre, de 15h à 23h, venez écouter du rock psychédélique avec des groupes tels que Black Revolver, Chemical, Jangar, The Wizard, White Swan et bien d’autres.
La configuration des scènes a été complètement repensée !
Des haut-parleurs entourent le public pour de meilleurs effets sonores. Il ne vous reste plus qu’à prendre vos places à Denpasar le jour J pour ne pas manquer la performance spéciale de Gafarock !
Psycho Rocktober d’Antida Music, Jl. Waribang, n° 32, Denpasar. 20 000rp sur place, www.antidamusic.com

Blackbeach : de l’Italie d’un côté, des enfants de l’autre
Blackbeach ce mois-ci apportera de la chaleur, celle de l’Italie pour les mercredis, avec comme point commun le jeu d’un des plus grands acteurs italiens du 20ème siècle, Toni Servillo. Quant aux jeudis, le thème parfois tumultueux de la famille, et plus précisément des enfants, sera au cœur des 4 films français. Mercredi 4 octobre, retrouvez « Il Divo », un film de 2008 dirigé par Paolo Sorrentino. « Gomorrah » pour le 11 octobre, la célèbre mafia napolitainevous emmènera dans une Italie criminelle et sombre. Le 18 octobre, vous irez dans le Palerme des années 70, le film « E Stato Il Figlio » allie avec cynisme le drame à l’humour, quand un crime malheureux change une vie de façon positive… Enfin, le 25 octobre, « Le Confessioni », thriller de 2016 dirigé par Roberto Andò. L’histoire se déroule durant un G8 et vise, à travers un crime, à réfléchir sur la situation géopolitique contemporaine complexe.
Pour les jeudis maintenant, on entamera le 5 octobre sur « Un heureux évènement ». Cette comédie dramatique de 2011 met en scène Louise Bourgoin et Josiane Balasko. Le 11 octobre, « La belle vie » racontera l’histoire presque autobiographique de Xavier Fortin, enfant élevé dans les bois en toute clandestinité par son père. Le 19 octobre, « Les cowboys » est plus angoissant. Kelly, une petite fille, disparait à la fin d’un concert de country, son père retrouvera dans sa chambre des bulletins de propagande djihadiste, il se lancera à sa recherche jusqu’à l’épuisement. Enfin, le 26, le dernier film avec Omar Sy, « Demain tout commence », relate l’histoire d’un homme qui devient papa du jour au lendemain lorsqu’une de ses anciennes conquêtes lui laisse un nouveau-né… tout un programme !
BlackBeach, Jl. Hanoman n°5n Ubud. Tél. (0361) 97 13 53. A partir de 20h, tous les mercredis et jeudis. 
Entrée gratuite

PAISI : L’ECRITURE EST TRES PRESENTE DANS LA PUBLICITE COMME DANS MES TOILES

Né en Alsace, parti en Outre-mer très jeune, Pascal Hierholz Paisi ne cesse de parcourir le monde. L’Algérie où naissait sa sœur, la Polynésie où sa personnalité artistique est née, Paris où il fît ses études ne sont que les débuts d’une vie de nomade. Le Qatar, la Jordanie, le Canada, la Finlande, la Chine puis l’Indonésie, Pascal Hierholz Paisi est un citoyen du monde, un polyglotte, un globetrotter ! Il atterrit dans le monde de la publicité très jeune et entame une carrière prestigieuse. Tour à tour, directeur artistique à Paris, Montréal puis directeur créatif à Helsinki, vice-président SVY&R à Montréal, puis pigiste à Pékin, Shanghai ou encore Jakarta, il n’a jamais perdu de vue son goût pour le dessin et la peinture allant jusqu’à ne travailler qu’à mi-temps pour se consacrer à l’art. Sa première exposition a eu d’ailleurs lieu en 2003 au Canada en parallèle de son métier. S’imprégnant des voyages et des cultures dans lesquelles il a vécu, il a affiné son style au gré de ses expériences de vie. A l’aube de son exposition « Indonesian Impressions », dont le vernissage est prévu le 16 novembre, nous l’avons interviewé. Simplicité, humilité et liberté…

Quand est-ce que vous est venue l’envie de peindre ?
Dès le plus jeune âge à vrai dire ! Je me souviens de moi à Tahiti, je dessinais tout le temps. Et j’ai découvert Gauguin, ses couleurs m’ont donné le goût de la peinture. Puis sont venus les carnets de voyages, chaque pays, chaque année presque possèdent son carnet de voyage, j’en ai une centaine aujourd’hui !

 

Vous parlez de Gauguin, avez-vous eu d’autres inspirations ?
Il y en a eu beaucoup ! Gauguin oui, à Tahiti, puis j’ai découvert Van Gogh dont j’ai aimé le graphisme et les couleurs. Titouan Lamazou et Loustal m’ont inspiré pour les carnets de voyage. L’art de la rue, le graffiti, les posters m’ont énormément aidé dans mon métier, la publicité, et se reflètent encore maintenant dans mes peintures. J’adore aussi la gravité de l’expressionnisme, « Le Cri » de Munch… la liste peut être longue… (Rire)
Ma technique est inspirée de l’art traditionnel chinois, mes voyages en Chine m’ont beaucoup apporté, j’y ai découvert l’art de la calligraphie et surtout l’encre de Chine ! Je ne dessine qu’avec des stylos japonais que je n’achète qu’au Japon.

En parlant de technique, vous peignez sur carton, c’est original !
Oui, carton ou papier principalement, mais j’aime beaucoup la matière cartonnée, je l’enduis avant au gesso et je fixe la couleur après, pour rendre l’ensemble très résistant. J’aime travailler sur des mediums différents. Je peins sur papier, des aquarelles principalement, sur bois aussi ou sur goni ou karung beras, la toile balinaise qui sert à faire les sacs de riz.

Entre la publicité, votre métier, et l’art, votre passion, l’écart est mince ?
En effet, pour moi le lien est fort, je me souviens petit, je dessinais déjà des affiches de pub pour Air France. La publicité est une forme d’art parfois. D’ailleurs, j’aime les affiches des années 20 ou le poids des mots est important. L’écriture est très présente dans la publicité comme dans mes toiles.

Certaines de vos toiles sont engagées ?
Oui, je crois beaucoup à la liberté d’expression, peut-être que mes racines françaises sont restées intactes ! (rire). J’aime dénoncer la langue de bois et l’hypocrisie, et particulièrement l’hypocrisie de la société. J’ai un thème de prédilection qui illustre au mieux cette hypocrisie, « le grand méchant Américain ». L’Amérique représentait jusqu’en 45 la liberté, la liberté de réussir, la liberté de s’exprimer, le succès, l’anticonformisme. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, j’ai réalisé une toile que j’aime beaucoup il y a quelque temps, elle représente un Mickey Mouse avec une Kalachnikov à Alep, je crois que tout est dit.

Et cette expo justement, elle dénonce quoi ?
Mon exposition ne dénonce rien, rien de tangible en tout cas, elle montre l’Indonésie telle que je l’aime, avec ses beautés qui lui sont propres et ses contrastes, pas seulement de composition, ceux qui font sa beauté aussi. J’aime les beaux paysages mais pas les cartes postales ! Vous pourrez y voir les beautés de Bali, de Jakarta, mais aussi Sumatra, Nusa Penida ou Lombok. Il y a beaucoup d’aquarelles. Il y a des grandes pièces comme par exemple « Satu Rupiah », ou « Gojek » mais le rapport est ténu, il s’agit plus d’impressions ou d’inspirations venues d’ici… Je sors un livre en parallèle d’ailleurs ! Un condensé de tous mes carnets de voyages en Indonésie. Il fait 142 pages, c’est un bel ouvrage. Il y a beaucoup d’images légendées, un peu de français, un hommage à mon père. C’est assez personnel. L’exposition est à cette image.

« Indonesian Impressions » par Paisi au Pullmann Nirwana, Jl. Melasti n°1, Legian. Du 17 octobre au 17 février 2018.

Interview par Morgane Pareille

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